dimanche 30 décembre 2007

Melancolia mi corazon

Je songe au bruit des sabots qui raclent le sol boueux portant une Salomé fantomatique sous la plume d'Heine
Elle passe sans cesse dans mes rêves
Le sentier qui se trace dans ma tête à des allures de ravine
L'eau monte et descend selon les émotions
La crue se fait/défait la caresse du jour faisant
Le liquide mugissant du coeur se déverse des têtes décollées au lit que je traverse
Je m'allonge et me replie, fabriquant autour de mon corps une enveloppe de terre où refleurir
Nourrie des passions, abreuvée de larmes qui seront pourrissantes ou bien vivifiantes
Ce sera la chaleur qui fera la différence
Engrainée sous ma peau fourmillière, j'attends que la plaine s'illumine
Les ombres des nuages finissent leur danse portée sur les hautes herbes
Là bas un champ de violettes en idée sous la neige
Au creux de mon écorce d'argile je laisse la couleur entrer
Doucement, tout doucement pour ne pas me blesser
Mes doigts sont des pétales repliés en bourgeon
Un modeste bouquet replié sur la poitrine
Dehors, le champ sera immense sous les flocons légers qui cueilleront là une composition à épeuler dans le vent...

mardi 25 décembre 2007

The key... Cadeau






FIRST FAIRY
You spotted snakes with double tongue,
Thorny hedgehogs, be not seen;
Newts and blind-worms, do no wrong,
Come not near our fairy queen.

CHORUS
Philomel, with melody
Sing in our sweet lullaby;
Lulla, lulla, lullaby, lulla, lulla, lullaby:
Never harm,
Nor spell nor charm,
Come our lovely lady nigh;
So, good night, with lullaby.

FIRST FAIRY
Weaving spiders, come not here;
Hence, you long-legg'd spinners, hence!
Beetles black, approach not near;
Worm nor snail, do no offence.

CHORUS
Philomel, with melody, &c.

SECOND FAIRY
Hence, away! now all is well:
One aloof stand sentinel.
Exeunt Fairies. Titania sleeps.

mercredi 19 décembre 2007

Dois-je en pleurer pour de bon?

"L'enfer c'est les autres"

Je n'aime personne. Les autres m'embarassent. Le temps passe et je colmate les fissures entre moi et le monde, j'écarte la brèche par sursaut de curiosité pour mieux la cimenter.
Le silence me plaît, c'est autre chose que ce jeu de pantins continus sur une terre qui fait tout sauf tourner en rond.
Je regarde pousser les émotions à l'intérieur de mon corps avec fascination comme je les observe pousser chez les autres, mais au fond c'est emmerdant quand on ne les sens plus.
On passe une vie entière à fermer, ouvrir des portes.
Des synapses aux trous dans les architectures.
Le type qui s'occupe de la circulation, c'est la quintescence de la vie.
Avance. Marche. Arrêt. Pause. Accéleration.
Quelques secondes de fascination qui retombent toujours.
Finalement on s'occupe comme on peut en attendant de crever.
Nos vies s'asseptisent de plus en plus, on synthétise les molécules, on fabrique du rêve à vendre, on nous créé des besoins, on créé la vie sur commande ou presque.
La course contre la montre est toujours la plus forte.
L'être humain a un gros défaut, il ne peut pas s'empêcher de penser qu'il va finir.
On ne guérit pas de la mort... pas encore?
Moi qui parle, je ne suis personne, ni plus ni moins qu'un autre.
Les mêmes besoins primaires, le même soleil au dessus de ma tête, le même sol sous mes pieds.
Je fais exploser mes capteurs sensoriels à répétition simplement en vivant, et ce constat pourtant des plus vulgaires m'alarme.
Mes sourires se referment, mes larmes s'effacent, mes desespoirs trouvent un remède, mes bonheurs sont fugaces, c'est mathématique.
La seule véritable chose qui m'échappe complétement tient en ce lien qu'il y a entre mon corps et ma conscience, mon esprit, mon intelligence, les impulsions électriques produites par mon cerveau, à moins que ça soit l'inverse, on peut même appeler ça l'âme, impossible de poser un mot définitif là dessus.
Le fantôme dans la machine.
Ca, c'est exitant, et c'est tout le problême.
Faudrait il faire confiance à l'expérience, chaque jour, ou tenter de contourner ce leurre immense?

mardi 18 décembre 2007

Qanik

Les périgrinations d'un flocon solitaire qui ne cesse de tomber. Un flocon qui s'évapore aussi subitement que sa caresse fragile. Un éclat de vie gelée. Un bris lointain d'océan. Un je-ne-sais-quoi de mousseux. Une évanescence. Un graine d'éternité emportait par le vent du Grand Nord. Je voudrais voler, me déposer et donner l'illusion que je disparais, aussi fébrilement que ça.

9 ans au pied du mur



Laycha avait repris la route. Elle voulait marcher à perdre souffle, tomber à genoux dans la poussière, la gorge séche, les yeux noyés de soleil.
Elle n'a qu'un morceau de pain, quelques gouttes frissonnent dans le fond de sa gourde. Elle traîne depuis des kilomètres sa carcasse émerveillée dans les déserts, du sable à la neige, en passant parmi les passants.
La seule chose qu'elle garde, c'est le partage avec quelqu'un, même trois fois rien.
Elle se laisse transpirer jusqu'au sang. Ses pieds foulent la pointe des cailloux brûlants, écorchant et cotérisant tout à la fois les plaies.
Elle goûte l'aridité, s'abreuve du vent. Elle se rend aveugle de sécheresse, à perdre la tête face à l'immensité de la nature nourricière qui sommeille aux coins de l'infini.
Elle s'effondre parfois, les bras tendus vers le ciel en remerciant d'être vivante, loin de la folie des hommes. Les poches vides et le coeur blanc.
Elle traîne son corps jusqu'à la ville. Au détour d'une rue, une guitare l'attend, les mains de celui qui la fait chanter patientées tout ce temps.
Ils échangent un sourire intérieur, les regards clos sur le monde. D'instinct sa longue, longue, longue robe frangée par les pas lents tourne, sa robe mordue de temps qui passe.
Il lui fait pousser un éventail de feuilles qu'il lui tend du bout de ses doigts noueux. La sève fleurit encore dans ses doigts en égrainant des notes.
Elle foule le pavé, frappe les paumes au rythme du coeur qui bat dans la patine du bois. Elle se souvient de son frère gitan sans âge, les yeux bleus, le regard jeune d'une éternité, le coeur grand, la peau sublimé par les ans.
Son corps porte le voyage dans chaque sillon de son corps.
Elle l'appelle dans une prière qu'elle dessine à chaque geste.
Elle voit sous ses paupières la force des bras cueillir le tronc d'un arbre, creuser la vie, donner la forme parfaite, les bras saisir l'animal, dépesser, tendre un cercle, la main saisir le premier clou.
Sous ses pieds, les cailloux polis bruissent en autant de clochettes.

