mercredi 27 février 2008

Quand il n'y a plus les mots

Les yeux fermés, la tête baissée, le corps debout presque roulée en boule, ma peau devient mon ouïe
Je guette la moindre note, le moindre vibrement dans l'air
L'onde me caresse, passe à travers mes pores et j'embrasse ma maitresse
Music if you please
Le soir seule dans la nuit lorsque le diable me tient au corps
Lorsque l'envie est trop forte de me laisser partir entre les lignes d'une partition
Sur une piste déserte, entre deux verres dans un bar, longeant le bois du comptoir
Je bouge jusqu'à épuisement, j'attends que les crampes viennent, que le souffle me manque et je m'écroule comme une amante comblait d'amour
Meilleur au bord de l'eau, les pieds dans le sable, au rythme du va et viens des vagues entremêlé du son des tam tams, de la magie d'une flûte de bambou et de ces accords plaquées à la guitare séche
Ivre dans ces secondes qui sont toujours trop courtes
Saoule à ne plus savoir qui du musicien qui de la danseuse lance la cadence
Le monstre de la fuite hume même les plumes
De cet oiseau roussi par le feu du fusil.
Sa plainte vibre tout le long d'un mur de larmes
Et les ciseaux des yeux coupent la mélodie
Qui bourgeonnait déjà dans le coeur du chasseur.

Paul Eluard In Capitale de la douleur

lundi 25 février 2008

Fondre, m'évaporer, me liquifier, durcir, fondre, m'évaporer...

Je cherche encore cette sorte de transparence, quelque chose qui ressemblerait à l'invisibilité à force de saturation
Ca n'est ni tout à fait disparaître ni tout à fait être remarquable
Si c'est encore être je ne saurais le dire
Ca ressemble à la trace d'un poing dans un bête mur
Une empreinte de pas dans le sable en bord de mer
Au noir de la nuit qui soutient les étoiles
Ca sonne comme une caresse qui ne se produit jamais
Seulement en idée
De peur de la froisser cette idée, parce qu'autrement elle perdrait de sa saveur
C'est un mirage en plein désert humain
Un point d'interrogation en suspension entre deux cables électriques
C'est une charade sans aucune réponse
Une accolade entre ennemis
Une accolade qui sent le souffre, la poudre d'escampette, les explosifs...
C'est l'envie de vomir qui ne s'évanouie jamais
Le dos courbé impossible à redresser
La langue sans sucre, sans sel, sans graisse, sans amertume, sans acidité
La langue sans parole
La vie sans piment
C'est la lassitude avant le moindre éclat
Qu'il soit de verre, de lumière, ou de je ne sais quoi
L'eternelle insatisfaction
Le poids des mots
La maladresse des gestes
Le non sens
L'attaque de l'un contre l'autre
La lutte de la raison contre les tripes, les tripes avec le coeur
C'est la belle au bois dormant qui a oublié comment on faisait pour rêver, vu qu'elle a poignardé le prince charmant, puisque ce connard avait tenté de la prendre dans son sommeil
C'est la belle au bois dormant qui a foutu le cadavre au feu et s'est cachée sous l'armure trop lourde
C'est René Char dans le fond de ma tasse à café
Amer, douce amertume

Princesse No Way

L'idée d'être une femme me donne envie de chialer

jeudi 21 février 2008

Le feu dans les entrailles - 1ere partie

Cracher les lettres fatiguées d'être susurrer, ces phrases saturées de silence imparfait.
J'ai la bouche pleine de mots, les dents aiguisées prêtes à mordre, la langue à tordre par le cou, de la gorge jaillir le cri sourd, sourire, à quoi bon?
Bonsoir jeune homme, Salomé danse sur la lame de tes vagues, elle remue mes monticules de mélasse qui passent et lassent au creux des amants.
Mes mains marchent par les monts meurtris des hommes amoindris:
Le coeur à la dérive des continents.
Quelle connerie que recueillir l'éclat des souvenirs dans la coupe à 100 soupirs!
Pour 10 centimes de désir assouvi, de dessous qui glissent dans le précipice, j'écarte les cuisses écarlates de la catin calligraphe, les bras de la Mater Furiosa.
Le corps maudit presse les caresses cachées sous les tapis de sable de Perse.
Vois, prends, mes tripes fumantes!
C'est le gout du sang qui coule entre les lèvres de l'amante.
Inspire. Expire. Sens la sècheresse qui glisse dans le désert des éclats de verre.
Vois tu l'interstice qui s'extasie parmi les carapaces pleines d'alcool, les carcasses de molécules qui dansent en formant des alvéoles?
En quinconce j'avance vers toi, cramée par des soleils qui ne s'éteindront pas.
Les brulures m'ont rongé jusqu'à la moelle de la rétine, j'hallucine.
Devant moi se dresse l'informe évanescence qu'on appelle la vie, ce soir elle se déversera dans mon lit d'os brisés.

