samedi 30 juin 2007

21°06’ S/ 55°32’ E

M.D. à la base... je répéte... M.D. à la base
Position inchangée... arrivée à 4500 mètres de profondeur
Je répétes... ai atteind les 4500 mètres
Perdue un bras dans la descente
Entends de sourds grondements... je répéte... sourds grondements
Croute océanique en mouvement continue
Comme prévu, risque d'écroulement final augmenté à 80%
Attend signal
Répéte...
signal...
att...

jeudi 28 juin 2007

mardi 26 juin 2007

Apnée

Element parasite à l'intérieur d'un ventre grondant
Le métal de mes membres s'offre aux 1 340 millions de km³ de transparence et de profondeur
Il ne reste plus que ça à obtenir, plus que ça à ronger jusqu'à disparition
Mon milieu intérieur a trouvé son reflet presque parfait dans ce vaste corps marin
Mes larmes se sont ajoutées au cycle ininterrompu
Je se confond, je n'existe plus
Je se laisse attaquer par le milieu basique

Il ne restera plus rien
Je écoute encore le va et viens au dessus de ce qu'il lui reste de tête
Le fracas des vagues contre la falaise mangée de milliers d'années
Le déluge incessant qui transperce de ses pointes assérées la surface agitée
Je attend d'être transporté par le courant vers une eau plus froide
Loin de l'océan bouillonant et sulfureux où vomit La Fournaise
Quand je sera des traînées d'oligo-éléments et le reste
En apnée infinie, je coulera le long d'une stalactite
Et ne la quittera plus jamais
Jusqu'à ce que la planéte fonde

Je ne sais vivre qu'en eau profonde, au coeur des tempêtes
Là où la sphère du vide se dilate en compressant les tempes jusqu'à l'explosion
Là... le silence liquide dévale dans tout mon corps
Minuscule corps désaxé, rouillé par les litres d'eau salé
Je ne me débats pas, je me laisse glissée
Evadée par une trappe au fond des abysses
A l'endroit de l'envers de l'horizon

Sous un pli d'écume décousu de vent

Je ne sais vivre qu'en eau profonde, au coeur des tempêtes ...