samedi 12 juillet 2008

L'automne toute l'année...



Je suis sous les tropiques, en bord de mer, et je rêve de lac caché dans les montagnes, en automne ou en début d'hiver...
Pas que j'aime pas l'océan, mais ces plages là je les connais trop
Je les ai parcouru à pied de longues heures plusieurs fois par semaine, seule, en jettant un oeil à l'horizon souvent, en trempant mes jambes dans l'eau, à guetter le vent qui souffle dans les filaos
J'ai aimé l'océan, follement, et seule, forcément seule
Le cliché sur la plage au coucher du soleil en amoureux, j'ai trouvé ça trés emmerdant
Marcher seule en longeant la démesure de l'océan, le soleil dans le dos, point
Je déposais là tous mes soucis, toutes mes douleurs
Aujourd'hui, j'ai l'impression que la mer a tout ramené sur le sable...

mercredi 9 juillet 2008

Indonésie

J'ai encore fait un rêve étrange
Je les aime ceux là

J'avais l'air de planer dans un marché immense, pleine de petits couloirs, des tapis jetés partout sur le sol
Un homme me souriait, mais de ce sourire typiquement asiatique, le tranquille, le sûr, au delà du poli, ce sourire qui a un truc vraiment spécial et qui dit plein de choses en même temps mais surtout la simplicité, l'être au présent
Il a saisi sur son étale une toute toute petite figurine
Elle ne me ressemblait pas mais je savais que c'était moi
J'étais là, à côté d'autres toutes petites figurines, et il me la montrait
C'est comme se regarder dans le miroir en vachement mieux

En me réveillant, je me suis souvenue de ce théatre d'ombres, avec des poupées/marionnettes articulées
Je me suis demandée finalement si la poupée c'était celle du rêve dont la projection en ombre serait la réalité
Ou alors l'inverse...

A la croisée Espace/Temps

La science m'a toujours autant fascinée que terrorisée
Le savoir est une arme inouïe
Je me suis sentie pacifiste trés tôt...



Il y a ce sentiment bizarre, sans doute le truc le plus humain qui soit je crois
Ca se passe dans le cerveau, un minuscule flux qui met l'homme face à sa condition
Tiens, mon vieux, regarde comme t'es rien
Contemple à quel point tu es ridicule parmi ce qui t'entoure
Tu peux avoir autant honte qu'être fier de faire partie de tes semblables
De toute façon, c'est indifférent
Ca reste une histoire de sensation, un truc qui te dépasse toi et ta conscience
Finalement, une émotion peut en valoir une autre à ce stade
Tu peux aller te fourrer quelque part à l'autre bout du monde
Essayer de te changer les idées
Vivre
Rien ne changera la vérité

Tous attachés par la même chaine
Et même si ça me paraît bien réducteur et fataliste de croire que nous sommes le résultat d'une programmation naturelle
C'est en tout cas une partie de la réponse
Plus fort que moi, je peux pas m'empêcher de me marrer quand j'essaye de nous penser de plus haut, quelque part en orbite autour de la planète bleue
Qu'est ce qu'on a l'air con putain de là haut

Ce qui dépasse de loin le tout je crois, c'est de rester persuader qu'au delà de l'instinct de survie, dont l'amour serait un pendant ou le contraire... et bien l'amour serait ce fil qui nous fait tenir à la vie
Un brin minuscule, infime, misérable brin, si pauvre tant qu'il n'est pas tendu vers quelqu'un

J'ai cru un long moment que la beauté m'ennuyait
Finalement je me rends compte que je préfère juste l'immensité de la nature à la singularité humaine dégénerescante
Et quand je pense à ce que j'ai dans le ventre, je me demande si c'est l'instinct de survie, la folie, l'amour, l'espoir ou un peu tout ça à la fois

lundi 26 mai 2008

Reflexion

Il y a deux problémes majeurs qui se posent lorsqu'on rencontre à la pelle des connards, des enflures, des sans coeur, en somme des êtres humains de la pire espece...

Un: quand on tombe sur des gens normaux, des gens biens, voire même des gens qui nous veulent du bien, on a tendance à être méfiant, pire à ne pas y croire une seule seconde, comme si c'était un énième piége.
Attention le flirt avec la parano et le côté aigri avant l'heure

Mais comme le contraire est innocence et naïveté...


Deux: on finit par comprendre les ficelles, à lister tout un panelle de possibilités de ces personnages qu'on maudit, hait et tout le reste.
Ce qui permet de manière sournoise de les dépasser dans l'horreur au moins en théorie, passer le cap de la pratique c'est autre chose.
Attention à la contagion

N.b.: vérifier que l'aimant à gens biens est activé avant de sortir de chez soi

vendredi 23 mai 2008

Hans Bellmer

Cliquez sur l'image pour l'agrandir



Une copie revue et "corrigée" (le mot ne convient pas du tout mais enfin disons qu'on prend l'expression au sens vulgaire) d'un des dessins de Hans Bellmer, un des artistes que j'idolatre littéralement

Poupée. Erotisme. Femme. Surréalisme.

C'est un dessinateur hors du commun, un des meilleurs à mon sens.
Le corps se transforme sous son crayon en lignes parfaites, en courbes, il se forme, se déforme, gagne un membre, en perd un autre, s'érotise étrangement - car il y a de l'étrangeté dans les tracés de Hans Bellmer.

Certains pourraient penser qu'il y a quelque chose de malsain qui plane dans son oeuvre, et j'avoues que je ne donnerais pas tord à ceux là.
J'ajouterais même qu'il a été un abominable ami de coeur pour une Unica Zürn, qui elle dessinait et ecrivait, en particulier des anagrammes.

Ceci étant, le couple Bellmer/Zürn a toute mon admiration...

Les histoires de la poupée mécanique

Vous connaissez certainement La triste fin du petit enfant huitre et les autres contes en image créés par Tim Burton?

Aprés avoir passé un certain temps à dessiner des mains de bébé aujourd'hui... j'ai eu envie de tenter une petite mademoiselle de métal, dans le style du petit garçon robot de Tim.







(si quelqu'un veut m'offrir un scanner, c'est le moment où jamais)


Par ailleurs, vous pouvez maintenant allez par là
-> http://singing-a-lullaby.blogspot.com

Pour le graphisme et rien que ça, en essayant de voir "grand public", voire pour les pitis n'enfants
Pas facile quand je pense à tout ce trash que j'ai dans la tête...

Mais enfin, ça, ça sortira ici!

jeudi 22 mai 2008

Bad mood

I've lost my klootch
I'm oddy knocky in my box
I can't platch but I'm poogly
Someone can privodeet me?

Tic tac toe
The raz turn in grey
I've got skrikings all over my little plott
The notché sobirat my sneeties
The spat splodges me

I'm a eegra who won't filly...

La teuh...on?



Et c'est comme ça tout le long du boulevard Saint Michel
Depuis la Seine jusqu'à l'Observatoire ou presque
(Elle est pourrie mon illus', je sais, mais au moins elle est claire na!)
Vous savez ce qui m'a le plus choquée en voyant ces traits à la bombe rouge sur un trottoir qui a vieilli?
Les fautes d'orthographe!
Même si on a droit à un trucculent "bla bla enculer à sec bla bla"

Y'a de quoi avoir honte chéri
Mais c'est plutôt la nana que tu as touché qui devrait se sentir mal vu ton niveau de français...

Non mais c'est vrai, quite à être un vandale, on peut jeter un oeil à son dictionnaire juste avant de sortir dans la rue non?

"Oui, c'est ça, canalise ta colère afin de mieux l'exprimer"

mercredi 21 mai 2008

Où je remets les choses à leur place

Il arrive dans la vie un moment où tout vous passe au dessus de la tête
Sauf sans doute quelques régles de politesse, et encore
Le savoir-vivre, vous n'en n'avez que foutre, comme toute cette vitrine de choix pour mieux lisser votre surface et dissoudre votre intérieur (il est question ici de personnalité...)
Vous n'en avez que foutre, certes, mais dans un certain contexte
En tout cas, une chose est sûre, vous n'êtes en aucun cas là pour plaire

Arrive alors ce phénomène qui atteste de ce que l'être humain peut avoir d'indélicatesse, de goujaterie, et de bêtise
Lorsque vous dérangez, lorsque vous dénotez dans le décor, ou qu'on croit - de manière trés prétentieuse d'ailleurs - avec sureté être meilleur que vous, vous pouvez malheureusement noter que les choses - j'ai dit que je ne parlerai pas de personnes humaines - donc que les choses semblent avoir laisser leur cerveau quelque part avant de tenter de communiquer avec vous
Sans doute que s'occuper aussi intensément des apparences grillent les connexions qui permettraient de penser et de parler intelligemment...

Ca s'imagine que vous êtes stupide, que vous ne comprenez pas les allusions aussi subtiles qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine à votre sujet, pire, ça pense abuser de votre naïveté
Comme je suis gentille, et surtout parce que je n'ai pas que ça a foutre, je fais oui oui de la tête, je prends mon air surpris
Je perds moins de temps, et j'essaye de voir si a un moment donné, le machin en face va se décider à être moins con, parce que si on regarde bien au fond de mes yeux, on voit les éclairs qui partent...