Incontournable Chaplin!

La Fille Sur Le Pont



Un Auteuil toujours aussi fascinant, une Paradis dans son meilleur rôle en tant qu'actrice à mon sens...

lundi 17 décembre 2007

Passer son temps à faire/défaire le monde
Se laiser glisser dans les pensées des autres
Trouver une accroche, un point de rupture
Tracer une ligne en pointillés, une courbe
Revenir sur ses pas
Se reposer sur les vestiges du passé
Marcher des kilométres les yeux se posant partout autour
S'asseoir dans un coin de mur en visant le plafond
Ecarter les feuilles d'un buisson
Trouver une fleur fragile dans un creux de neige
Voler un sourire à un passant qu'on ne reverra sans doute jamais
Dissoudre les images d'horreur que l'humain cultive
Penser qu'une vie entière ne sera jamais suffisante
Se griser de tout, de petits riens
Attendre le prochain train pour nul part
Prier les dieux quand l'espoir semble disparaître pour tous
Vouloir décrocher un morceau de ciel pour s'en recouvrir
Se résigner à ne pas sauver le monde
Vivre sa vie
Grandir, travailler, oublier, apprendre, comprendre
Fumer la dernière cigarette
Egrainer ce qu'on croit être le bonheur sur sa route
Se voir distancer les autres et revenir de peur de les perdre
Vouloir être enfant à nouveau
Parcourir les rues au hasard
Se perdre dans les yeux d'un autre et y croire
Savourer sa solitude dans les nuits blanches
Voir une main tendue dans l'obscurité, la saisir
Se voir parcourir le monde à reculons
Compter les années qui filent
Se foutre de tout, sauf du bonheur
Se battre pour construire
Simplement se battre
Laisser courir les pensées, élargir l'horizon
Poser les valises, dépoussiérer les meubles, vivre

dimanche 16 décembre 2007

Y'aurait il à vivre...



... si je continuais encore et toujours à tout rêver?
Si j'imaginais ces gestes que j'attend
Si je voyais se dessiner dans ma tête ces caresses
Si je sentais avant qu'elle se produise cette ivresse
Si je passais des heures à imaginer ses mots qu'on partagerait
Les endroits qu'on parcourerait ensemble
Le sourire que tu aurais en me voyant ouvrir la porte
Cet air gauche des premiers temps
Cette fausse assurance masquée derrière ton regard
Ces silences lointains et tellement proches de moi
La lueur de tes yeux quand tu me verrai replacer une méche
L'étincelle tout en fond quand ils se posent sur moi
Le frisson des premiers effleurements "sans faire exprés"
Les gestes qui se cherchent et se devinnent
L'éclat du premier contact de tes lèvres sur mes lèvres
La peur au ventre tout le long de nos corps
Le souffle dans les nuques qui troublent
L'hésitation parce que là déjà c'est si bon
La question de l'attente mêlée d'angoisse
La magie des mains qui glissent pudiquement
Une épaule qui se découvre
Une chemise qui tombe
L'odeur de nos peaux
La constellation de tes cicatrices, de tes grains de beauté
Ceux qu'on voit à l'oeil nu et ceux qui sont cachés en dedans
La leçon qui commence, apprendre par coeur
Par coeur...
Les contours, les lignes, les cordes qui vibrent et les faux pas
Les remparts qui tombent dans le fond de la prunelle
Le flou dans la vision
La perte de contrôle

Le temps de la fonte des neiges

jeudi 13 décembre 2007

Putain de gitane...



Oi!

De l'eau qui manque dans le désert à l'eau qui tombe à détruire toute la nature
De la pluie qu'on attend à celle qu'on redoute
Du vent qui souffle dans la voile au cyclone qui se déchaîne au dessus de nos têtes
De la sécheresse d'une terre de feu au port d'ammarage où la vie reprend
Des chaînes qui nous tiennent ensemble à la liberté qui crie en notre fort intérieur
De la capoeira au moring
Du fado au maloya
De la danse au combat
Un crochet du droit, un pas dans la poussière
Le corps courbé et l'amour à la mer
Une main qui tourne dans l'air en suivant la course du paille en queue
Un geste qui se cherche entre le flamenco et le barat natyam matiné de kabar
Les cordes d'un vali qui hurle dans la nuit
Sur le battement de coeur d'un tabla qui fait l'amour au djembé
Dans les secousses glissantes d'un kayamb
Peau de bois, écorce d'animaux, graines de vie
Mêlés ensemble pour dire ce qui a été, ce qui est
La puissance de la nostalgie, la force dans la faiblesse, d'être...
Les sangs mêlés que la terre boit et puise, recrache en lampées de lave
Faisant déborder les ravines de mille vies lancées à l'océan
Le départ imminent, le bateau qu'on prend, les chemins de sable
Les cailloux qui blessent les pieds
Les plantes qui réparent les blessures
Et le coeur qui s'ouvre à la douleur
Le coeur qui bat la douleur dans les veines
Jusqu'à épuisement de la séve

Fado - Une pince coupante dans l'obscurité

Premier Jet
( à traduire en portugais)


Au détour d'un rêve, les yeux clos
Au détour d'un rêve, mon coeur a éclaté
Sous le poids des chaines lourdes
Le fer et la rouille m'emprisonnaient
Je croyais perdu ma route
La terre d'où je viens enflammée
Les miens partis dans la cendre du temps

Au détour d'un rêve, les yeux clos
Au détour d'un rêve, mon coeur a éclaté
Une lépreuse pleurait amérement
Un couple d'un autre temps marchait
La plainte s'élevait de partout
Je ne voyais que la souffrance et les coups

Au détour d'un rêve, les yeux clos
Au détour d'un rêve, mon coeur a éclaté
Nous marchions tous les yeux baissés
Les lendemains semblaient déchantés
Nous avancions le pas trainant
Nos mains tenaient ensemble fébrilement

Au détour d'un rêve, les yeux clos
Au détour d'un rêve, mon coeur a éclaté
J'ai levé la tête vers les astres
J'ai hurlé à l'amour qui nous saigne
Un cri à l'heure du plus grand désastre
Un champ de fleurs décomposés