Prochain slam - Décousue

A la mémoire des anciens
Des mots mêlés de sang
Dans les mains des miens
Le mélange étrange anémié
Je manque de fer
A mes reins, à mes pieds
Je mange de la terre
Elle a le gout des larmes
L'empreinte des prières
Le parfum parfait des âmes
Elle sent la peine solitaire
Et la poudre du drame
Je lève la tête
Voilà les gouttes tièdes
Qui pisse sur le macadam
Une ondine sublime
Exécute une danse macabre
J'avale la boue, sylphide
Je respire miette par miette
H2O plein la tête
Ma robe est bouffée par les mythes
L'habit ne fait pas le moine
La vie n'est pas un champ de pivoines
Des violettes fleurissent
Dans mon corps amer
Des viols et des vices
Jonchent les parterres
J'ai arraché un lys
Pour le flétrir dans un cimetière
J'ai filé du coton
Pour tapisser les murs de pierre
Des teintures teintés de henné
Comme étendard sur les mers
Un type se pointe
Des ciseaux à la main
La rouille tisse des amas sans fin
Il approche de mon fil d'Arianne
Et...

Nue

Parfois je cherche mon visage
Je scrute, morceaux par morceaux
Je pars à la découverte de mon héritage
L'absence du bleu des yeux de ma grand mère, de son teint si pâle
Cette peau ni blanche ni mâte qui place un point d'interrogation sur mes origines
La rondeur de mes lèvres
La couleur de mon iris et l'amande de mes yeux
Ces tâches de rousseur qui apparaissent sur mon nez avec le soleil
Ces boucles que je tiens de mon père
Je compte les cicatrices, les marques des petits coups de la vie
La peau qui change, l'élasticité qui se perd
Les sillons qui retracent une histoire, la mienne
Les grains de beauté en constellation cachant un probable cancer
Le battement de mon coeur à mes tempes, aux poignets
Je pose mes doigts à cet endroit où je sens que je vis avec peur
Ce coeur, mon coeur ne sait pas se taire
J'ai peur qu'il accélère à nouveau trop fort, à ne plus savoir respirer
J'appréhende ce moment où il va bondir à m'en déchirer la poitrine
Lorsque je serais forcée de m'allonger, d'inspirer comme si je sortais la tête de l'eau après une longue apnée
Quand je sentirai une sorte de trou se former jusque dans mon dos
Avec cette impression terrible que quelque chose, quelqu'un est en train de me déchirer les muscles de l'intérieur, tout autour de là où ça bat, là où ça se débat
Ce moment où le monde autour disparait de ma vue, et pourtant je le perçois si fort
Quand je sais que je ne peux me raccrocher à rien, que mon regard se trouble, la réalité m'apparait en flou, je vacille
Je vacille et j'essaye de me tenir à la vie, d'effacer la panique qui grandit dans tout mon être, est ce que je vais mourir maintenant?
Il bat, il bat et je ne suis que ça
Un boum boum boum déréglé, une bombe amorcée prête à exploser
Je vis, j'écris, je dis, je fixe les images, j'aime avec la terreur de celle qui s'attend à perdre le souffle...


mardi 19 février 2008

L' Eve (prononcée à l'anglaise) danse

Les romantiques, en revenant à des expériences plus ou moins durables de la primitivité, retrouvent, sans s'en douter, les thèmes du fu sexuellement valorisés. G.H. von Schubert écrit par exemple cette phrase qui ne s'éclaire vraiment que par une psychanalyse du feu; "De même que l'amitié nous prépare à l'amour de même, par le frottement des corps semblables, naît la nostalgie (la chaleur), et l'amour (la flamme) jaillit." Comment mieux dire que la nostalgie c'est le souvenir de la chaleur du nid, le souvenir de l'amour choyé pour le "calidum innatum"? La poésie du nid, du bercail, n'a pas d'autre origine. Aucune impression objetive cherchée dans les nids le long des buissons n'aurait jamais pu fournir ce luxe d'adjectifs qui valorisent la tiédeur, la douceur, la chaleur du nid. Sans le souvenir de l'homme réchauffé par l'homme, comme un redoublment de la chaleur naturelle, on ne peut concevoir que des amants parlent de leur nid bien clos. La douce chaleur est ainsi à l'origine de la conscience du bonheur. Plus exactement, elle est la conscience des origines du bonheur.

Toute la poèsie de Novalis pourrait recevoir une interprétation nouvelle si l'on voulait lui appliquer la psychanalyse du feu. Cette poésie est un effort pour revivre la primitivité. Pour Novalis, le onte est toujours plus ou moins une cosmogonie. Il est contemporain d'une âme et d'un monde qui s'engendrent. Le conte, dit-il, est "l'ère... de la liberté, l'état primitif de la nature, l'âge devant que fût le Cosmos." Voici alors, dans toute sa clairvoyance, le dieu froteement qui va produire et le feu et l'amour. [...]
Cette lumière est intimie. L'être caressé rayonne de bonheur. La caresse n'est rien d'autre que le frottement symbolisé, idéalisé.