Bande de crétins!
Si vous aviez conscience d'avoir une cervelle, vous passeriez sans doute votre temps à autre chose que de la moquerie et autres médisances
Les persiflages m'ont toujours paru l'une des plus viles possibilités qu'un être humain puisse formuler
Et soit dit entre nous, à l'heure qu'il est, je fais preuve de lucidité, ni plus ni moins

Le problême du crétin, c'est que non seulement il se croit indispensable - comme si ça seule présence vous ferait un quelconque honneur - mais en plus il a peur du ridicule
Lorsque vous lui montrez que, ni une ni deux, vous lui faites tomber le masque, lui tellement fier de son vague stratagème qui viserait sans doute à vous humilier si c'était vraiment possible... voilà qu'il se retourne, se débat et s'enlise
Un peu comme un ver de terre qui ne sait plus s'il doit sortir de son trou ou s'y enterrer

Je ne suis pas du genre à écraser les gens quand c'est possible, encore moins quand c'est facile, je ressens une forme de mépris intensifié par la facilité à désarmer
Je me dis que s'il fallait écraser quelqu'un, au moins qu'il soit suffisement à la hauteur pour le voir chuter le plus longtemps possible

Je n'ai pas la chance d'avoir un ennemi de cette consistance
Je ne distingue que quelques petits démons pourris d'orgueil et de vanité qui sautillent et gloussent en jubilant de leur bêtise

Fort heureusement, il y a les amis
A vous, j'en profite, je vous dis merci pour les heures de compréhension mutuelle, d'abolition des préjugés si jamais il y en a eu entre nous, pour ces moments de bonheur et de réconfort qu'on a partagé et qu'on partagera encore longtemps j'espère

mardi 20 mai 2008

Avec le temps

Des jours, des semaines, des mois, des années
J'ai appris la patience, le silence, la résignation
Et puis une certaine forme d'indifférence teintée de gris
Ca peut sauver de la bile noire qui remonte jusque dans la bouche
Qui ose un passage, là, entre vos lèvres, même si vous les tenez scellées,
elle glisse par les comissures, et c'est foutu

Petite, j'avais des rêves, comme tous les enfants de la Terre
Même ceux qui n'ont pas le temps pour y penser...

mardi 13 mai 2008

La manière douce, la manière forte




...a fait palpiter l'aorte ...a usé de quelques soudures
...a défoncé la porte ...a fait sauté la serrure
L'un était un rêve qui de l'autre a le cauchemar
Dans les bras morts de la nuit qui tombe
Sous la lune flambante buvant des lampées de lave
Le goût terrible du souffre, du fer, de l'écume et du sang mêlé

Je vomis encore ma rage pour trop de silence
J'ai payé pour des crimes que je n'avais pas commis
Si jamais... j'en tuerais c'est sûr, j'en tuerais pour moins que ça

... où j'ai peur de ne plus trouver la clef



... trop de désenchantements coupent le souffle...

lundi 12 mai 2008

Y'a des soirs comme ça...




lorsque je trempes dans l'amertume, dans la haine, que je suis colère...

jeudi 1 mai 2008

Non, non, non

Oh non, je ne vous dirai pas que les sourires que vous m'envoyez me transperçent comme autant de lames, je me refuses à admettre le poids des larmes qui courent en moi lorsqu'on tire sur ma corde sensible

A fleur de peau

Tout me bouleverse, tout me remue
Je suis un lac où l'averse d'une tempête viendrait troubler la surface

J'ai le coeur au bord des lèvres, les mots glissés dans les mains, dans les coins de mes yeux
Chacun de mes regards parlent pour moi
Mon corps chavire vers l'arrière, c'est la faute à l'ivresse de vivre
Je suis saoule, saoule d'émotions qui cognent dans mes tempes, de sensations qui battent dans mon sang
Je sens trop souvent monter des larmes dont je ne sais que faire si ce n'est les cacher
J'en ai plein les bras, je suis un puits ouvert vers le ciel, et quand les nuages passent, je me remplies davantage, allant jusqu'à prendre dans mon ventre les gouttes infimes qui ruissellent sur les visages connus et inconnus

vendredi 25 avril 2008

Catwoman inside




Je finis la soirée avec mes petits chats, l'obsession du moment, ça et les baleines, les guêpes, les colibris, les méduses un peu encore et les corps qui se tordent.
Pfff y'a forcémen de l'amour dans tout ça, mais enfin...
Assez de crayon qui glisse sur la tablette et de mots qui filent de mes doigts pour ce soir...

Poupée de cire



Poupée de son...

Do u see?

U don't love me...



... and I fuck off Darling!

I can fly

Putain, c'est trop con...



Dernière clope, encore une nuit sans dormir, La robe et l'échelle de Cabrel...
Je suis à Lyon ce soir, de mémoire. J'ai ressorti quelques photos pourrites, je repenses à cette nana assise sur la place, la tête dans les mains, recroquevillée, c'était peut être un signe.
J'y étais pour une expo, pour recroiser des potes de l'époque lycée, revoir un type qui m'a volé un morceau d'coeur, sans vouloir je crois...
C'est peut être une histoire de mal entendu, un langage de sourd, un palpitant qui s'est emballé, a battu trop fort. J'y peux rien.
J'me revois dans le train, à l'heure pour une fois, en première la classe.
J'ai sorti mon mirroir de poche, rectifié ma tête de papier mâché et de manque de sommeil, j'ai regardé le paysage défilé en hésitant pour la couleur de mon vernis, jusqu'à le saloper pour de bon en me disant "rien à foutre".
C'était ce truc de me dire que de toute façon, j'avançais vers lui à reculons.
Pas manqué... ou plutôt si, tout raté.
Imaginez une pauv'cloche, habillée en petite robe noire avec ses bottes et son manteau long, qui est coincée entre un sourire con et une envie de fuir.
J'aurai du partir en courant, même si de toute façon j'ai tourné le dos, un peu tard.
Ce con, ce con a trouvé le moyen de gueuler.
La violence, ça tord les tripes.
Il a réveillé la gamine terrorisée en moi, ce con...

Je me suis retrouvée sans batterie pour appeler les potes, alors j'ai tracé ma route.
J'ai marché un peu dans les rues froides, j'ai croisé un type, on est allé sur les quais. C'était un snack, j'y ai bu des cafés, plusieurs, et j'ai mangé ces frites.
Il a commencé à pleuvoir, j'avais en tête une chanson de Lhasa de Sela qui me tordait en deux.
Je souriais en même temps.
J'ai jamais mangé des frites aussi bonnes.

samedi 19 avril 2008

C'est à force de larmes contenues...



... qu'une poupée comme moi rouille

Elle...

Il a fallu, en commençant le grand ménage de printemps, que je tombes sur cette petite languette de papier.
C'est une sorte de relique, l'une des choses les plus précieuses que je possédes.
Dessus, on peut voir écrit au feutre fin en petites lettres:
" Quand l'amour se fait la malle, c'est souvent le mâle qui s'fait la belle "
Extrait d'une chanson de Weepers Circus
Elle l'avait noté là, sur mon bureau, un de ces soirs où on se retrouvait toutes les deux. Cette fois ci, elle avait apporté avec elle une trés belle édition de l'oeuvre intégrale de Shakespeare. On avait lu, un peu...
Il faut que vous lisiez Les Champs Magnétiques, de Soupault et Breton.

Métisse cambodgienne, rayonnante.
Une allure terrible, sa silhouette fine fragile dans ses pantalons immenses, ses chaussures lourdes, son manteau long...
Elle avait un visage d'un ovale parfait, le teint halé, le regard tantôt sombre tantôt furieux, pétillant, les yeux en amande. Peau de satin.

Elle m'a souvent dit que je vivais l'amour à distance, que ça m'était sans doute plus confortable. On projette aisement de cette manière.

Elle écrivait, de la poèsie surtout, de ce que j'en ai lu j'en garde le grincement du métal, le fracas de la ville, le bouillonement de la vie presqu'écoeurante par tant de mouvements.
Elle écrivait, et peignait aussi, du collage également. A la fin, l'encre coulante ne suffisant peut être pu, c'était le bois qu'elle taillait.
Jusqu'à ce qu'il brûle, le feu emportant son corps.

Elle voulait me prendre en photo. Je voulais peindre au henné sur sa peau. On avait fini à force de dérive par dire qu'aller au cimetière du Père Lachaise et prendre en photo les épitaphes pourrait donner matière à.
Elle devait apprendre l'italien, moi l'hindi.

On parlait tatouage, henné, calligramme, calligraphie ce jour là, autour d'un café.
Elle a découvert en riant son épaule droite, mettant à nu son omoplate:
Amour, le mot Amour, une belle calligraphie, jusqu'à la trace du pinceau encrée.
Bourrée un soir m'a t'elle dit...

Bourrée, elle m'a appris à danser le tango, quelques pas.

J'ai le sentiment d'avoir tout perdu.