Au détour d'un rêve, les yeux clos
Au détour d'un rêve, mon coeur a éclaté
Un voeu, une prière a mouillé mes lèvres
Un appel tendu vers l'immensité
Un sentiment si puissant m'a consumé
Qu'a la fin je me suis réveillée

Au détour d'un rêve, les yeux clos
Au détour d'un rêve, mon coeur a éclaté
J'ai peur que nos liens ne tiennent jamais ensemble
Peur de l'oubli des ans qui ont passé
Peur de nos villes toutes entières qui tremblent
Et je pleure de trop d'amour à verser

Au détour d'un rêve, les yeux clos
Au détour d'un rêve, mon coeur a éclaté
J'ai vu nos crânes se fendre d'angoisse
Nos peaux flétrissaient en camisole
Je courais aprés la vie qui s'en allait
Je voulais tous nous sauver

Je voulais tous nous sauver

Je voulais tous nous sauver

Je voulais tous nous sauver

Je voulais tous nous sauver

Je voulais tous nous sauver

Je voulais tous nous sauver

Je voulais tous nous sauver

Ah si j'étais un homme!

Je cultiverai les silences qui en disent longs
Autant de petites graines étranges pour semer un parterre au pied de ma belle
Il y pousserait des bêtes "à bon dieu" noir à pois blancs qui s'envoleraient comme autant de messages
Elles auraient de la portée autant que des balles
Des phrases cruciales en temps de guerre où les pigeons flirtent avec les bombes
Je marcherai en épousant les courbes de son corps à distance
3 petits tours de tango de la rue qui bouscule sans diriger
J'irai créer une fleur pour lui donner son nom
Je lui écrirais une chanson
Tout un tas de trucs à la con qu'on fait quand on aime
Je brûlerai ma peau à son souffle
Je me corroderai à son contact
Et je ne voudrais que pas même un de ses soupirs ne m'échappent
J'aurai trop peur de l'abîmer en osant la toucher
Il y aurait de la folie dans ma manière de lui dire
Un je ne sais quoi d'irréel dans ma façon de lui courir aprés
J'inviterai tout le monde dans la ronde
Il n'y aurait que du beau monde, de celui qu'on trinque en le refaisant
Assis n'importe où avec qu'importe à boire
Je décrocherai les étoiles plutôt que la lune
Pour les lui tracer en spirale sur la peau entière
Je ferais couler autant de lumière que mon âme sombre peut en offrir
Je la ferais couler en éclats blancs sur le ciel immense
Il n'y aurait pas un endroit où j'irai la chercher
De peur qu'elle ne me trouve pas
J'écarterai les flots de lave, je tordrai les monts de fer
J'arracherai la mauvaise herbe et les ronces qui l'emprisonnent
Je gravirai les marches des mondes à venir
J'irai jusqu'au bout de mille vies
Si je peux la revoir passer dans mon champ de vision
Ne serait ce qu'une fois
Aller la chercher dans la mort
Pour sentir encore battre son coeur dans mes mains

Si elle était encore là...

lundi 10 décembre 2007

Emmene moi danser



Donne moi des larmes, donne moi du temps / Fais moi la femme et les amants / etc.

Balançoire



Je n'avais pas encore 19 ans, c'était entre décembre et janvier
Un sac à dos pour tout bagage
Un discman obligatoire pour me couler de la musique dans les oreilles
Quelques albums choisis, précisement
La Plage à relire
Lolita et L'Amant tout fraîchement reparcourus
J'ai quitté mon bord d'océan indien pour me glisser sur Kho Phan Gan
Je quittais également quelque temps la danse et le surf occasionnel
Il y a eu ce petit coin de plage
Ces cabanes vetustes qui me rappelaient mes jeux d'enfant
Un arbre immense plonge ses racines dans le sable
Une balançoire y est accrochée pour la petite fille au nom de Pluie qui vit là avec sa famille
Avant que la nuit tombe, avant que la marée monte
Avant que les dizaines de petits points de lumière s'allument
Je m'asseyais, j'écrivais, je regardais l'horizon
Cet autre bout du monde
Souvent Keren Ann ou Stereophonics dans les oreilles
J'écoutais surtout le temps qui passe
J'aurai voulu rester là nuit et jour
J'attendais quelque chose comme...
Quelque chose comme l'amour
C'est le goût du funambulisme que j'ai trouvé
Une vie, une petite vie ne tient qu'à un fil
Il faut simplement trouver son point d'équilibre
Et même s'en amuser...

Pour ce Noël si, je vais m'offrir une des publications de Gilles-A Tiberghien, au compte goutte l'ensemble
Sans doute Notes sur la nature, la cabane et quelques autres choses pour commencer

dimanche 9 décembre 2007

un lent, trés lent Travelling Arrière



La caisse a laché, le capot est ouvert sur le bas côté
On peut voir de la fumée à un kilomètre
Sally tourne autour de la carcasse
Ses talons hauts crissent dans la neige
Elle jette un coup de pied dans une des roues avant
Récupère son rouge à lèvres dans la boîte à gants
Ecrase son télèphone de la pointe de la chaussure

Un coup d'oeil dans le rétroviseur
Le baton rouge glisse sur sa bouche
Pas un sourire ne se dessine
Elle se fixe un instant, dans le noir de la pupille
Il n'y a rien alentour
Des kilomètres de route avant la prochaine ville
Elle n'a ni carte, ni papier
Tout est passé par la fenêtre quand elle a démarré

En passant trop prés du capot, elle s'est ouvert le doigt
Des perles de sang fleurissent dans le blanc en suivant le balancier de son corps
Il lui reste une cigarette dans la poche de sa veste
Quelques choses comme 3 allumettes
Un billet de 5, 3 pièces de 20
Sally finit de faire le vide
Sa main saisit le pique à cheveux qui tient la masse lourde
Il part s'écraser quelque part dans la campagne

" J'ai jamais aimé les bagnolles "

jeudi 6 décembre 2007

Course poursuite

Ca fait bien vingt putain de minutes que je la regarde là en bas.
Elle n'a pas bougé d'un pouce depuis qu'elle a tourné dans la rue.
Je l'ai vu s'effondrer au ralenti sur le trottoir.
Elle s'est disloquée, comme ça, un membre par un membre.
Encore une cigarette que je grille à ma fenêtre.
Est ce que je descends ou pas?
Les passants détournent la tête quand ils passent prés d'elle.
Ca n'a pas l'air de la déranger, peut être même que c'est l'inverse.
Oui ça l'arrange, c'est sûr, elle ne bouge pas d'un poil.
Qu'est ce qu'elle fait là à cette heure?
Je l'ai jamais vu ici avant, jamais.
Petite conne sur le pavé.
Ca m'exite une fille comme ça, qui a l'air en détresse.
Si je descends je vais pas faire le malin...