In La Psychanalyse du Feu de Bachelard, chap. III Psychanalyse et préhistoire le complexe de Novalis, VII

mardi 12 février 2008

Et puis surtout...

Le garçon qui a la peau douce et qui sent bon
Celui qui fait des bisous dans le cou
Que ça fait des frissons tout partout




petite demoiselle soignée, cérébrale, sensible, attentive et caline cherche petit demoiseau un peu enfant, un peu rêveur, un peu dérangé, un peu intelligent, un peu curieux, plein d'affection

Bonus: si en plus il est un peu artiste et plein d'imagination, je prends

Déposer C.V. et lettre de motivation juste en dessous en commentaire...

Les petits riens juste pour mon plaisir

J'aime sentir un énorme pamplemousse rose et lui enlever son écorce, sa peau spongieuse et blanche, pour finir par croquer dans sa chair juteuse qui explose dans ma bouche et coule sur mes doigts.
La même chose avec une gigantesque tranche de pastéque delaquelle j'aurai ôté tous les pépins.
J'aime l'odeur du café le matin, celle du pain toasté où une noisette de beurre fond
L'odeur de la nature aprés une averse
Courir dehors sous la pluie tiède quand je suis sous les tropiques
La caresse du soleil et des premiers flocons de neige
La douceur des vagues, la sensation quand mes pieds s'enfoncent dans le sable
J'aime danser toute seule dans le noir avec les écouteurs sur les oreilles
Dévaler dans les rues parisiennes sur mes rollers en remuant au rythme de la musique
J'aime le chocolat à 70% de cacao plein d'éclats de féve de cacao, les amandes poudrées surtout avec un expresso serré
La cuillère de créme fraîche sur la tarte tatin
Les chouquettes toutes gonflées et leurs grains de sucre qui craquent et fondent sur la langue
Cueillir des goyages, des goyaviers, des mangues et les manger sous l'arbre
J'aime regarder des heures entières l'horizon, le ciel étoilé où je cherche le petit point de lumière qui ne m'est pas apparu tout de suite
J'aime la puissance des corps mouvants, le rythme fracassant du flamenco, la liberté du modern-jazz, la rigueur du classique et la sensualité des danses orientales
J'aime quand on improvise trois accords sur une gratte, deux coups de tam tam et quelques phrases qui s'envolent dans le vent
M'endormir au chaud et apaisée aprés une soirée de fous rires
Me réveiller avant l'homme qui dort dans mon lit pour le regarder quand il a l'air d'un enfant calme et silencieux
J'aime manger des bonbons mous et acidulés quand je vais au cinéma
Mitonner des petits plats et sortir des patisseries du four pour les gens que j'aime
Inventer des recettes auquel on aurait pas penser
J'aime quand les couleurs se mélangent sur ma palette
Tisser des formes étranges avec des fils
Faire des colliers de perles et des bracelets brésiliens comme à l'époque où j'étais toute jeune et que je les vendais sur la plage
Préparer de la pâte avec le henné pour dessiner sur la peau
D'ailleurs dessiner n'importe quoi avec un crayon à maquillage, un feutre, un marqueur sur le dos des gens que je connais à peine
J'adore être saoule au champagne
Faire des coktails plein de saveurs
Jouer à des jeux à boire et d'autres encore plus stupides quand on a trop bu
J'aime trouver dans mon courrier un mot, une lettre, une carte postale de quelqu'un que je n'ai pas vu depuis longtemps
J'aime qu'on m'écrive une chanson et qu'on me la joue en me regardant dans les yeux
J'aime qu'on compose un bout de mélodie où je pose mes gestes
Improviser en totale liberté quelques pas de danse sur des accords pas forcément perdus
J'aime le rire des enfants, leurs petites mains toutes potelées et leurs joues rondes qu'on voudrait faire des bisous dessus
J'aime coiffer et maquiller mes copines et les voir tourner en rond quand elles ont un rendez vous, lorsqu'elles se préparent pour se faire belle alors qu'elles sont déjà toutes illuminées
J'aime le thé chaud et parfumé
Les fleurs, toutes les fleurs, les bouquets, les champs, les graines de vie
J'aime faire la course avec quelqu'un jusqu'à m'essoufler
Le bruit des carillons que le vent remue
Le soleil qui passe à travers les rideaux le matin
Le soir qui tombe sur la ville et les reverberes qui s'allument
L'herbe humide de rosé, les oiseaux qui gazouillent et les grenouilles qui sautillent
Ecouter le silence, de la nature, entre les gens
Repasser un morceau que j'aime en boucle jusqu'à écoeurement
Partir n'importe où parce que là je l'ai décidé, toute seule avec mon sac à dos
Regarder s'effacer les kilométres parcourus derrière moi
Ne pas savoir où je vais dormir le soir
Me sentir libre de tout faire
Rester des heures sous une cascade glacée
Nager jusqu'au fond d'un bassin les yeux grands ouverts
Plonger de trés haut en sachant que j'ai peur du moment où je vais me débattre pour remonter, pas de sauter de la falaise
Goûter la mer trés tôt quand il n'y a encore personne et que la plage est encore dans l'ombre à Boucan
Me surprendre de pouvoir redécouvrir les choses que je connais déjà
Jouer avec la transparence du verre et y déposer de la couleur tout aussi transparente
Sculpter des machins dans la glaise pour le plaisir d'avoir les mains dedans
Tordre du fil de fer en laissant venir la forme
Gratter du papier jusqu'à en avoir ras le bol et me sentir vider
Lire un bon bouquin que j'ai parcouru 100 fois, en vivre d'autre
J'aime le premier effleurement, le premiet geste gauche, le premier baiser qui se cherche et les premières caresses
J'aime le bruit des rafales du vent en temps de cyclone
La montagne vide de monde, couverte de végétations ou de neige
J'aime les vieux manèges et les patinoires
La barbe à papa qui colle partout et les bisous qui ont le même goût
Faire des bulles avec un chewing gum en les faisant éclater avec beaucoup de bruit
Me remplir la bouche de chewing gum jusqu'à avoir la tête d'un hamster et des crampes à la machoire
Le fromage qui coule, qui pue, la miche au coeur tendre et le vin rouge qui a du corps en bouche
Savoir jouer la femme du monde et être trash limite vulgaire en faisant des concours de rots
Manger avec les doigts
Faire la planche presqu'en pleine mer et regarder le ciel en ne laissant s'envoler là tout le poids du monde qui pése parfois
Ecrire à 4, 6, 8, 10 mains des trucs qu'on relira le lendemain en se demandant ce qu'on avait dans la tête
Croiser un jeune homme dans le metro d'en face qui me sourie
Croire que tout est possible, absolument tout
Prendre le train pour l'autre bout du bout juste pour voler un moment de tendresse à celui qui me plaît
Etre surexitée et euphorique aprés avoir bu 3 ou 4 cafés
Les jours où je ne tiens pas en place, quand même faire le ménage me fait marrer
Quand j'ai fait sourire au moins une personne dans la journée
Refuser de regarder la télévision et faire la sourde oreille aux restes du monde parfois
Ecrire, parler, sans penser aux conséquences, avec toute la spontanéité dont je suis capable
J'aime me rappeler que pour des petits riens, la vie est juste belle
La vie est juste belle