J'ai longtemps parlé d'elle au présent, ça m'arrive encore maintenant.
Quand j'écris surtout, elle est là. Où il y a mot, elle y est.
On peut trouver ça ridicule, mal venu d'en parler tout haut, on peut y voir un manque de pudeur, et bien, je vais vous dire:
Je l'aimais, pour tout ce qu'elle était, pour tout ce que je savais d'elle.
Aujourd'hui, elle, entre djiin et apsara, j'ai envie d'y croire.

Je l'ai dit un jour, à quelqu'un qui a rallumé une flamme en moi, malgré lui
" Le jour où l'Amour est parti en cendre, j'ai perdu la Raison "

mardi 15 avril 2008

Flower By you - Kenzo

Me suis sentie la main verte un peu... j'aime beaucoup les coquelicots et Kenzo aussi
Ca tombe plutôt bien parce qu'il y a un concours de photos

http://www.flowerbyyou.com/home.php

Voilà mon modeste petit jardin








lundi 14 avril 2008

Le bébé guêpe à sa maman!




Bébé de cette aprem, toute prête à piquer!
Heureusement que j'étais dehors depuis hier... la première chose que j'ai faite en arrivant c'est me visser devant mon écran, tablette sous la main.
Suis accroc!

dimanche 13 avril 2008

Melody Box

Avant...



Après!



Voilà un petit visuel rapport à ce qui se passe dans l'article juste en dessous

Mes débuts avec une tablette graphique...
Surtout me la confisquait pas, où je mords!

J'en ai rêvé, ils l'ont fait!

J'adhère, j'adore!

mercredi 9 avril 2008

Là, c'était trop...

J'aime pas me faire draguer lourdement par un quarantainaire qui me parle de me ramener en Porsche, de me faire l'amour, pas de me baiser, et que mais allez fais moi confiance.
J'aime pas qu'on me dérange quand je lis quelque chose de passionnant posée devant un verre dans un bar que j'aime bien pour me dire des trucs pareils.
J'aime pas qu'on me prenne pour une gourde, une petite jeunette qui a des papillons plein les yeux et rêve de grosse bagnole, de shopping et de beaux bijoux pour frimer devant les copines.
Ah ça non, je suis loin d'être une petite dinde!

Fallait pas trop boire Monsieur
Fallait pas prendre ma main pour te la coller sur le torse
Si tu manques d'affection, demande à ta femme pourquoi elle a mal à la tête tous les soirs
Fallait pas prendre de haut tous les gens qu'il y avait dans ce bar
Je ne les connais pas beaucoup tu vois, mais à mes yeux, ils valent plus que toi et tes joujoux pour adulte qui aime bien prolonger encore son entrejambe...



Moralité

- On ne peut pas vraiment boire de verre seule, tranquillement, quand on est de sexe féminin
- Certains hommes me font plus pitié qu'autre chose, mais avoir un côté maternel ça me perdra!
- Il serait tant que je m'en trouves un d'homme, un vrai comme je l'entends.
Et non, je n'ai pas envie de m'amuser c'est de mon âge...
Je dois être une petite vieille dans le fond





Avis aux hommes au général

Messieurs, sans vouloir vous offenser, il va falloir que vous vous teniez pour dit qu'une femme qui sourie poliment, réponds gentille mais ferme qu'elle n'est pas interessée ne signifie pas qu'elle est fermée à toutes rencontres éventuelles.
C'est juste vous qui dérangez la dame...

jeudi 13 mars 2008

Mes chaussures qui courent plus vite

Lui il en voulait des comme ça, il en rêvait même la nuit
Un jour il est tombé du lit parce qu'il courait allongé dans son sommeil

Moi, parfois, avant d'ouvrir les yeux, je crois que je suis assise sur une vieille chaise en bois un peu mangée par les mittes
Je suis dans une petite maison un peu en bois aussi et un peu en pierre
Dehors, pas un chat qui traîne
Juste de grands arbres plus loin, tout autour
Un lac aussi quelque part, surement au pied d'une montagne super haute
C'est l'automne, on finit de cueillir les pommes
En même temps je termine mon tableau, trés grand, plein de rouges et de jaunes incroyables
On allume une bougie parce que la nuit tombe vite
Un peu de soupe cuit, deux verres de lait sur la table, un morceau de pain
Peut être que y'a de la bière même
Mon homme se fait sa viande tout seul pendant que j'attaque le fromage
Ici on s'en foue, on peut manger le dessert en premier si on veut

Demain matin, je sais plus trés bien quand c'est
Là, je suis juste au chaud au milieu de nul part
Et je suis bien, je suis même drôlement bien

Tea Time

Serait il possible d'exister sans faire de débordement?
A la manière d'un caillou qu'on lance dans un lac, ou d'une feuille plutôt qui se pose à la surface, sans faire le moindre remou.
Pas la moindre trace de cercles qui s'étendent dans la flotte, rien, nada.
Juste être au monde sans faire chier personne, puisqu'il paraît que les causes sont perdues...

J'ai cru un jour que la vie c'était partager son goûter à la récré.
J'ai tendance à penser qu'on comprend vite ce qu'on a quand on constate ce que les autres n'ont pas.
On naît pas tous au même endroit, pas avec les mêmes chances au départ, pas dans les mêmes familles, là y'a d'l'amour, là y'en a pas, et c'est pareil pour l'argent et le pouvoir.

J'ai cru un jour que la vie c'était partager son goûter à la récré, entre ceux qui prennent un morceau timidement parce qu'ils ont peur de gêner, honte de ne pas avoir de quoi échanger, ceux qui remercient sagemment en donnant du leur, et ceux qui vous arracheraient le bras avec si ils pouvaient... sans compter sur les fines bouches qui crachent la bouchée à peine croquée.

En ce moment, alors que je suis pas bien sûre de savoir où je vais toute seule, je me demande, si un jour j'ai des gosses, si j'aurai de quoi leur filer un chouette goûter si j'aurai le temps et l'argent pour leur faire des biscuits en forme de ce qu'ils voudront.
Je me demande si j'aurai la force de leur resister quand ils me feront leurs yeux de Chat Potté au mieux, au pire quand ils hurleront en se roulant par terre, quand ils me réclameront le super biscuit truc de grande distribution que même tous les copains l'ont à l'école avec un cadeau dedans.
Je me demande s'ils auront encore la chance de bouffer quelque chose qui ressemble à un vrai fruit ou si tout sera réglé à coup d'OGM pour de bon.
Allez savoir, pour régler le problême de l'obésité, ou parce que la guerre froide se sera réchauffée, on sera peut être même tous rationés...

Maman, Papa, je crois que je veux pas de gosses.

Gueulante

Pourquoi les médias voudraient me faire croire que je suis programmée pour cette " vie de rêve"?
Pourquoi je devrais absolument avoir envie de la voiture dernière génération toutes options à la ligne parfaite?
Pourquoi je devrais rêver devant ce voyage dans un hôtel luxueux du bout du monde juste à côté duquel une certaine population peine pour vivre?
Pourquoi je devrais me sentir mieux à la fin de la journée en regardant les infos ou une émission de téléréalité en relativisant, en me disant " putain bah ça va je suis moins con qu'eux, je gagne ma vie même si c'est pas grand chose ".
Pourquoi je devrais me saigner pour mes enfants quand j'en aurai quand ils crieront comme leurs petits congénéres " Maman, Maman, on veut la dernière console Machin Chose, tu te rends pas compte, Truc il l'a lui "?
Pourquoi je devrais vouloir posséder plus qu'un toit sur ma tête, à savoir être propriétaire?
Pourquoi je devrais avoir envie de mesurer 1m80 avec les mensurations que tout le monde connaît?
Pourquoi je devrais avoir envie de ses créations haute couture pour la plupart penser par des hommes qui aiment les hommes pour des femmes?
Pourquoi je devrais avoir plus envie d'un billet 1er classe pour la destination hype du moment plutôt que de prendre un congés spécial pour faire du bénévolat n'importe où dans le monde?
Pourquoi je devrais me forcer à être sédentaire alors que mes génes me disent que je suis nomade dans le fond?
Pourquoi je devrais être fière de moi avant de quitter ma salle de bains, devant la glace, le matin, après avoir mis mon fond de teint, ma poudre, mon blush, mon mascara, mon crayon et le rouge à lévres qui va avec, tout ça pour pouvoir travailler sans me faire huer - et encore - en me fondant dans le moule?
Pourquoi je devrais être ravie que chéri m'offre le bijou sublime qui s'affiche dans le métro pour la Saint Valentin?
Pourquoi je devrais préférer l'or de telle maison à ce bijou ci qui a une histoire, qui vient de loin, de bois, de métal "vulgaire", avec semi-précieuses incrustées?
Pourquoi je devrais trouver ça absolument normal de me faire un brushing tous les deux jours pour lisser mes cheveux bouclés?
Pourquoi je devrais porter des ballerines parce que la mode dicte ses codes?
Pourquoi je devrais avoir l'allure d'une brindille prête à se casser en deux dans le vent, avec un poids en dessous de l'IMC normal, tout ça parce que Jane Birkin, Kate Moss, Twiggy sont encore des égéries, et parce qu'il y a des nouveaux groupes pop jetables qui nous bombardent la rétine avec leur slim option Converse?
Pourquoi je devrais suivre ce nouveau régime avant l'été, avant les fêtes, après les fêtes, pourquoi pendant les fêtes pendant qu'on y est?
Pourquoi je devrais fantasmer sur un type musclé, avec des abdos, entièrement épilés, les cheveux ultra coiffés grâce à son super gel?
Pourquoi je devrais avoir lu cet énième best-seller qu'est Da Vinvi Code?
Pourquoi je devrais me taire et ne pas être à la limite de hurler quand je vois qu'au Louvre on en fait des tonnes autour de la Joconde comme si le reste n'était que les restes justement?
Pourquoi je devrais avoir cette espèce d'ambition dingue qu'a une partie des jeunes "artistes", à savoir "quand je serais célébre et riche, j'aurai un loft et je me ferais des lignes jusqu'à en crever"?
Pourquoi je devrais avoir envie d'être connu d'ailleurs?
Pourquoi je devrais criser parce que mince il pleut mon brushing, oh zut j'me suis caaaaaaaassée un ongle!?
Pourquoi je devrais courir chez le médecin pour le moindre bobo?
Pourquoi à 15 ans j'aurai dû savoir ce que je voulais faire de ma vie, combien je voulais gagner, quelles langues je voulais parler et si j'aurai un chien et une grande maison?
Pourquoi je devrais avoir envie de rentrer dans ce putain de moule?
Pourquoi je devrais forcément passer pour une anticonformiste?
Pourquoi les gens ont besoin de mettre des étiquettes sur tout et tout le monde?
Pourquoi j'ai cette envie de hurler à quel point je trouves ce monde merdique?
Pourquoi j'ai la trouille de finir par me faire avaler par le système?
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah

mercredi 27 février 2008

Quand il n'y a plus les mots

Les yeux fermés, la tête baissée, le corps debout presque roulée en boule, ma peau devient mon ouïe
Je guette la moindre note, le moindre vibrement dans l'air
L'onde me caresse, passe à travers mes pores et j'embrasse ma maitresse
Music if you please
Le soir seule dans la nuit lorsque le diable me tient au corps
Lorsque l'envie est trop forte de me laisser partir entre les lignes d'une partition
Sur une piste déserte, entre deux verres dans un bar, longeant le bois du comptoir
Je bouge jusqu'à épuisement, j'attends que les crampes viennent, que le souffle me manque et je m'écroule comme une amante comblait d'amour
Meilleur au bord de l'eau, les pieds dans le sable, au rythme du va et viens des vagues entremêlé du son des tam tams, de la magie d'une flûte de bambou et de ces accords plaquées à la guitare séche
Ivre dans ces secondes qui sont toujours trop courtes
Saoule à ne plus savoir qui du musicien qui de la danseuse lance la cadence
Le monstre de la fuite hume même les plumes
De cet oiseau roussi par le feu du fusil.
Sa plainte vibre tout le long d'un mur de larmes
Et les ciseaux des yeux coupent la mélodie
Qui bourgeonnait déjà dans le coeur du chasseur.

Paul Eluard In Capitale de la douleur

lundi 25 février 2008

Fondre, m'évaporer, me liquifier, durcir, fondre, m'évaporer...

Je cherche encore cette sorte de transparence, quelque chose qui ressemblerait à l'invisibilité à force de saturation
Ca n'est ni tout à fait disparaître ni tout à fait être remarquable
Si c'est encore être je ne saurais le dire
Ca ressemble à la trace d'un poing dans un bête mur
Une empreinte de pas dans le sable en bord de mer
Au noir de la nuit qui soutient les étoiles
Ca sonne comme une caresse qui ne se produit jamais
Seulement en idée
De peur de la froisser cette idée, parce qu'autrement elle perdrait de sa saveur
C'est un mirage en plein désert humain
Un point d'interrogation en suspension entre deux cables électriques
C'est une charade sans aucune réponse
Une accolade entre ennemis
Une accolade qui sent le souffre, la poudre d'escampette, les explosifs...
C'est l'envie de vomir qui ne s'évanouie jamais
Le dos courbé impossible à redresser
La langue sans sucre, sans sel, sans graisse, sans amertume, sans acidité
La langue sans parole
La vie sans piment
C'est la lassitude avant le moindre éclat
Qu'il soit de verre, de lumière, ou de je ne sais quoi
L'eternelle insatisfaction
Le poids des mots
La maladresse des gestes
Le non sens
L'attaque de l'un contre l'autre
La lutte de la raison contre les tripes, les tripes avec le coeur
C'est la belle au bois dormant qui a oublié comment on faisait pour rêver, vu qu'elle a poignardé le prince charmant, puisque ce connard avait tenté de la prendre dans son sommeil
C'est la belle au bois dormant qui a foutu le cadavre au feu et s'est cachée sous l'armure trop lourde
C'est René Char dans le fond de ma tasse à café
Amer, douce amertume

Princesse No Way

L'idée d'être une femme me donne envie de chialer

jeudi 21 février 2008

Le feu dans les entrailles - 1ere partie

Cracher les lettres fatiguées d'être susurrer, ces phrases saturées de silence imparfait.
J'ai la bouche pleine de mots, les dents aiguisées prêtes à mordre, la langue à tordre par le cou, de la gorge jaillir le cri sourd, sourire, à quoi bon?
Bonsoir jeune homme, Salomé danse sur la lame de tes vagues, elle remue mes monticules de mélasse qui passent et lassent au creux des amants.
Mes mains marchent par les monts meurtris des hommes amoindris:
Le coeur à la dérive des continents.
Quelle connerie que recueillir l'éclat des souvenirs dans la coupe à 100 soupirs!
Pour 10 centimes de désir assouvi, de dessous qui glissent dans le précipice, j'écarte les cuisses écarlates de la catin calligraphe, les bras de la Mater Furiosa.
Le corps maudit presse les caresses cachées sous les tapis de sable de Perse.
Vois, prends, mes tripes fumantes!
C'est le gout du sang qui coule entre les lèvres de l'amante.
Inspire. Expire. Sens la sècheresse qui glisse dans le désert des éclats de verre.
Vois tu l'interstice qui s'extasie parmi les carapaces pleines d'alcool, les carcasses de molécules qui dansent en formant des alvéoles?
En quinconce j'avance vers toi, cramée par des soleils qui ne s'éteindront pas.
Les brulures m'ont rongé jusqu'à la moelle de la rétine, j'hallucine.
Devant moi se dresse l'informe évanescence qu'on appelle la vie, ce soir elle se déversera dans mon lit d'os brisés.

Prochain slam - Décousue

A la mémoire des anciens
Des mots mêlés de sang
Dans les mains des miens
Le mélange étrange anémié
Je manque de fer
A mes reins, à mes pieds
Je mange de la terre
Elle a le gout des larmes
L'empreinte des prières
Le parfum parfait des âmes
Elle sent la peine solitaire
Et la poudre du drame
Je lève la tête
Voilà les gouttes tièdes
Qui pisse sur le macadam
Une ondine sublime
Exécute une danse macabre
J'avale la boue, sylphide
Je respire miette par miette
H2O plein la tête
Ma robe est bouffée par les mythes
L'habit ne fait pas le moine
La vie n'est pas un champ de pivoines
Des violettes fleurissent
Dans mon corps amer
Des viols et des vices
Jonchent les parterres
J'ai arraché un lys
Pour le flétrir dans un cimetière
J'ai filé du coton
Pour tapisser les murs de pierre
Des teintures teintés de henné
Comme étendard sur les mers
Un type se pointe
Des ciseaux à la main
La rouille tisse des amas sans fin
Il approche de mon fil d'Arianne
Et...