Il noye son mégot dans le fond de whisky, cueille un pois de senteur.
Il est dans l'escalier quand il se met à douter.
Il a l'air de quelqu'un qui réfléchit.
Il descend.

Qu'est ce qui m'a pris de partir encore une fois?
Je ne vais pas passer ma vie à claquer la porte derrière moi pour l'ouvrir à nouveau ensuite, je perds mon temps.
Je sais même pas où je suis... ni où est ce que je vais aller.
Je refuse d'y retourner, pas cette fois.
Il faut que je trouve, il faut.
Si je me léve, je vais marcher, oui c'est ça, je vais marcher jusqu'à ce que je tombe, et quand je tomberai je me reléverai encore, et encore.
Jusqu'à ce que j'en créve.
Ca ne sera jamais pire que quand j'étais encore là bas.
Je ne veux pas y retourner, bordel non je ne veux pas y retourner.
Il va encore pleurer, il va encore s'escuser.
J'ai pas la force dans mes petits poings pour lui donner ce qu'il mérite.
Ce trottoir est glacé, merde j'ai froid!
Tant pis je vais rester là, je vais geler.

Elle s'est levée, j'en suis sûr.
Elle a dû m'entendre dévaler les marches et elle s'est cassée.
Il faut que j'aille vérifier, il faut que je sache.
Je sais pas pourquoi, mais j'y vais.
Et puis non, je remonte, c'est n'importe quoi.
Merde le voisin qui descend.
C'est pas compliqué, j'ouvre la porte et...

Il est dans la rue, elle tremble en essayant de se relever.
Son écharpe tombe dans la poussée.
Il se précipite pour la ramasser, l'air de rien.
Il lui tend le morceau de tissu, elle le regarde comme si qu'il n'existait pas.
Ses yeux passent à travers son corps, quelque part ailleurs, loin.
A peine le temps de murmurer un merci en baissant la tête,
et elle voit la fleur ridicule, un peu fanée.
Elle la lui tend.
Il bredouille que ça n'est pas la peine, qu'elle la garde si elle veut.
Le monde entier s'engouffre entre eux deux.
Elle est derrière la fenêtre.

Où est ce que je suis?
Comment je peux tenir debout...
Merde et ce type, c'était qui?
C'est surement lui, il a dû frapper derrière ma tête, quelque chose comme ça.
Mais pourquoi je suis debout.
Quelqu'un court en bas.
Fenêtre à la con, tu va t'ouvrir oui!
C'est lui, il entre dans l'immeuble.
Sûre que c'est chez lui, il faut que je descende, et vite.

Qu'est ce qui s'est passé?
J'étais face à elle et je me suis retrouvé au bout de la rue.
Elle est forcément là haut.
Ou alors je deviens dingue.
Si elle est là haut je n'ai pas rêvé, autrement...

L'un dévale l'escalier, l'autre monte les marches 4 à 4.
Ils arrivent nez à nez entre deux étages.
En coeur
"Qu'est ce qui s'est passé?"
Ils s'observent comme deux animaux effrayés.
Il bredouille doucement "tu étais là haut"
Cette fois, elle le voit.

Trouve moi si tu peux

I don't wanna be a market baby

mercredi 5 décembre 2007

En lieu de cygne, un phénix

Ira

Toi qui te lève chaque jour, brandissant ton corps dans l'espace terrestre
Toi qui marche en te laissant porter par tes pas
Toi qui inspire, expire avec lassitude
Je te hais de ne pas connaître le mecanisme de tes muscles
Parle de plaisir, de désir, de souffrance et de ce que tu veux
Tant que la puissance du corps mouvant n'est pas su
Rien n'est su, absolument rien
Cours, mange, embrasse, essoufle toi tant que tu peux
Tu ne saura comprendre que lorsque tu aura fait le vide en toi
Lorsqu'aucune pensée ne coulera plus dans ta tête
Quand tu aura réussi à stopper la circulation sans fin qui s'y produit sans cesse
Là seulement tu pourra oser penser lever un doigt
En ne pensant que et uniquement que ton corps
Le vide entre tes cellules, la place de ce vide qui te meut

Rien ne te touche encore
Tant que tu ne saura pas fermer les yeux, donnant ton bras à un autre bras
Pour sentir les vibrations des corps évoluant sur ce globe immense
Tu ne saura pas tant que tu n'aura pas écouté ton corps se défendre des obstacles,
glisser dans des pas où un autre te porte
Tu ne saura rien tant que tu n'aura pas marcher à quatre pattes, tenté d'avancer sans les bras, changer tes appuis pour bouger
2, 3, 4, 5, 6 et 7 appuis
Sur le coude, sur le pied, sur le genou, sur la tête
Tant que tu n'aura pas senti la gravité te maintenir au sol
Tu ne saura rien d'un corps
Ni du tien, ni de celui d'un autre
Tu ne saura rien tant que tu ne te saura pas allongé sur la terre, les yeux dans les étoiles, traversé par le monde et par ta finitude

Comment peux tu penser faire l'amour?
Comment peux tu espérer savourer la respiration d'un autre corps alors que tu ne maitrise pas la tienne?

Nous sommes molécules nageant dans le vide
Nous sommes conscience dans/par les molécules
Sens le mouvement de la vie qui court en toi
Et l'emmerveillement sera totale
De la souffrance au plaisir
De la haine à l'amour
Tout sera puissance, suprême puissance
Et même un battement des cils t'apparaitra transfiguré

Tempo

D'abord il y a le battement du coeur
La pulsation qui résonne dans tous les membres
Puis le fracassement sourd de la Terre qui tourne sur elle même
Chercher le centre, en soi, et articuler le premier mouvement
Un electron puis un autre
Un nerf qui vibre
L'information descend jusqu'au coeur des profondeurs
Enfin le corps tendu à l'extreme s'expulse lui même
Il joue avec le sol, déjoue la gravité
Il ne suit pas la musique, il l'est
Le corps n'est plus un drap qui se plie et torsade
C'est un point qui déplace son centre
En s'éclatant pour créer lignes, courbes, cercles
Il embrasse l'air, s'amuse au déséquilibre
Tout se meut en lui et avec lui

Le moindre pied hors du lit
Le geste de saisir un objet
Le pas dans la rue
Autant de mouvements qui prennent la même intensité
Cette puissance consciente du muscle qui s'étire