Ivre du chant des baleines et de la musique des astres

Mes nuits sont souvent agitées, agitées comme l'océan qui bouillonne au pied d'un volcan
La dernière m'a ramené loin, sur un bord de mer aux arêtes noires
Une petite étendue de sable blanc qui se fait avaler par les vagues lorsque la marée monte
Une petite plage cachée entre deux avancées de vieilles laves maintenant acérées comme des lames

Il était tard, le soir était tombé, rien ne bougeait autour
Ni voiture sur la route, ni bateau au large
On aurait dit que ce morceau du bout du monde où j'ai souvent marché
Où j'ai pleuré, où j'ai ri, où j'ai écrit, où j'ai crié
Où j'ai pris l'eau pour plonger, glisser sur les vagues
Ce bout du monde tenait en équilibre dans l'espace même

L'univers faisait des vagues et certaines venaient finir sur mes jambes
Il y avait avec moi un ami que je n'ai pas vu depuis trop longtemps maintenant
Un de ceux à qui le bonheur d'être dans l'eau à côtoyer la houle et le soleil suffit

Tout à coup, le morceau d'univers sur lequel je tenais s'est creusé devant moi
La lave faisait des plis dans le sens de l'eau qui tourbillonne et qui reprend le va et viens des vagues
J'ai senti quelque chose approcher dans le noir
Un requin est passé très vite, immense
Plutôt un amas d'étoiles extrêmement proches et condensées qui avait la forme d'un requin
Si une ombre avait pu être lumineuse, elle aurait eu cette fugacité là
Cette fragilité toute en transparence

Un dauphin a sauté soudainement, il avançait vers moi
Et j'ai senti que je nageais aussi
Il n'y avait ni eau, ni air, ni terre
Rien que de l'espace où naissait et mourrait de la lumière dans l'obscurité
Elle jaillissait de nul part, elle apparaissait pourtant comme une évidence
Créant des formes qui se dissolvaient dans cette illusion de noir
A l'image du sel dans l'eau, la gravité en moins
La gravité étant au centre même de ces formes évanescentes

Il était dauphin, espadon voilier, baleine à bosse
La masse se transformait au rythme de l'eau amorphe
Il changeait de couleur, tantôt une lumière blanche dorée éclatante
Tantôt rose, vert, bleu, violet

En me réveillant, j'ai eu envie de croire que tout était éternel
La sensation que le petit point que représente ma vie
Parmi d'autres points de lumière, minuscules à gigantesques
Bat en coeur avec ce grand tout immense
Inscrit quelque part dans la lumière des étoiles
D'où on nait, où on meurt