Nue

Parfois je cherche mon visage
Je scrute, morceaux par morceaux
Je pars à la découverte de mon héritage
L'absence du bleu des yeux de ma grand mère, de son teint si pâle
Cette peau ni blanche ni mâte qui place un point d'interrogation sur mes origines
La rondeur de mes lèvres
La couleur de mon iris et l'amande de mes yeux
Ces tâches de rousseur qui apparaissent sur mon nez avec le soleil
Ces boucles que je tiens de mon père
Je compte les cicatrices, les marques des petits coups de la vie
La peau qui change, l'élasticité qui se perd
Les sillons qui retracent une histoire, la mienne
Les grains de beauté en constellation cachant un probable cancer
Le battement de mon coeur à mes tempes, aux poignets
Je pose mes doigts à cet endroit où je sens que je vis avec peur
Ce coeur, mon coeur ne sait pas se taire
J'ai peur qu'il accélère à nouveau trop fort, à ne plus savoir respirer
J'appréhende ce moment où il va bondir à m'en déchirer la poitrine
Lorsque je serais forcée de m'allonger, d'inspirer comme si je sortais la tête de l'eau après une longue apnée
Quand je sentirai une sorte de trou se former jusque dans mon dos
Avec cette impression terrible que quelque chose, quelqu'un est en train de me déchirer les muscles de l'intérieur, tout autour de là où ça bat, là où ça se débat
Ce moment où le monde autour disparait de ma vue, et pourtant je le perçois si fort
Quand je sais que je ne peux me raccrocher à rien, que mon regard se trouble, la réalité m'apparait en flou, je vacille
Je vacille et j'essaye de me tenir à la vie, d'effacer la panique qui grandit dans tout mon être, est ce que je vais mourir maintenant?
Il bat, il bat et je ne suis que ça
Un boum boum boum déréglé, une bombe amorcée prête à exploser
Je vis, j'écris, je dis, je fixe les images, j'aime avec la terreur de celle qui s'attend à perdre le souffle...


mardi 19 février 2008

L' Eve (prononcée à l'anglaise) danse

Les romantiques, en revenant à des expériences plus ou moins durables de la primitivité, retrouvent, sans s'en douter, les thèmes du fu sexuellement valorisés. G.H. von Schubert écrit par exemple cette phrase qui ne s'éclaire vraiment que par une psychanalyse du feu; "De même que l'amitié nous prépare à l'amour de même, par le frottement des corps semblables, naît la nostalgie (la chaleur), et l'amour (la flamme) jaillit." Comment mieux dire que la nostalgie c'est le souvenir de la chaleur du nid, le souvenir de l'amour choyé pour le "calidum innatum"? La poésie du nid, du bercail, n'a pas d'autre origine. Aucune impression objetive cherchée dans les nids le long des buissons n'aurait jamais pu fournir ce luxe d'adjectifs qui valorisent la tiédeur, la douceur, la chaleur du nid. Sans le souvenir de l'homme réchauffé par l'homme, comme un redoublment de la chaleur naturelle, on ne peut concevoir que des amants parlent de leur nid bien clos. La douce chaleur est ainsi à l'origine de la conscience du bonheur. Plus exactement, elle est la conscience des origines du bonheur.

Toute la poèsie de Novalis pourrait recevoir une interprétation nouvelle si l'on voulait lui appliquer la psychanalyse du feu. Cette poésie est un effort pour revivre la primitivité. Pour Novalis, le onte est toujours plus ou moins une cosmogonie. Il est contemporain d'une âme et d'un monde qui s'engendrent. Le conte, dit-il, est "l'ère... de la liberté, l'état primitif de la nature, l'âge devant que fût le Cosmos." Voici alors, dans toute sa clairvoyance, le dieu froteement qui va produire et le feu et l'amour. [...]
Cette lumière est intimie. L'être caressé rayonne de bonheur. La caresse n'est rien d'autre que le frottement symbolisé, idéalisé.

In La Psychanalyse du Feu de Bachelard, chap. III Psychanalyse et préhistoire le complexe de Novalis, VII

mardi 12 février 2008

Et puis surtout...

Le garçon qui a la peau douce et qui sent bon
Celui qui fait des bisous dans le cou
Que ça fait des frissons tout partout




petite demoiselle soignée, cérébrale, sensible, attentive et caline cherche petit demoiseau un peu enfant, un peu rêveur, un peu dérangé, un peu intelligent, un peu curieux, plein d'affection

Bonus: si en plus il est un peu artiste et plein d'imagination, je prends

Déposer C.V. et lettre de motivation juste en dessous en commentaire...

Les petits riens juste pour mon plaisir

J'aime sentir un énorme pamplemousse rose et lui enlever son écorce, sa peau spongieuse et blanche, pour finir par croquer dans sa chair juteuse qui explose dans ma bouche et coule sur mes doigts.
La même chose avec une gigantesque tranche de pastéque delaquelle j'aurai ôté tous les pépins.
J'aime l'odeur du café le matin, celle du pain toasté où une noisette de beurre fond
L'odeur de la nature aprés une averse
Courir dehors sous la pluie tiède quand je suis sous les tropiques
La caresse du soleil et des premiers flocons de neige
La douceur des vagues, la sensation quand mes pieds s'enfoncent dans le sable
J'aime danser toute seule dans le noir avec les écouteurs sur les oreilles
Dévaler dans les rues parisiennes sur mes rollers en remuant au rythme de la musique
J'aime le chocolat à 70% de cacao plein d'éclats de féve de cacao, les amandes poudrées surtout avec un expresso serré
La cuillère de créme fraîche sur la tarte tatin
Les chouquettes toutes gonflées et leurs grains de sucre qui craquent et fondent sur la langue
Cueillir des goyages, des goyaviers, des mangues et les manger sous l'arbre
J'aime regarder des heures entières l'horizon, le ciel étoilé où je cherche le petit point de lumière qui ne m'est pas apparu tout de suite
J'aime la puissance des corps mouvants, le rythme fracassant du flamenco, la liberté du modern-jazz, la rigueur du classique et la sensualité des danses orientales
J'aime quand on improvise trois accords sur une gratte, deux coups de tam tam et quelques phrases qui s'envolent dans le vent
M'endormir au chaud et apaisée aprés une soirée de fous rires
Me réveiller avant l'homme qui dort dans mon lit pour le regarder quand il a l'air d'un enfant calme et silencieux
J'aime manger des bonbons mous et acidulés quand je vais au cinéma
Mitonner des petits plats et sortir des patisseries du four pour les gens que j'aime
Inventer des recettes auquel on aurait pas penser
J'aime quand les couleurs se mélangent sur ma palette
Tisser des formes étranges avec des fils
Faire des colliers de perles et des bracelets brésiliens comme à l'époque où j'étais toute jeune et que je les vendais sur la plage
Préparer de la pâte avec le henné pour dessiner sur la peau
D'ailleurs dessiner n'importe quoi avec un crayon à maquillage, un feutre, un marqueur sur le dos des gens que je connais à peine
J'adore être saoule au champagne
Faire des coktails plein de saveurs
Jouer à des jeux à boire et d'autres encore plus stupides quand on a trop bu
J'aime trouver dans mon courrier un mot, une lettre, une carte postale de quelqu'un que je n'ai pas vu depuis longtemps
J'aime qu'on m'écrive une chanson et qu'on me la joue en me regardant dans les yeux
J'aime qu'on compose un bout de mélodie où je pose mes gestes
Improviser en totale liberté quelques pas de danse sur des accords pas forcément perdus
J'aime le rire des enfants, leurs petites mains toutes potelées et leurs joues rondes qu'on voudrait faire des bisous dessus
J'aime coiffer et maquiller mes copines et les voir tourner en rond quand elles ont un rendez vous, lorsqu'elles se préparent pour se faire belle alors qu'elles sont déjà toutes illuminées
J'aime le thé chaud et parfumé
Les fleurs, toutes les fleurs, les bouquets, les champs, les graines de vie
J'aime faire la course avec quelqu'un jusqu'à m'essoufler
Le bruit des carillons que le vent remue
Le soleil qui passe à travers les rideaux le matin
Le soir qui tombe sur la ville et les reverberes qui s'allument
L'herbe humide de rosé, les oiseaux qui gazouillent et les grenouilles qui sautillent
Ecouter le silence, de la nature, entre les gens
Repasser un morceau que j'aime en boucle jusqu'à écoeurement
Partir n'importe où parce que là je l'ai décidé, toute seule avec mon sac à dos
Regarder s'effacer les kilométres parcourus derrière moi
Ne pas savoir où je vais dormir le soir
Me sentir libre de tout faire
Rester des heures sous une cascade glacée
Nager jusqu'au fond d'un bassin les yeux grands ouverts
Plonger de trés haut en sachant que j'ai peur du moment où je vais me débattre pour remonter, pas de sauter de la falaise
Goûter la mer trés tôt quand il n'y a encore personne et que la plage est encore dans l'ombre à Boucan
Me surprendre de pouvoir redécouvrir les choses que je connais déjà
Jouer avec la transparence du verre et y déposer de la couleur tout aussi transparente
Sculpter des machins dans la glaise pour le plaisir d'avoir les mains dedans
Tordre du fil de fer en laissant venir la forme
Gratter du papier jusqu'à en avoir ras le bol et me sentir vider
Lire un bon bouquin que j'ai parcouru 100 fois, en vivre d'autre
J'aime le premier effleurement, le premiet geste gauche, le premier baiser qui se cherche et les premières caresses
J'aime le bruit des rafales du vent en temps de cyclone
La montagne vide de monde, couverte de végétations ou de neige
J'aime les vieux manèges et les patinoires
La barbe à papa qui colle partout et les bisous qui ont le même goût
Faire des bulles avec un chewing gum en les faisant éclater avec beaucoup de bruit
Me remplir la bouche de chewing gum jusqu'à avoir la tête d'un hamster et des crampes à la machoire
Le fromage qui coule, qui pue, la miche au coeur tendre et le vin rouge qui a du corps en bouche
Savoir jouer la femme du monde et être trash limite vulgaire en faisant des concours de rots
Manger avec les doigts
Faire la planche presqu'en pleine mer et regarder le ciel en ne laissant s'envoler là tout le poids du monde qui pése parfois
Ecrire à 4, 6, 8, 10 mains des trucs qu'on relira le lendemain en se demandant ce qu'on avait dans la tête
Croiser un jeune homme dans le metro d'en face qui me sourie
Croire que tout est possible, absolument tout
Prendre le train pour l'autre bout du bout juste pour voler un moment de tendresse à celui qui me plaît
Etre surexitée et euphorique aprés avoir bu 3 ou 4 cafés
Les jours où je ne tiens pas en place, quand même faire le ménage me fait marrer
Quand j'ai fait sourire au moins une personne dans la journée
Refuser de regarder la télévision et faire la sourde oreille aux restes du monde parfois
Ecrire, parler, sans penser aux conséquences, avec toute la spontanéité dont je suis capable
J'aime me rappeler que pour des petits riens, la vie est juste belle
La vie est juste belle