Les contorsions deviennent faciles
Les chutes sont des faux semblants
Les sauts sont des défis
Les limites doivent être repoussées sans cesse

Autrement il y a l'ennui qui siège dans les veines
L'écoeurement se fait tenace
Il faut que chaque geste soit ancré
La vie devient un vaste terrain praticable
Et les êtres qui avancent dans la ronde du monde apparaissent
Tantôt comme des pantins
Tantôt comme des fous libres
L'impact n'a d'intêrét que dans la mesure où il y a le bon tempo qui accorde ensemble les êtres

Articuler entre eux les corps
Faire parler les mains, les pieds, les jambes, le tronc, la taille, le cou, les bras, la tête, jusqu'à la pointe extrème des cheveux
Tout doit transpirer de vivre

Je n'ai de goût que pour l'intensité

Tant pis si c'est un peu cruel

Je vomis celui qui a la chair associe le plus vil des désirs
L'être réduit à l'état de viande, amorphe, informe
A consommer avant la date d'expiration
Petite jouissance ridicule sans goût

Fade et sans couleur celui qui caresse pour se faire monter
Fade et stupide cet être insignifiant
Aucune finesse, pas une subtilité

Insipide celui/celle qui ne sait pas l'effleurement
L'attente, le jeu, la course et le désir cavalant
L'étreinte des regards
La fuite des gestes
La peur des contacts
L'observation intense du désir de l'autre
L'observation de son propre désir

S'il n'y a pas de fascination à sentir le monde avant d'y faire plonger son corps
S'il n'y a pas dégoût de soi par goût de l'autre
S'il n'y a pas haine de trop d'amour
Alors ça n'est rien
Aucune limite n'a été franchi, chacun est resté à sa place
Il n'y a rien qui s'est passé entre les corps
A peine l'illusion d'un plaisir


Il en va de l'amour et du sexe comme de la nourriture
On goûte d'abord avec les yeux, par les odeurs, par les sons
On observe la saveur avant de la consommer
Sinon ça n'est rien
Absolument rien d'autre que quelques débris de non sens

mardi 4 décembre 2007

Alors c'est ça? Juste une bombe à retardement?

Coulisse

Tous les matins c'est la même chose
Elle se regarde dans cette glace meurtrière
Pas de parquet sous ses pieds, juste un lavabo où elle se tient
Souvent elle imagine que c'est une vitre sans teint
Que quelqu'un la regarde
Quelqu'un qui a guetté son réveil
Quelqu'un qui se place juste derrière la surface du mirroir
Il regarde pile au fond de ses yeux
Il la voit comme jamais il ne pourrait la voir
Face à elle même, avec les milliers de milliards de choses qui lui passent par la tête
Comme d'habitude elle se dit qu'elle n'aurait pas dû se réveiller
Elle se dit avant de dormir qu'elle ne devrait pas se coucher
Et rien qu'à penser ce regard de l'autre côté du mirroir
Elle n'est déjà plus face à elle même dans sa tête
Elle inspire, se concentre
En haut, en bas, à droite, à gauche
A l'ouest, à l'est, au sud, au nord
Elle tente de palper le pouls de la Terre
Elle saute d'une planète à l'autre
Elle aime s'attarder sur le satellite Pandora
Une sphère de glace qui tourne sur son propre centre
Tout en tournant autour du propre centre de Saturne
Elle retrace la trajectoire et revient
Elle remonte le cours du temps
L'histoire va trés vite, elle accélére

My heart in my head



J'ai des vis cachées
Il faudrait me démonter entièrement
Desossée ma carosserie
Serrer quelques boulons
Changer certains ressorts
Savoir sur quel bouton appuyé
Régler le volume

Surtout avoir la clef adaptée

Effleurer par un faux hasard
Glisser le bout de ses doigts dans la nuque
Remonter dans les cheveux
Redescendre dans la nuque
Laisser vagabonder, pianoter
Chercher le tremblement entre les peaux
Fuir le regard
Rentrer par la porte des yeux
S'étendre

C'est toujours la première fois

samedi 1 décembre 2007

I just wanna be a woman

Paravent...



Goût de me souvenir

Un pas en Thailande
Il y a long à dire sur le pays...
Mais il y a une chose sur quoi mon regard s'est arrêté un soir
Un soir parmi d'autres
C'était à Bangkok, le long d'un trottoir
Un marchand parmi d'autres vendait des guirlandes lumineuses
Elles même parmi d'autres choses à vendre
C'est une guirlande de base, fil blanc, interrupteur, prise louche
Autour de petites ampoules il y avait de petites sphères
Fabriquées avec une sorte de colle et du fil enroulé, enroulé, enroulé
J'en ai ramené une rose et blanche
Quand on l'allume, la lumière est curieuse
On jurerait du fil qui a joué au serpent charmé en formant une grappe
On trouve bien des choses en Thailande
Je ne vous conseille pas de lire Fuck and Forget de Coton à ce sujet
Etrange, grinçant, dérangeant, le 4eme de couverture suffit
Sauf si on veut faire comme son auteur
Jouir des plaisirs que peut offrir Pattaya
Sauf si on a envie d'être remué aux tripes
De se confronter à une certaine réalité
Et d'aller vomir un coup...

Ce qu'il a de gênant dans ce monde ci, c'est que le monde aime le choc
Il a besoin de ça pour se sentir vivre
Il y a des hommes pour réussir un tour de force ignominieux
Et personne, personne ne peut rester indifférent

Je préfère couvrir mon regard avec un éventail de dentelle
C'est léger, ça ne choque pas
Le poignet habile et souple y trouve des gestes gracieux
La séduction redevient tout un poème
Le monde a besoin d'un bon coup de vent pour balayer la fange
Du bout des doigts, je m'applique à éventer mon air
J'aime mieux ça

Saveur

Je n'aime rien tant que le sorbet pamplemousse rosé que Loïck faisait avant
Le plus délicieux des fruits manipulés avec adresse pour donner le plus puissant des parfums givrés qui ait jamais existé
L'amertume mêlée à la caresse du sucre, une juste dose
Si je pouvais croquer le soleil alors qu'il est gelé
Il aurait ce même goût puissant
Je ne voudrais me nourir que de ça
Innimitable

La chaleur écrasante qui se voit traversée par une brise de fraîcheur
J'ai faim

vendredi 30 novembre 2007

Mechanical Doll Tale



C'est si facile de se rêver
Faire un pas en arrière dans le passé
J'ai été belle, j'ai été