D'ailleurs il me semble que chaque nuit on quitte la vie
Chaque matin on revient à elle comme neuf
Alors que la vie elle même n'a pas forcément changé
C'est peut être pour ça que c'est parfois si dur de se réveiller

dimanche 10 février 2008

Un dimanche pas comme les autres, mais pas différent

Le soleil perçe à nouveau la grisaille, le froid paraît moins engourdissant.
Il y a un je ne sais quoi dans l'air quand l'hiver quitte doucement la nature.
Je m'emerveille encore, je n'en ai passé que trois, trois petits hivers qui m'ont paru bien longs.
Trois hivers où j'aurai voulu n'être qu'un petit animal.
Une petite chose qui tisserait autour d'elle, fil aprés fil, un cocon fragile pour se protéger du dehors.
En grandissant, ma peur du monde ne m'a pas quitté.
Le plus terrifiant reste ces rires qui remplissent la pièce où on se tient ensemble pour refaire le monde, ces moments éphèméres qu'on voudrait voir durer toujours, les mots et les gestes empreints de douceur et du reste.
Le bonheur, juste le bonheur, c'est effrayant.

On passe tellement de temps à dormir, ranger, manger, travailler, qu'au bout du compte il reste quelques heures pour avoir envie de rêver, d'aimer.
J'ai toujours senti comme une urgence à vivre.
Il a fallu qu'un autre me le dise pour que je le sache.
Il y a urgence, j'entends en continue la sirène dans ma tête.
Elle fait vibrer mes neurones, mes fibres musculaires, jusqu'au bout de mes ongles.
Il faut tout donner avant qu'il ne soit trop tard.
S'épuiser dans la course vers le bien être, en essayant de ne pas tomber.

A force, à bout de souffle, je n'ai même plus pris le temps de m'arrêter.
Peut être que le bonheur m'a dépassé...

A propos de ce mystère

Il y a ce sujet intarissable qui a fait couler tant d'encre et de larmes
Ce sujet brûlant qui se murmure sur toutes les lèvres
Eros
Le grand, le terrible amour qui tambourine aux portes des coeurs
Tellement fracassant face à la Philia
Aussi nécessaire à bon nombre que l'Agape
Le nombre est d'ailleurs ce qui fait toute la différence
Un et un au milieu de tous les autres

Il semble difficile de définir l'instant précis où il commence
Sans doute le sent on naître, comme à notre insu
Les symptomes sont aisement identifiables
Il arrive que nous luttions avec la maladie
Mais lorsque le mal est fait, il est déjà trop tard

On tombe amoureux
Tomber, là déjà tout est dit
L'amour serait une chute, il n'en demeure pas moins que l'on peut apprendre à aimer
Ca n'est pas une affaire de justice, ça ne l'est jamais
La raison même n'a pas toujours à y voir
Souvent la démesure y taille sa part ogresque

L'amour ne se mesure pas
On ne peut pas l'emballer, le soupeser, pas même l'égaler
Tout au plus peut on le vivre, l'offrir ou l'éconduire
On aime jamais de la même manière, ni de la même intensité
Voilà la lutte qui est livrée entre deux individus
Chercher l'équilibre parfait, là où il n'y en a pas

Quelque chose comme aller au risque de l'autre
Lui donner la possibilité de faire souffrir
En ouvrant grandes les portes de son coeur
Et c'est là justement que repose toute la beauté de ce phénomène
Dans la puissance de cet état qui fait chavirer l'être
L'être qui se pense alors comme à moitié, avec la nécessité de l'autre
Cet autre qui compléterait un je découvert bancal

Il faudrait peut être remercier l'autre
Même si malgré lui, il a mise à jour le manque
Il a été le déclencheur d'un état qui en soi est beau...

Il me semble que c'est assumer d'aimer que de le penser ainsi
En ne rendant plus l'autre responsable lorsqu'il ne se sait pas lui même comme étant la moitié complémentaire qu'on pressent
Sans rancoeur, sans colère, au delà de toute peine

Egalement, ce serait être capable d'humanité que de considérer les sentiments qu'on nous offre, en s'emmerveillant de leur existence même sans avoir besoin de les partager

vendredi 8 février 2008

Cesse t'on jamais vraiment d'être un enfant?