Ivre du chant des baleines et de la musique des astres

Mes nuits sont souvent agitées, agitées comme l'océan qui bouillonne au pied d'un volcan
La dernière m'a ramené loin, sur un bord de mer aux arêtes noires
Une petite étendue de sable blanc qui se fait avaler par les vagues lorsque la marée monte
Une petite plage cachée entre deux avancées de vieilles laves maintenant acérées comme des lames

Il était tard, le soir était tombé, rien ne bougeait autour
Ni voiture sur la route, ni bateau au large
On aurait dit que ce morceau du bout du monde où j'ai souvent marché
Où j'ai pleuré, où j'ai ri, où j'ai écrit, où j'ai crié
Où j'ai pris l'eau pour plonger, glisser sur les vagues
Ce bout du monde tenait en équilibre dans l'espace même

L'univers faisait des vagues et certaines venaient finir sur mes jambes
Il y avait avec moi un ami que je n'ai pas vu depuis trop longtemps maintenant
Un de ceux à qui le bonheur d'être dans l'eau à côtoyer la houle et le soleil suffit

Tout à coup, le morceau d'univers sur lequel je tenais s'est creusé devant moi
La lave faisait des plis dans le sens de l'eau qui tourbillonne et qui reprend le va et viens des vagues
J'ai senti quelque chose approcher dans le noir
Un requin est passé très vite, immense
Plutôt un amas d'étoiles extrêmement proches et condensées qui avait la forme d'un requin
Si une ombre avait pu être lumineuse, elle aurait eu cette fugacité là
Cette fragilité toute en transparence

Un dauphin a sauté soudainement, il avançait vers moi
Et j'ai senti que je nageais aussi
Il n'y avait ni eau, ni air, ni terre
Rien que de l'espace où naissait et mourrait de la lumière dans l'obscurité
Elle jaillissait de nul part, elle apparaissait pourtant comme une évidence
Créant des formes qui se dissolvaient dans cette illusion de noir
A l'image du sel dans l'eau, la gravité en moins
La gravité étant au centre même de ces formes évanescentes

Il était dauphin, espadon voilier, baleine à bosse
La masse se transformait au rythme de l'eau amorphe
Il changeait de couleur, tantôt une lumière blanche dorée éclatante
Tantôt rose, vert, bleu, violet

En me réveillant, j'ai eu envie de croire que tout était éternel
La sensation que le petit point que représente ma vie
Parmi d'autres points de lumière, minuscules à gigantesques
Bat en coeur avec ce grand tout immense
Inscrit quelque part dans la lumière des étoiles
D'où on nait, où on meurt

D'ailleurs il me semble que chaque nuit on quitte la vie
Chaque matin on revient à elle comme neuf
Alors que la vie elle même n'a pas forcément changé
C'est peut être pour ça que c'est parfois si dur de se réveiller

dimanche 10 février 2008

Un dimanche pas comme les autres, mais pas différent

Le soleil perçe à nouveau la grisaille, le froid paraît moins engourdissant.
Il y a un je ne sais quoi dans l'air quand l'hiver quitte doucement la nature.
Je m'emerveille encore, je n'en ai passé que trois, trois petits hivers qui m'ont paru bien longs.
Trois hivers où j'aurai voulu n'être qu'un petit animal.
Une petite chose qui tisserait autour d'elle, fil aprés fil, un cocon fragile pour se protéger du dehors.
En grandissant, ma peur du monde ne m'a pas quitté.
Le plus terrifiant reste ces rires qui remplissent la pièce où on se tient ensemble pour refaire le monde, ces moments éphèméres qu'on voudrait voir durer toujours, les mots et les gestes empreints de douceur et du reste.
Le bonheur, juste le bonheur, c'est effrayant.

On passe tellement de temps à dormir, ranger, manger, travailler, qu'au bout du compte il reste quelques heures pour avoir envie de rêver, d'aimer.
J'ai toujours senti comme une urgence à vivre.
Il a fallu qu'un autre me le dise pour que je le sache.
Il y a urgence, j'entends en continue la sirène dans ma tête.
Elle fait vibrer mes neurones, mes fibres musculaires, jusqu'au bout de mes ongles.
Il faut tout donner avant qu'il ne soit trop tard.
S'épuiser dans la course vers le bien être, en essayant de ne pas tomber.

A force, à bout de souffle, je n'ai même plus pris le temps de m'arrêter.
Peut être que le bonheur m'a dépassé...

A propos de ce mystère

Il y a ce sujet intarissable qui a fait couler tant d'encre et de larmes
Ce sujet brûlant qui se murmure sur toutes les lèvres
Eros
Le grand, le terrible amour qui tambourine aux portes des coeurs
Tellement fracassant face à la Philia
Aussi nécessaire à bon nombre que l'Agape
Le nombre est d'ailleurs ce qui fait toute la différence
Un et un au milieu de tous les autres

Il semble difficile de définir l'instant précis où il commence
Sans doute le sent on naître, comme à notre insu
Les symptomes sont aisement identifiables
Il arrive que nous luttions avec la maladie
Mais lorsque le mal est fait, il est déjà trop tard

On tombe amoureux
Tomber, là déjà tout est dit
L'amour serait une chute, il n'en demeure pas moins que l'on peut apprendre à aimer
Ca n'est pas une affaire de justice, ça ne l'est jamais
La raison même n'a pas toujours à y voir
Souvent la démesure y taille sa part ogresque

L'amour ne se mesure pas
On ne peut pas l'emballer, le soupeser, pas même l'égaler
Tout au plus peut on le vivre, l'offrir ou l'éconduire
On aime jamais de la même manière, ni de la même intensité
Voilà la lutte qui est livrée entre deux individus
Chercher l'équilibre parfait, là où il n'y en a pas

Quelque chose comme aller au risque de l'autre
Lui donner la possibilité de faire souffrir
En ouvrant grandes les portes de son coeur
Et c'est là justement que repose toute la beauté de ce phénomène
Dans la puissance de cet état qui fait chavirer l'être
L'être qui se pense alors comme à moitié, avec la nécessité de l'autre
Cet autre qui compléterait un je découvert bancal

Il faudrait peut être remercier l'autre
Même si malgré lui, il a mise à jour le manque
Il a été le déclencheur d'un état qui en soi est beau...

Il me semble que c'est assumer d'aimer que de le penser ainsi
En ne rendant plus l'autre responsable lorsqu'il ne se sait pas lui même comme étant la moitié complémentaire qu'on pressent
Sans rancoeur, sans colère, au delà de toute peine

Egalement, ce serait être capable d'humanité que de considérer les sentiments qu'on nous offre, en s'emmerveillant de leur existence même sans avoir besoin de les partager

vendredi 8 février 2008

Cesse t'on jamais vraiment d'être un enfant?

Ca fait comment déjà quand on est assis sur une balançoire,
que l'air caresse le visage et qu'on monte haut?
A quoi ressemblait le refrain qu'on chantait ensemble autour d'un feu,
quand on avait quelques rêves dans les poches et du noir broyé au coin des yeux?
Ca faisait comment de se dire juste qu'on est vivant
En oubliant de se poser mille questions pour tuer le bonheur dans l'oeuf
C'est ça, comment s'était de sentir la caresse du soleil sur la peau
Le parfum des fleurs remplir tout l'espace
Et les sourires qui montent du fond du ventre
Comment s'était quand on avait pas d'âge
Qu'on avait comme bagage qu'un sac tout prés à être embarqué
Avec dedans juste ce qu'il faut pour avancer sur la route
En se retournant seulement sur la douceur du temps qui a passé
On faisait comment pour lâcher du leste et croire que la corde ne va pas casser
Même si parfois c'était un élastique qui nous retenait au dessus du vide
Pour mieux remonter, pour le frisson dans les veines
Ca faisait quoi le premier pas sur un territoire inexploré
Sans cliché en tête, avec tous les sens pour boire le monde
Quand il n'y avait que droit devant et 100 chemins où on savait qu'on ne voulait pas mettre le pied

Ca paraît si proche, là, dans un coin de mémoire qui ne demande qu'à être dépoussiéré
Un petit peu d'espace qui veut prendre de la place

C'était quand déjà

La première fois que j'ai aimé
La première fois que j'ai su que j'aimais
Quand j'ai appelé au secours
Quand j'ai voulu dire je t'aime tout court
C'était quand déjà que j'y ai cru
Que j'ai su qu'il n'y avait de la place que pour ça en moi

Amour. Passion. Appartenance. Dépendance. Folie. Désir. Plaisir. Insouciance. Douleur. Bonheur. Naïveté. Déraison. Faim. Délivrance. Satisfaction. Soif. Equilibre. Fin.