Once upon a time...
Jouer sur scène à la marelle, avec des voiles-ailes, une casquette tête d'oiseau
C'était elle Grain d'aîle
Elle s'appelle Gaëlle
Anaïs dansait avec elle
Nous toutes nous dansions avec elles aussi
ça n'est pas un jeu sur les voyelles
C'est pour de vrai, ça a été réel
Elles étaient toutes jeunes et belles
A l'école c'était moins drôle
Petite fille a glissé
Elle s'est transformée en fée
Tout était rose, gris ou noir
Elle a un vali
Un instrument de facture artisanale étrange
Un tube de bambou pirogravé, des fils de métal sont tendus tout autour
Ils tiennent aux extrémités par de la peau de cabri
Elle a peint en gris la peau de cabri
Les bouts qu'il reste en rose
Le feu a mangé savament le reste du corps de l'instrument en noir
Elle a cousu une robe avec un couvre-lit en macramé blanc
Une robe pour danser teinte en rose peinte en gris tout au bout
Le feu dans ses veines a fait des arabesques noirs dans l'air
Puis elle s'est cachée dans une boîte à musique
Tic Tac Toe
Elle cherche encore la clef pour la faire jouer

jeudi 29 novembre 2007

La musique adoucie les murs qui ont des oreilles




Et un point américain façon Mechanical Doll, un!
Je dérouille, je dérouille...

Forgé, ça apprendra qu'il ne faut pas jouer avec une poupée n'importe comment
Les choses fragiles ont plus d'un tour dans leur sac à main
Qu'on se le dise! Grrrl inside
(fashionista tu vois la porte? Oui, là. C'est bien.)
Y'a t'il un nain des forges dans la salle?

En bijou, ça serait trés "chic" autour de mon cou
C'est aussi saillant qu'une bague, si ce n'est plus
Petit pendentif sans strass merci...
Tentative à la Fimo ces prochains jours
Bien que moins enthousiasmant que de l'argent

Tatoué avec le reste des éléments...
Je jubile d'avance
Un petit mois, juste un et la souffrance sera douce
Ma carte chorégraphique se compléte doucement mais surement

Mes petites menottes ont besoin de protection
Taper du poing pour avancer c'est une chose
Avoir les falanges en état pour jouer avec mes feutres une autre

A venir: une série Pin Up

Et 1...2...3...4...

1...2...3...4...

Snowflake *

Graine de neige

mardi 27 novembre 2007

La disparition

La baie était immensemment longue
Du sable et de l'eau à perte de vue
Du sable froid comme je n'en avais jamais touché
En acceleré j'imagine le retour de la chaleur
La réapparition du soleil derrière la falaise
Les brins verts tendres de végétaux que j'ignore
Comme dans ces films documentaires où on voit le monde disparaître
Et tout à l'air moins plaisant, moins beau

Je m'allonge dans mon imagination confortable
Alors je commence la descente dans les abysses
Une descente lente, extrémement lente
Je prends mon temps, je ne veux pas disparaître trop vite
Je me couche sur le sable d'une plage que je n'ai pas encore vu
Une plage au sable froid, froid comme je n'en ai jamais touché
Mon corps s'enfonce, millimétre par millimétre, en position allongée

Je m'érode à force de rester là à attendre la neige
Les contours de mon corps craque comme la surface d'un lac gelé
J'attends que les flocons tombent sur le sable, sur mon corps de sable
J'attends les cristaux de glace pour prendre ma chair, ma chair de corail
Je veux devenir aussi froide aussi transparente que l'eau
Je patiente, la lumière des étoiles finira par danser sur/dans mon nouveau corps
Il y aura une ou deux aurores boréales pour faire apparaître ma surface

Je ne bougerai pas, je refuse de bouger jusqu'à la transparence
Exactement comme lorsque j'étais enfant, allongée dans l'herbe
A me concentrer sur mes poumons de rosée, mes membres de brins verts
Je n'étais pas assez ambitieuse, je n'avais pas encore vue la neige
La transparence de la glace et le bruit de l'eau dans les montagnes gelées
C'est tellement plus grisant, avec un goût d'Ophélie ou d'Elea
C'est le temps qui s'arrête en mieux

J'inspire profondément allongée dans mon nuage chargé d'hiver
Un boudoir de rêve où s'éclate en gréle mon rire de demoiselle patiente
Je me cristallise dans la vapeur de mon propre souffle
Mon sang ralenti sa course dans mes veines
Lui si chaud, si rouge, sous la transparence bleuie de ma peau
J'écoute la pulsation de plus en plus légère dans ma poitrine
J'écoute la limite avant qu'il ne vienne me ranimer

Brûlantes les lévres sur ma bouche violette
Torrant de chaleur que son souffle dans mon corps
C'est déjà trop tard, il est en train de me détruire
Il ne sait pas la mort qu'il me donne
Il ne peut pas voir, ça commence de l'intérieur
Je fonds et s'il brûle davantage, je m'évapore...

samedi 24 novembre 2007

My favorite game...



extrait du film Chicago

vendredi 23 novembre 2007

Relevé

La peau est interface, non surface

Chaud/Froid
Douceur/Rudesse
Caresse/Blessure
Inspire/Expire

Collection de rougeurs, tâches, dépigmentation, poils, grains de beauté, cicatrices
Ribambelle de pores, sillons, plis, rides, odeurs, sécrétions, inflammations, greffes

A fleur de peau
Peau d'âne
Marsyas
Peler
Peaufiner
Dépeusser
etc.

Réseaux de nervures, nerfs et neurones d'un côté, environnement de l'autre
Une mince membrane pour tenir ensemble la chair et les os
Une illusion de paroi sensible entre je et le monde, entre je et les autres
Un film protecteur qui vibre au rythme des battements cardiaques
Coeur qui propage ralentissements et accélérations
Tic Bleu Tac Rouge

La lame qui perçe la pellicule qui se régènére tous les 28 jours pour l'ôter
Passer le regard au travers pour voir l'in-visible
Détailler
Oter
Replacer
Ajouter
Du crayon au scalpel en passant par le microscope

J'aimerai opérer le langage pour détailler la chair des mots
Cette chair dont on ne fait plus que de la viande
Ad vitam eternam


URGENCE
Assassinat d'une langue

TRAITEMENT
Retour à une langue morte

CONVALESCENCE
A définir

Pudeur

La majorité des êtres humains ont peur de se retrouver nus
On s'habille pour se couvrir, en fonction des variations de température
Besoin primaire depuis la chute des poils
On dit souvent que l'habit ne fait pas le moine
Mais à y réfléchir, lorsqu'on soulève les voiles dont tout le monde se part
Au fur et à mesure des couches, on distingue bien une personne
Ces couches sont faites non seulement de vêtements
Mais aussi des choix de la vie
Tout un chacun la tisse à longueur de temps