Ca fait comment déjà quand on est assis sur une balançoire,
que l'air caresse le visage et qu'on monte haut?
A quoi ressemblait le refrain qu'on chantait ensemble autour d'un feu,
quand on avait quelques rêves dans les poches et du noir broyé au coin des yeux?
Ca faisait comment de se dire juste qu'on est vivant
En oubliant de se poser mille questions pour tuer le bonheur dans l'oeuf
C'est ça, comment s'était de sentir la caresse du soleil sur la peau
Le parfum des fleurs remplir tout l'espace
Et les sourires qui montent du fond du ventre
Comment s'était quand on avait pas d'âge
Qu'on avait comme bagage qu'un sac tout prés à être embarqué
Avec dedans juste ce qu'il faut pour avancer sur la route
En se retournant seulement sur la douceur du temps qui a passé
On faisait comment pour lâcher du leste et croire que la corde ne va pas casser
Même si parfois c'était un élastique qui nous retenait au dessus du vide
Pour mieux remonter, pour le frisson dans les veines
Ca faisait quoi le premier pas sur un territoire inexploré
Sans cliché en tête, avec tous les sens pour boire le monde
Quand il n'y avait que droit devant et 100 chemins où on savait qu'on ne voulait pas mettre le pied

Ca paraît si proche, là, dans un coin de mémoire qui ne demande qu'à être dépoussiéré
Un petit peu d'espace qui veut prendre de la place

C'était quand déjà

La première fois que j'ai aimé
La première fois que j'ai su que j'aimais
Quand j'ai appelé au secours
Quand j'ai voulu dire je t'aime tout court
C'était quand déjà que j'y ai cru
Que j'ai su qu'il n'y avait de la place que pour ça en moi

Amour. Passion. Appartenance. Dépendance. Folie. Désir. Plaisir. Insouciance. Douleur. Bonheur. Naïveté. Déraison. Faim. Délivrance. Satisfaction. Soif. Equilibre. Fin.

Je n'ai pas oublié le premier baiser.
La saveur de la première caresse.
Le temps s'est suspendu à ces lèvres là.
Un souvenir vague, un peu flou, pilier d'une construction de l'esprit.
Les chemins qui se font jusqu'au coeur - eux dans l'eau -.
Les ponts lancés entre les êtres.
Entre les absences d'être.
Entre les silences, le blanc entre les mots.
La violence du blanc sur noir.
La présence sourde du vide.
Glissement de terrain à chaque pas.
Attention au précipice.
Précipité alcalin.
Gare à la falaise.
Il n'y a pas de prise, pas de possibilité de monter en rappel.
Ni filet, ni corde où s'accrocher.
Pas même de...

Mon amour, j'ai oublié ton visage, jusque l'absence de ton corps.
Je n'ai plus l'empreinte sur ma peau, ni le son qui résonne.
J'ai perdu ton nom et les facettes multiples des tours de ton esprit.
J'ai... je n'ai plus rien si jamais j'ai eu.
Si jamais j'ai saisi la moindre chose avant qu'elle ne s'évapore.
Retournant au néant entre les molécules qui se tiennent ensemble.

Je n'ai jamais su vivre sans toi.
Avec toi c'est pire.
Pourtant je ne cesse d'apprendre, mon amour...

Tu étais là bien avant que je sois.
Tu es bien avant que je.
Que n'ai je, que neige, et flux glacial, etc.

Je m'amnésie par coeur

Depui k'moin lé né, moin lé condané

Jist un poupet' salon bon pou fé la parade
Mi lé rien k'sa mém
Ziskakan...
Zesclav la société

L'absence d'envie de se nourrir
Refuser le besoin sciemment
Lorgner... la lame
La lame de métal, d'eau fracassante
Le verre brisé où se décompose mon image
Ma conscience de moi même noyée dans l'éthyl-
En bord de mer m'écrouler amère de bonheur
Amère comme un margoz, margoz ec pimen dessu la langue
Mélanger créol ec françaille
Naitre que café, koifé dan fénoir?
Noir chocolat caramel vanille coco
Des parfums autant que des mots
Remonter à la source du langage
Boire la vibration des cordes vocales
Et s'y noyer

mercredi 6 février 2008

10 minutes sur l'oreiller


Envie d'un soir avec Tipoone

Qu'est ce que ça peut me foutre que tu penses à moi, juste là?
Tu as tourné toute la journée, les yeux dans les obligations, le regard qui se promène d'un décolleté à une paire de jambes, et je ne te blamerai pas pour ça.
Il faut capter la beauté tant qu'elle est perceptible.

D'heures passées à sentir la danse de tes hormones dans tout ton corps.
De fantasmes qui s'étiolent en images saccadées entre tes lignes d'horizon.
10 minutes sur l'oreiller, ça ne me fait ni rougir ni pleurer.

Je ris doucement, un sourire en coin, face à cette faiblesse bien humaine.
Et si tu mens, si tu mens, je m'en foues.
Il y en a d'autres que moi pour voir immerger le désir, d'autres à caresser du regard dans l'obscurité de ta chambre tard le soir.
C'est un peu d'ivresse volé au temps qui t'enlasse.
Un joli tour de passe passe.
Si tu soupires pour de bon, ça ressemble à de la chance.
Soyons vrais, la montée n'est pas nécessairement la faute à mes bras.
Plutôt sans doute à ces images que tu cultive en essayant de les masquer, sans pouvoir les vivre vraiment.

Fait on jamais l'amour?
O le doux, le beau mensonge...

Toi et moi, ou tous les autres.