Je n'ai pas oublié le premier baiser.
La saveur de la première caresse.
Le temps s'est suspendu à ces lèvres là.
Un souvenir vague, un peu flou, pilier d'une construction de l'esprit.
Les chemins qui se font jusqu'au coeur - eux dans l'eau -.
Les ponts lancés entre les êtres.
Entre les absences d'être.
Entre les silences, le blanc entre les mots.
La violence du blanc sur noir.
La présence sourde du vide.
Glissement de terrain à chaque pas.
Attention au précipice.
Précipité alcalin.
Gare à la falaise.
Il n'y a pas de prise, pas de possibilité de monter en rappel.
Ni filet, ni corde où s'accrocher.
Pas même de...

Mon amour, j'ai oublié ton visage, jusque l'absence de ton corps.
Je n'ai plus l'empreinte sur ma peau, ni le son qui résonne.
J'ai perdu ton nom et les facettes multiples des tours de ton esprit.
J'ai... je n'ai plus rien si jamais j'ai eu.
Si jamais j'ai saisi la moindre chose avant qu'elle ne s'évapore.
Retournant au néant entre les molécules qui se tiennent ensemble.

Je n'ai jamais su vivre sans toi.
Avec toi c'est pire.
Pourtant je ne cesse d'apprendre, mon amour...

Tu étais là bien avant que je sois.
Tu es bien avant que je.
Que n'ai je, que neige, et flux glacial, etc.

Je m'amnésie par coeur

Depui k'moin lé né, moin lé condané

Jist un poupet' salon bon pou fé la parade
Mi lé rien k'sa mém
Ziskakan...
Zesclav la société

L'absence d'envie de se nourrir
Refuser le besoin sciemment
Lorgner... la lame
La lame de métal, d'eau fracassante
Le verre brisé où se décompose mon image
Ma conscience de moi même noyée dans l'éthyl-
En bord de mer m'écrouler amère de bonheur
Amère comme un margoz, margoz ec pimen dessu la langue
Mélanger créol ec françaille
Naitre que café, koifé dan fénoir?
Noir chocolat caramel vanille coco
Des parfums autant que des mots
Remonter à la source du langage
Boire la vibration des cordes vocales
Et s'y noyer

mercredi 6 février 2008

10 minutes sur l'oreiller


Envie d'un soir avec Tipoone

Qu'est ce que ça peut me foutre que tu penses à moi, juste là?
Tu as tourné toute la journée, les yeux dans les obligations, le regard qui se promène d'un décolleté à une paire de jambes, et je ne te blamerai pas pour ça.
Il faut capter la beauté tant qu'elle est perceptible.

D'heures passées à sentir la danse de tes hormones dans tout ton corps.
De fantasmes qui s'étiolent en images saccadées entre tes lignes d'horizon.
10 minutes sur l'oreiller, ça ne me fait ni rougir ni pleurer.

Je ris doucement, un sourire en coin, face à cette faiblesse bien humaine.
Et si tu mens, si tu mens, je m'en foues.
Il y en a d'autres que moi pour voir immerger le désir, d'autres à caresser du regard dans l'obscurité de ta chambre tard le soir.
C'est un peu d'ivresse volé au temps qui t'enlasse.
Un joli tour de passe passe.
Si tu soupires pour de bon, ça ressemble à de la chance.
Soyons vrais, la montée n'est pas nécessairement la faute à mes bras.
Plutôt sans doute à ces images que tu cultive en essayant de les masquer, sans pouvoir les vivre vraiment.

Fait on jamais l'amour?
O le doux, le beau mensonge...

Toi et moi, ou tous les autres.




Je suis une enfant monstre.

Je me moques


Ma petite personne - par Corps-et-graphe

Je suis née nue comme tout un chacun. Aujourd'hui, débauche de corps dans les rues, sur les écrans. Le monde en redemande, encore. Quelque chose de grisant de regarder en coin les affiches où des humains trop beaux pour être vrais nous narguent à peine de haut. Entre les lignes de cocaïne et les retouches graphiques. Quart d'heure publicité s'il vous plaît. Si tu le voulais ça serait presque possible pour toi, la célébrité. Il y en a pour y croire, pour vouloir s'offrir aux yeux du monde dans toute leur humanité, brillante imperfection que voilà. C'est la belle arnaque d'un futur qui ne s'écrit pas. Il y en a pour nourrir la fin de ceux qui se pament en grand format. Il en faut bien, ainsi la marche du monde...

D'un sari dévêtue, je prends la tangente, j'essaye.
Le voile noir qui recouvre ce que le regard ne doit pas transperçer en mémoire.
Le souvenir de cette jeune danseuse toute en finesse que j'étais, en pointillés.
Je dérape sur un coin de peau, la mienne.

Sortie de douche brûlante. Un peu de créme pour mettre du baume au coeur. Un fond de teint pour recouvrir les traces du temps qui passe. Une touche de blush pour donner de la vitalité à cette façade éteinte par la cigarette, donner l'éclat d'un sourire qui ne s'affiche pas toujours. Une ombre noire sur les paupières. Un mascara pour parfaire les cils. Une trace de gloss sur les lévres généreuses. Les cheveux sculptés en tresse ou lâchés en crinière folle à l'air libre. C'est drôle de jouer à la poupée. Moi et la glace, une histoire de connerie humaine.
Un pied glissé dans le bas noir, remonté jusqu'en haut de la jambe qui n'a pas grand chose de l'interminable membre d'un mannequin, si ce n'est les os, la chair, la vie qui bat dans les veines.
Les doigts saisissent l'agrafe, une accroche à détacher dans la pénombre peut être.
Un tour de tissu fragile pour parer les seins enfantins.
Une petite robe passée par dessus, jamais tailler pour les courbes particulières, cet objet classique prévu pour la longiligne sans "forme".
Je jauge à distance, remonte sur mes talons hauts.

Vas au diable!

Passion, amour, folie

Tu vois mon amour, je mens, je m'en vais...
Je suis née fille, on m'a rêvé garçon
C'est un plaisir de réaliser même imparfaitement les rêves
La douceur d'une femme m'est plus accessible qu'à toi

Je souries en pensant que tout ça n'est qu'un jeu de plus
Pour quelques heures heurter les coins de ma cervelle
Chaque coup plus fort, autrement l'intensité se perd
Je laisse partir les balles que tu me destine

Les blancs dans nos mots, les noirs qui s'accrochent
Les désaccords, les fausses notes, les clefs qui farandolent
Une vaste cacophonie qui ne rime à rien
Pourtant c'est un peu de ce qui nous tient

De désaccords en corps accord, j'aime que tu me fasse tanguer
Une vieille mélodie, un refrain usé tourne encore dans l'air
Nos plaisirs désués s'égarent déjà avant d'être vécus
Si tu savais comme je m'en foues

mardi 5 février 2008

Pas même le goût amer du dernier coup de rein

Je n'oublies rien. Le premier mot. Le premier pas de danse. Le monde autour qui ne nous ressemble pas. Les gens qui se noyent dans leur verre d'alcool. Ton regard qui se trouble... Le goût de ta bouche. Ton corps qui me presse contre le mur. Mes mains qui te cherchent et te repoussent dans le même temps. La recherche desespérée d'une issue. Le soupir qui s'épenche dans tout mon être. Ta nudité apaisée sur le lit. La chaleur des draps où glisse la lumière du jour. Le vacarme au dehors. La passion qui naît déjà en moi. Ta colère qui transpire par tous les pores. La fascination que j'éprouve en te voyant si vivant. La fièvre qui me prend quand je te veux si fort. Mon corps qui se tord par/pour toi. Ton souvenir qui me hante dans d'autres bras. Le dégoût face à ce mensonge quand un autre me touche. La brûlure irreparable. Le souffle court. La profondeur de ton regard. Le dédain sur ton visage. La naissance d'un sourire. Le premier soupir, à nouveau. La force qui me quitte. Les armes que je n'ai pas. Le combat que je méne contre toi... L'espoir qui s'en est allé quand j'ai tourné le dos. La souffrance de n'être pas qu'à toi. La douceur de cette torture que je redemande encore. L'image d'une autre que tu veux. Les larmes qui m'enflamment. Le vide qui grandit dans mon ventre. Pendue à tes lévres. Anéantie par ta seule présence. La terreur d'être prés de toi. Plonger, mille fois plonger quand j'entends ta voix. Ce silence trop lourd que tu voudrais que je garde. Ce cri confiné à l'intérieur depuis toi. L'écorchure qui se fait béante. Ne pas savoir te dire retiens moi. Ne pas savoir si tu veux de moi. Vouloir briser le mirroir qui me renvoie une image que je n'apprivoise plus. Perdre la raison, le pourquoi. T'attendre, attendre que ça soit toi qui face un pas vers moi. Crever de ne pas comprendre que tu ne m'ai pas pris dans tes bras alors que tu le voulais. Detester celle que je deviens quand tu es là, à vouloir disparaitre, disparaitre dans ton regard. N'être plus que la moitié de moi même. Perdre toute spontanéité par peur de froisser les choses entre toi et moi. Rêver que je me réveille avec toi à mes côtés... encore une fois, tous les jours. Ton visage, la beauté de ton visage et de tout ton corps que je caresse du regard, vouloir la dérober au monde pour la garder jalousement, secretement cachée. La peur de t'abimer en te touchant. N'avoir plus que les mots. Plus que les mots et tout mon être brisé. Ce manque de toi qui me fait sombrer peu à peu. Savoir que tout ça est trop fou, trop grand pour rester en place dans ma petite personne. Je te hais si fort de ne pas m'attacher à toi, si fort...