Brique par brique on éléve l'édifice de sa personne
Chacune d'elle stabilise, protége nos fondations
Et si les plans sont mals calculés
Si une erreur de mesure est commise
Une faute de goût
Un matériau de mauvaise qualité
Un ouvrier qui participe de la construction qui dérape
Alors c'est tout l'édifice qui est branlant

Un accident de chantier est si vite arrivé

Certains érigent des cabanes, d'autres des villas,
d'autres encore des chateaux, des murailles, des barrières
des ponts ou des auto-routes
Le but reste toujours le même
Survivre
Vivre
Se sentir à l'aise chez soi
Sentir la cohérence et le bien être
Entre notre corps et notre pensée qui y prend naissance

Peut être que le corps habille la pensée
L'environnement lui, habille le corps
Que ce soit les rayons du soleil qui colore notre peau
Comme les flots de stimulis auquels nous sommes soumis au quotidien
Et alors c'est la pensée qui habille le corps
Par un phénomène de perception couplée à l'analyse des sensations,
à leur réception, et ensuite à leur exteriorisation au travers d'un filtre
constitué de la mémoire, de l'auto-censure, et de l'expression

"L'égo est un pseudo-paravent dans lequel on se cache et où l'on croit exister"
Ce pseudo-paravent dont parlait Maurice Béjart dans Lettres à un jeune danseur
C'est le filtre
Tissé d'ADN, de temps qui passe, d'émotions et de mouvements
Une toile poreuse qui se fait oeuvre, éponge, chiffon, qu'importe,
Vêtement

lundi 19 novembre 2007

Ivre

Il y a des émotions particulières qui vous cueillent là
Ca ressemble au bonheur, lorsqu'il vagabonde
Ca à l'odeur de l'herbe fraîche mouillée de rosée
Le parfum du grand large, la chaleur des premiers rayons
C'est entre le lever du jour et la disparition de la nuit
Quelques étoiles scintillent encore
Vous écoutez votre souffle sortir de votre poitrine
Il se glisse entre vos lévres formant un nuage de vapeur dans l'air
A ce moment là, la nature a plus d'intérêt que n'importe quel être humain
Vous guettez les oiseaux qui s'ébrouent dans les branches
Le crapaud qui sautille hors d'une flaque
Le craquement d'une branche provoqué par la course d'un lièvre
Même les feuilles font la conversation
Et vous êtes ivres de tant de vie

Il y a des émotions particulières qui vous cueillent là
Elles ont le parfum des fleurs qui s'ouvrent
La tendresse du pas qui glisse sur la pente douce
Douce la pente...
C'est comme un premier baiser qu'on attendait depuis longtemps
La caresse des flocons de neige du début de l'hiver
La tiédeur des gouttes de pluie aprés une tempête tropicale

La saveur du monde glisse dans tout votre corps
Elle s'épanche en faisant palpiter vos veines d'un sang nouveau
Vos yeux s'ouvrent encore pour la première fois
Et alors vous savez la beauté du monde

dimanche 18 novembre 2007

Danse Macabre

La peau n'a déjà plus tout à fait la douceur de pêche
Le teint n'est plus tout à fait frais
Déjà au coin des yeux de tous petits sillons sont visibles
En y regardant, de prés, de tout prés
Les paupières inférieures sont constamment creusées par le manque de sommeil
Les commissures des lévres ne tombent pas encore
Les seins par contre commencent leur lutte avec la gravité

On n'est pas la même à 12 ou à 20 ans
Pas la même à 30 ou à 40 ans

Parfois il m'arrive de penser à cette jeune femme, brillante et superbe,
qui à la veille de ses 20 ans s'est donnée la mort.

Le crâne, les vertèbres craquantes, les ribambelles de petits os, et ceux plus grands
C'est ce qui met le plus de temps à disparaître dans le feu
Il reste souvent quelques morceaux malgré l'intensité de la flamme
Elle est pourtant brûlante...

mardi 13 novembre 2007

Instant Fragile

Façon Alice aux Pays des Merveilles
Il y a posé sur la table un mugg et une assiette creuse
De la faïence épaisse qui tient chaud
Tout en rondeur
Couleur Aubergine pour la gourmandise des yeux
Une noisette de beurre s'épanouie dans la semoule fumante
Quelques micro cristaux de sel font danser la lumière
A peine perceptible...
Le petit sac de thé diffuse parfum et vertu dans l'eau
Dehors le ciel s'allège, la pluie glisse sur ma fenêtre brisée
Je lis:

" 11. Persée (Perseus, Per)
Ce héros délivra Andromède à l'aide de
la tête de Méduse.

La constellation se situe à la limite de la
zone circumpolaire pour la latitude de Paris,
mais c'est surtout par les soirs d'automne
qu'elle est haut dans le ciel. "

Les feuilles jonchent les trottoirs, la course des passants ne s'arrêtent jamais vraiment, les enfants rient et pleurent, la jeunesse crie sa révolte
L'équilibre fragile du monde me fait chavirer
Vertige
Pour Noël, j'aimerai une étoile, juste une fois, pour le dîner

Le fantôme erre dans la machine
La machine a du coeur

Envies de meurtre

J'aime pas les hommes vulgaires qui arrêteraient sans doute de penser si on les emasculait
J'aime pas les sales types qui ont l'oeil transpirant de vice
J'aime pas ceux qui mettent la main aux fesses sans aucune géne
J'aime pas quand ils ont l'audace et la prétention de croire qu'ils peuvent tout se permettre, surtout de draguer lourdement
J'aime surtout pas me retrouver nez à nez, pire coller par l'affluence, contre un de ces spécimens dans le métro
J'aime pas devoir supporter de respirer le même air que ce genre de personnes
La Terre est si petite dans un univers si grand
Il a fallu que la nature se plante à ce point en "produisant" ce mammifère, j'ai nommé l'être humain
Pas le choix, il faut circuler dans ces couloirs souterrains où tout est n'importe quoi, surtout n'importe quoi, peut arriver
Poupée pas contente
Poupée rose de gène
Poupée rouge de colère
Poupée pense fort qu'elle est inanimée pour oublier
Poupée pense fort que ça va passer
Poupée colère...