Je suis une enfant monstre.

Je me moques


Ma petite personne - par Corps-et-graphe

Je suis née nue comme tout un chacun. Aujourd'hui, débauche de corps dans les rues, sur les écrans. Le monde en redemande, encore. Quelque chose de grisant de regarder en coin les affiches où des humains trop beaux pour être vrais nous narguent à peine de haut. Entre les lignes de cocaïne et les retouches graphiques. Quart d'heure publicité s'il vous plaît. Si tu le voulais ça serait presque possible pour toi, la célébrité. Il y en a pour y croire, pour vouloir s'offrir aux yeux du monde dans toute leur humanité, brillante imperfection que voilà. C'est la belle arnaque d'un futur qui ne s'écrit pas. Il y en a pour nourrir la fin de ceux qui se pament en grand format. Il en faut bien, ainsi la marche du monde...

D'un sari dévêtue, je prends la tangente, j'essaye.
Le voile noir qui recouvre ce que le regard ne doit pas transperçer en mémoire.
Le souvenir de cette jeune danseuse toute en finesse que j'étais, en pointillés.
Je dérape sur un coin de peau, la mienne.

Sortie de douche brûlante. Un peu de créme pour mettre du baume au coeur. Un fond de teint pour recouvrir les traces du temps qui passe. Une touche de blush pour donner de la vitalité à cette façade éteinte par la cigarette, donner l'éclat d'un sourire qui ne s'affiche pas toujours. Une ombre noire sur les paupières. Un mascara pour parfaire les cils. Une trace de gloss sur les lévres généreuses. Les cheveux sculptés en tresse ou lâchés en crinière folle à l'air libre. C'est drôle de jouer à la poupée. Moi et la glace, une histoire de connerie humaine.
Un pied glissé dans le bas noir, remonté jusqu'en haut de la jambe qui n'a pas grand chose de l'interminable membre d'un mannequin, si ce n'est les os, la chair, la vie qui bat dans les veines.
Les doigts saisissent l'agrafe, une accroche à détacher dans la pénombre peut être.
Un tour de tissu fragile pour parer les seins enfantins.
Une petite robe passée par dessus, jamais tailler pour les courbes particulières, cet objet classique prévu pour la longiligne sans "forme".
Je jauge à distance, remonte sur mes talons hauts.

Vas au diable!

Passion, amour, folie

Tu vois mon amour, je mens, je m'en vais...
Je suis née fille, on m'a rêvé garçon
C'est un plaisir de réaliser même imparfaitement les rêves
La douceur d'une femme m'est plus accessible qu'à toi

Je souries en pensant que tout ça n'est qu'un jeu de plus
Pour quelques heures heurter les coins de ma cervelle
Chaque coup plus fort, autrement l'intensité se perd
Je laisse partir les balles que tu me destine

Les blancs dans nos mots, les noirs qui s'accrochent
Les désaccords, les fausses notes, les clefs qui farandolent
Une vaste cacophonie qui ne rime à rien
Pourtant c'est un peu de ce qui nous tient

De désaccords en corps accord, j'aime que tu me fasse tanguer
Une vieille mélodie, un refrain usé tourne encore dans l'air
Nos plaisirs désués s'égarent déjà avant d'être vécus
Si tu savais comme je m'en foues

mardi 5 février 2008

Pas même le goût amer du dernier coup de rein

Je n'oublies rien. Le premier mot. Le premier pas de danse. Le monde autour qui ne nous ressemble pas. Les gens qui se noyent dans leur verre d'alcool. Ton regard qui se trouble... Le goût de ta bouche. Ton corps qui me presse contre le mur. Mes mains qui te cherchent et te repoussent dans le même temps. La recherche desespérée d'une issue. Le soupir qui s'épenche dans tout mon être. Ta nudité apaisée sur le lit. La chaleur des draps où glisse la lumière du jour. Le vacarme au dehors. La passion qui naît déjà en moi. Ta colère qui transpire par tous les pores. La fascination que j'éprouve en te voyant si vivant. La fièvre qui me prend quand je te veux si fort. Mon corps qui se tord par/pour toi. Ton souvenir qui me hante dans d'autres bras. Le dégoût face à ce mensonge quand un autre me touche. La brûlure irreparable. Le souffle court. La profondeur de ton regard. Le dédain sur ton visage. La naissance d'un sourire. Le premier soupir, à nouveau. La force qui me quitte. Les armes que je n'ai pas. Le combat que je méne contre toi... L'espoir qui s'en est allé quand j'ai tourné le dos. La souffrance de n'être pas qu'à toi. La douceur de cette torture que je redemande encore. L'image d'une autre que tu veux. Les larmes qui m'enflamment. Le vide qui grandit dans mon ventre. Pendue à tes lévres. Anéantie par ta seule présence. La terreur d'être prés de toi. Plonger, mille fois plonger quand j'entends ta voix. Ce silence trop lourd que tu voudrais que je garde. Ce cri confiné à l'intérieur depuis toi. L'écorchure qui se fait béante. Ne pas savoir te dire retiens moi. Ne pas savoir si tu veux de moi. Vouloir briser le mirroir qui me renvoie une image que je n'apprivoise plus. Perdre la raison, le pourquoi. T'attendre, attendre que ça soit toi qui face un pas vers moi. Crever de ne pas comprendre que tu ne m'ai pas pris dans tes bras alors que tu le voulais. Detester celle que je deviens quand tu es là, à vouloir disparaitre, disparaitre dans ton regard. N'être plus que la moitié de moi même. Perdre toute spontanéité par peur de froisser les choses entre toi et moi. Rêver que je me réveille avec toi à mes côtés... encore une fois, tous les jours. Ton visage, la beauté de ton visage et de tout ton corps que je caresse du regard, vouloir la dérober au monde pour la garder jalousement, secretement cachée. La peur de t'abimer en te touchant. N'avoir plus que les mots. Plus que les mots et tout mon être brisé. Ce manque de toi qui me fait sombrer peu à peu. Savoir que tout ça est trop fou, trop grand pour rester en place dans ma petite personne. Je te hais si fort de ne pas m'attacher à toi, si fort...

