samedi 26 janvier 2008

Le champ des possibles

La vie m'a toujours semblé être une sorte de danse immense
Tout un chacun glisse le long/s'accroche à son fil d'Arianne
Les routes des possibles ont des allures labyrinthiques
Puisque peu importe le geste, le pas posé, on ne voit jamais vraiment la fin venir
Nous tenons ensemble par autant de croisements, de mailles, de noeuds que le temps file
Certains décrochent trop tôt, les trous laissés dans la trame doivent être retissé
En place et lieu de la mémoire, la trace ultime qu'on se doit d'établir au nom d'eux...
A l'image de ces dessins dans les grottes il y a longtemps
Ni plus ni moins qu'une trace à l'épreuve de l'oubli

La vie c'est aussi ça, ne pas savoir vraiment où on met les pieds
Tout en sachant assurer ses pas
Je crois que l'équilibre repose là, entre ce dosage subtil de spontanéité,
de rêve, de prise de risque, de sagesse et de sécurité
La solitude nous est nécessaire à tous, on avance jamais que seul sur sa propre route
Les autres sont certainement plus qu'une valeur ajoutée
Mais rien ne peut se produire de tangible si on a pas déjà pour soi un minimum de sécurité
Il faut cet espace libre entre soi et le reste du monde
Une vue dégagée pour jauger le fil suivant à saisir...
Poursuivre le tissage sans jamais fermer la trame
Ouvrir son horizon au champ des possibles

dimanche 20 janvier 2008

Autoportrait aux arums



Technique mixte
Feutres encre de chine - Peinture acrylique - Goulot de bouteille de verre - Encre à vitrail

Je ne sais pas comment je l'ai commencé
Je ne sais pas non plus où et quand il s'arrête

Paille en queue, oiseau à voeu





J'ai pas grandi
Ils sont fragiles
Je fais pas de fusées, juste des oiseaux un peu froissés
entre les carreaux des fenêtres qui se brisent
à force de les ouvrir et de les fermer
à force de geler sous le souffle glacé de l'hiver
Mes oiseaux sont déplumés, le bec de travers et les yeux affublés
d'une espece de noirceur étrange
Ce sont des rapaces qui ne veulent plus chasser
Ils sont nés sans savoir planer
Eclatés en mosaïque poussièreuse
Souvent j'y peux rien, je les transforme en fleurs de papier
Des fois je pense les accrocher à un fil de cerf-volant
A la place de ces noeuds moches en plastique
Ou alors à un ballon plein d'hélium trés coloré
J'ai jamais essayé pour de vrai
Trop peur qu'ils s'envolent
Ils ne sont même pas en cage même si il paraît
De toute façon,

lundi 7 janvier 2008

Une fleur dans l'engrenage



" Les ronces sont en fleurs mon amour
Et l'été va s'abattre bientôt
Dans le silence d'un tremblement de terre
LM "

Un rectangle de papier collé où sont imprimés ces mots
Noir sur blanc
Là, sous mes yeux habitués à ne voir que le double vitrage coulissant
Devant cette porte, toujours la même, que j'empreinte
Ca s'ouvre et ça se ferme toutes les 3 minutes chaque jour
Cette feuille est accrochée là
Mes yeux qui glissent ici tous les matins depuis bien 2 mois
Hypnotisés par la course folle du métro-boulot-dodo quotidien
Ne voient plus que ça
Evidemment, j'ai mis à charger ma batterie d'appareil photo en partant de chez moi
Je suis pressée, presqu'en retard, presque
Soudainement les couleurs ne sont plus les mêmes
L'air n'a plus le même parfum
La lumière danse d'une autre façon
Les gens, les gens sont différents
Ce soir en rentrant aussi

Les mots ont cela d'étranges que même s'ils ne nous sont pas directement adressés, nous les volons, eux et leurs émotions, pour les savourer sous la langue, les faire pénétrer dans notre esprit
Broderie surréaliste

La saveur de ceux là...
La morsure dans une ganache à la coquille de chocolat noir qui craque, faisant fondre dans le même temps un pétale de violette cristallisé dans le sucre

Neige eternelle, unique vis, premier rouage



Dimanche, les yeux embués de sommeil
Plongée dans les lignes de Salomé d'Oscar Wilde pendant que l'aiguille tricote mon interface
Rêvassant à l'eau dans l'univers
A cette glace amorphe, à 135 K, en milieu interstellaire
A cette eau gelée aux molécules sans structure
Au coeur des cométes
A la naissance et à la fin des étoiles

Hâte que la suite se dessine sur mon corps
Fière...