Ce fût un plaisir d'offrir

lundi 4 février 2008

Ainsi sois je, ainsi soit il...

Le coeur hanté par une histoire d'amour lumineuse puisque trop sombre
Petite princesse court vers sa fin
Elle a laissé derrière elle le cheval et son cavalier, sans se retourner
Sans esperer qu'il la poursuive au galop
S'étant persuadée elle même que le vide qui grandit à l'intérieur de sa petite personne doit être cultivé, comme une offrande sur l'autel des souvenirs
Elle ne se laisse plus le droit au bonheur depuis qu'elle l'a effleuré du bout des doigts
Trop consciente que tout se termine un jour
Que nous sommes condamner, tous, à disparaître
Elle préfére déjà ne plus exister, errante parmi les fantômes du passé
Petite princesse vit comme on meurt, lentement mais surement
Petite princesse n'aurait jamais voulu se donner
C'était le début de la perte, un rêve avorté
Elle attend que la folie qui la guette, proie facile qu'elle est, la prenne
et l'emporte
Elle se voit nourrir les racines de ces fleurs qui s'épanouiront au soleil
Garder sur son corps les graines qui hiberneront en attendant de se nourir des restes d'elle
Elle restera un temps dans ces racines, dans ses pétales qui flirteront avec le soleil
En attendant elle ne peut plus sentir la moindre caresse
A sentir l'ivresse la faire tanguer, elle a trop peur des gestes qui touchent
Certains regards déjà la transperçent, elle se dissoue en eux
Un geste, une caresse, l'effleurement des lévres contre les lévres...
Et c'est l'éclat d'une étincelle qui brûle trop fort
Sa peau se corroderait au contact du cavalier
A en perdre la tête, puisque le temps lui est déjà perdu
Aussi puissante soit la course, ce qui est fait n'est plus à faire
Petite princesse ne voit plus que le fil sur lequel elle avance
En cadence, lançant chaque soir un voeu pour que le vent l'emporte
Elle ne lui a pas même laissé le choix
Petite conne qui voudrait lui donner la force qu'elle n'a plus pour elle
Elle a fait de lui son bourreau sans lui demander s'il voulait
Elle a tracé sa perdition dans ses yeux
La route est longue, elle ne veut plus avancer, avec ou sans lui
A qui la faute, si jamais il y a une erreur
Si jamais...
Petite princesse croit que l'amour est un sauvetage
L'amour serait croire en l'éternité d'un lien qui disparait tôt ou tard
Alors s'aimer serait s'accrocher l'un à l'autre au dessus du vide
Sans filet de protection, sinon celui qu'on tendrait entre les êtres
S'aimer serait une mise en danger permanente pour pouvoir se rattraper
Crier sauve moi et l'entendre à chaque pas
Sauve moi

Trop de princesses et pas assez de princes charmants



Pardon jolie princesse d'avoir voulu figer ta tristesse
Mais tu étais belle assise sur cette histoire trop vieille
Ton enfermement au monde résonnait dans le mien
J'aurai voulu m'approcher pour te faire lever la tête
Voir des larmes s'il y en avait, et tenter de les sécher
Mais j'étouffais déjà trop les miennes

L'ardeur se fane lorsqu'elle est privée de liberté

dimanche 3 février 2008

Gare au bourdon

Une attaque d'insecte n'est jamais qu'une question de défense.
Les éléments de l'organisation volante sont redoutables ensemble.
L'intelligence des manoeuvres distille par dose le poison,
l'agonie de la victime est chronométrée.
Piquée à vif, elle succombe face à la parade de l'ennemi.

Les petites choses sont suceptibles de faire les grands tout...
C'est l'histoire d'une stratégie.

Un élément nocif, à dose trés faible, peut être un reméde.

samedi 26 janvier 2008

Le champ des possibles

La vie m'a toujours semblé être une sorte de danse immense
Tout un chacun glisse le long/s'accroche à son fil d'Arianne
Les routes des possibles ont des allures labyrinthiques
Puisque peu importe le geste, le pas posé, on ne voit jamais vraiment la fin venir
Nous tenons ensemble par autant de croisements, de mailles, de noeuds que le temps file
Certains décrochent trop tôt, les trous laissés dans la trame doivent être retissé
En place et lieu de la mémoire, la trace ultime qu'on se doit d'établir au nom d'eux...
A l'image de ces dessins dans les grottes il y a longtemps
Ni plus ni moins qu'une trace à l'épreuve de l'oubli

La vie c'est aussi ça, ne pas savoir vraiment où on met les pieds
Tout en sachant assurer ses pas
Je crois que l'équilibre repose là, entre ce dosage subtil de spontanéité,
de rêve, de prise de risque, de sagesse et de sécurité
La solitude nous est nécessaire à tous, on avance jamais que seul sur sa propre route
Les autres sont certainement plus qu'une valeur ajoutée
Mais rien ne peut se produire de tangible si on a pas déjà pour soi un minimum de sécurité
Il faut cet espace libre entre soi et le reste du monde
Une vue dégagée pour jauger le fil suivant à saisir...
Poursuivre le tissage sans jamais fermer la trame
Ouvrir son horizon au champ des possibles

dimanche 20 janvier 2008

Autoportrait aux arums



Technique mixte
Feutres encre de chine - Peinture acrylique - Goulot de bouteille de verre - Encre à vitrail

Je ne sais pas comment je l'ai commencé
Je ne sais pas non plus où et quand il s'arrête

Paille en queue, oiseau à voeu





J'ai pas grandi
Ils sont fragiles
Je fais pas de fusées, juste des oiseaux un peu froissés
entre les carreaux des fenêtres qui se brisent
à force de les ouvrir et de les fermer
à force de geler sous le souffle glacé de l'hiver
Mes oiseaux sont déplumés, le bec de travers et les yeux affublés
d'une espece de noirceur étrange
Ce sont des rapaces qui ne veulent plus chasser
Ils sont nés sans savoir planer
Eclatés en mosaïque poussièreuse
Souvent j'y peux rien, je les transforme en fleurs de papier
Des fois je pense les accrocher à un fil de cerf-volant
A la place de ces noeuds moches en plastique
Ou alors à un ballon plein d'hélium trés coloré
J'ai jamais essayé pour de vrai
Trop peur qu'ils s'envolent
Ils ne sont même pas en cage même si il paraît
De toute façon,

lundi 7 janvier 2008

Une fleur dans l'engrenage



" Les ronces sont en fleurs mon amour
Et l'été va s'abattre bientôt
Dans le silence d'un tremblement de terre
LM "

Un rectangle de papier collé où sont imprimés ces mots
Noir sur blanc
Là, sous mes yeux habitués à ne voir que le double vitrage coulissant
Devant cette porte, toujours la même, que j'empreinte
Ca s'ouvre et ça se ferme toutes les 3 minutes chaque jour
Cette feuille est accrochée là
Mes yeux qui glissent ici tous les matins depuis bien 2 mois
Hypnotisés par la course folle du métro-boulot-dodo quotidien
Ne voient plus que ça
Evidemment, j'ai mis à charger ma batterie d'appareil photo en partant de chez moi
Je suis pressée, presqu'en retard, presque
Soudainement les couleurs ne sont plus les mêmes
L'air n'a plus le même parfum
La lumière danse d'une autre façon
Les gens, les gens sont différents
Ce soir en rentrant aussi

Les mots ont cela d'étranges que même s'ils ne nous sont pas directement adressés, nous les volons, eux et leurs émotions, pour les savourer sous la langue, les faire pénétrer dans notre esprit
Broderie surréaliste

La saveur de ceux là...
La morsure dans une ganache à la coquille de chocolat noir qui craque, faisant fondre dans le même temps un pétale de violette cristallisé dans le sucre

Neige eternelle, unique vis, premier rouage



Dimanche, les yeux embués de sommeil
Plongée dans les lignes de Salomé d'Oscar Wilde pendant que l'aiguille tricote mon interface
Rêvassant à l'eau dans l'univers
A cette glace amorphe, à 135 K, en milieu interstellaire
A cette eau gelée aux molécules sans structure
Au coeur des cométes
A la naissance et à la fin des étoiles

Hâte que la suite se dessine sur mon corps
Fière...