Ce fût un plaisir d'offrir

lundi 4 février 2008

Ainsi sois je, ainsi soit il...

Le coeur hanté par une histoire d'amour lumineuse puisque trop sombre
Petite princesse court vers sa fin
Elle a laissé derrière elle le cheval et son cavalier, sans se retourner
Sans esperer qu'il la poursuive au galop
S'étant persuadée elle même que le vide qui grandit à l'intérieur de sa petite personne doit être cultivé, comme une offrande sur l'autel des souvenirs
Elle ne se laisse plus le droit au bonheur depuis qu'elle l'a effleuré du bout des doigts
Trop consciente que tout se termine un jour
Que nous sommes condamner, tous, à disparaître
Elle préfére déjà ne plus exister, errante parmi les fantômes du passé
Petite princesse vit comme on meurt, lentement mais surement
Petite princesse n'aurait jamais voulu se donner
C'était le début de la perte, un rêve avorté
Elle attend que la folie qui la guette, proie facile qu'elle est, la prenne
et l'emporte
Elle se voit nourrir les racines de ces fleurs qui s'épanouiront au soleil
Garder sur son corps les graines qui hiberneront en attendant de se nourir des restes d'elle
Elle restera un temps dans ces racines, dans ses pétales qui flirteront avec le soleil
En attendant elle ne peut plus sentir la moindre caresse
A sentir l'ivresse la faire tanguer, elle a trop peur des gestes qui touchent
Certains regards déjà la transperçent, elle se dissoue en eux
Un geste, une caresse, l'effleurement des lévres contre les lévres...
Et c'est l'éclat d'une étincelle qui brûle trop fort
Sa peau se corroderait au contact du cavalier
A en perdre la tête, puisque le temps lui est déjà perdu
Aussi puissante soit la course, ce qui est fait n'est plus à faire
Petite princesse ne voit plus que le fil sur lequel elle avance
En cadence, lançant chaque soir un voeu pour que le vent l'emporte
Elle ne lui a pas même laissé le choix
Petite conne qui voudrait lui donner la force qu'elle n'a plus pour elle
Elle a fait de lui son bourreau sans lui demander s'il voulait
Elle a tracé sa perdition dans ses yeux
La route est longue, elle ne veut plus avancer, avec ou sans lui
A qui la faute, si jamais il y a une erreur
Si jamais...
Petite princesse croit que l'amour est un sauvetage
L'amour serait croire en l'éternité d'un lien qui disparait tôt ou tard
Alors s'aimer serait s'accrocher l'un à l'autre au dessus du vide
Sans filet de protection, sinon celui qu'on tendrait entre les êtres
S'aimer serait une mise en danger permanente pour pouvoir se rattraper
Crier sauve moi et l'entendre à chaque pas
Sauve moi

Trop de princesses et pas assez de princes charmants



Pardon jolie princesse d'avoir voulu figer ta tristesse
Mais tu étais belle assise sur cette histoire trop vieille
Ton enfermement au monde résonnait dans le mien
J'aurai voulu m'approcher pour te faire lever la tête
Voir des larmes s'il y en avait, et tenter de les sécher
Mais j'étouffais déjà trop les miennes

L'ardeur se fane lorsqu'elle est privée de liberté

dimanche 3 février 2008

Gare au bourdon

Une attaque d'insecte n'est jamais qu'une question de défense.
Les éléments de l'organisation volante sont redoutables ensemble.
L'intelligence des manoeuvres distille par dose le poison,
l'agonie de la victime est chronométrée.
Piquée à vif, elle succombe face à la parade de l'ennemi.

Les petites choses sont suceptibles de faire les grands tout...
C'est l'histoire d'une stratégie.

Un élément nocif, à dose trés faible, peut être un reméde.