Si ça continue
Talons, bas, robe chic et chignon au placard
A la place
Pantalon informe, chaussettes difformes et chaussures trouées
Arme blanche, bombe lacrymo et cours de boxe thaï
La poupée qui tue tu l'avais pas vu venir!

vendredi 21 septembre 2007

2eme sphère imparfaite -> la secousse

Laycha se laissait porter depuis des heures par le temps qui passe
Elle répetait inlassablement les motifs qu'elle peint d'ordinaire
sur les mains des fiancées, des futures mariées, des danseuses,
les mains des femmes qu'elle sublime au henné
Ca faisait des vrilles dans l'air en se propageant du bout des doigts
jusqu'aux orteils, des orteils jusqu'au sol, du sol au plafond
Des milliers de petits points, de fleurs, de pétales, d'étoiles
Des volutes et des courbes
Des lignes qui se transformaient en serpents à sonnette
Les mêmes qui tintent enroulés aux chevilles
Que les fillettes font chanter en riant

Laycha avait couvert son corps de lignes
Elle les avait tendues entre sa peau et les murs
Quand les murs disparaissaient, elle étendait de sa peau à la terre
Elle avait même contourné le contenu éparse d'un sac à main
Elle avait fait glisser la pointe de bois jusqu'à la surface de l'eau
C'est là qu'elle avait commencer à attaquer un doigt qui dépassait
Plus elle ondulait autour du doigt plus le corps remonté
Quand elle eût fini Sally flottait entièrement hors de l'eau
Une mare rouge brunâtre se disperssant autout d'elles
Soudainement il y eut des remous, comme dans un jacuzzi
Ca allait crescendo de sorte que les deux femmes liées au henné
Se sont vu portées par des vagues jusqu'en bas d'une cascade
Sally n'avait pas dit un mot et regardait Laycha dans le fond de ses yeux noirs
Comme si elle y cherchait une porte vers un autre monde
Elles savaient toutes les deux que dorénavant rien ne serait plus pareil

jeudi 20 septembre 2007

Y'a des endroits sur le globe où les gens échappent au monde
Ils ont le droit de fermer les yeux sur le bordel extérieur,
les guerres au dehors et le reste
Ils vivent presqu'en autarcie, la nature est généreuse,
les voisins aussi le plus souvent
Pourtant même si ça y ressemble, ça n'est pas le paradis
Juste un endroit où on a le droit de ne pas voir le monde tel qu'il est
Ca fait ça aussi quand on est amoureux

C'est ce que Sally se disait en enfonçant de nouveau l'allume cigare
Entre deux bouffées de fumée, elle a jeté son sac par la fenêtre

La sensitive

Lucette s'est levée plus tôt que d'habitude aujourd'hui
Pas qu'à l'ordinaire elle se léve tard, mais dans quelques heures
il y a le petit qui va arriver
Elle le voit si peu depuis qu'il a pris la parole et des centimètres
A chaque fois elle fait un effort de mémoire,
et l'image de l'enfant qu'a été son petit fils glisse sur ses yeux
L'emerveillement quand elle a appris que sa fille était enceinte
La joie au jour de la naissance et ce rire qui lui a pris lorsqu'elle
a lancé à la jeune mére " maintenant tu va comprendre "
Les premiers tout qui s'égrainnent au fil du temps
L'enfant qui grandit en caressant le visage où les rides apparaissent
Jusqu'au jour où le monde autour est tellement différent
qu'on est pas sûr de suivre et de comprendre
Mais il y a le petit, et il vient aujourd'hui
Alors rien n'a d'importance
Il ne va pas rester trés longtemps, ça Lucette le sait
C'est qu'il est tellement occupé par son travail aussi

Dans la cuisine, elle a ouvert la fenêtre, pas trop à cause des courants d'air
Des fois qu'elle attraperait froid elle serait bien embettée
Il ne lui restait plus grand chose à faire, tout était là sur le plan de travail
Elle avait acheté des amandes et des pistaches pour ajouter dans la pâte
qui avait reposée toute la nuit
Méticuleuseument, elle décortique, rince, et écrase en petits morceaux
Elle sort la plaque du four qu'elle allume, Thermostat 7
Elle passe un morceau de beurre frais sur la surface
Elle arrache à la pâte, par petites poignées
qu'elle dépose sur la plaque, des disques épais
Elle prend soin de placer un demi cerneau de noix au centre à chaque fois
Elle referme la porte du four, saisit le minuteur qu'elle régle
Jette un oeil à sa montre, sort les bâtons de canelle et le miel du placard
L'eau frémit déjà dans la casserole, le thé noir attend au fond du pot
Les verres qu'il lui a offert Noël dernier sont sur le plateau
L'odeur commence à se répendre dans l'appartement
File sous la porte et envahit le palier
Ce parfum de sucre, de croquant qui met au supplice le palais
Mêlé à la chaleur du thé à la canelle

Le fond de l'air est doux ce matin, le ciel délicieusement bleu
Lucette descend au jardin commun flâner un peu
Elle a 7 minutes
7 minutes pour se retenir de respirer, approcher le doigt le plus lentement possible des petites feuilles ouvertes
Quelques secondes pour passer la pulpe de son index sur la surface verte
De toutes petites secondes pour caresser une plante qui se trouble aussitôt
Elle soupire d'aise et d'attendrissement en observant les feuilles se refermer
comme en prière, ou comme ces plantes carnivores qui piège les insectes
Elle attend avec calme que la sensitive veuille bien se dévoiler à nouveau
Cette fois, elle soufflera doucement avant de remonter
Il ne va plus tarder maintenant

mercredi 19 septembre 2007

jeudi 13 septembre 2007

Un jour, il pleut du verre dans le sable



et des couteaux, des épines d'oursin, des coquillages, des morceaux de coraux morts

Il pleut...
j'aime ce mot, pleuvoir
il sonne comme les gouttes attiraient par la gravité

il pleut
c'est beau il pleut
juste beau
dans les films au cinéma, la pluie c'est un truc terrible

Les 4 tresses - 1ere sphère imparfaite

Il y avait un route qui bordait le sable, une ligne sinueuse d'asphalte
où on devinait de larges fléches blanches qui indiquaient
invariablement l'autre bout du chemin
Ce qu'il y avait à la fin, Laycha ne le savait pas
Elle imaginait un précipice où ses jambes se plieraient en appui
envoyant l'impulsion nécessaire au dernier saut
Elle avançait le crâne caressé par le vent glacé
Son corps se cristallisant de sel
Elle avançait en suivant les courbes du littoral
Flirtant avec le sable qui montait, montait sous ses pas
Les 4 tresses au dessus de son front lui fouettées le visage
Elle jouait avec les rafales d'electricité dans l'air
Rien ne lui paraissait un obstacle
Soudainement le sablier s'est retourné
Une enveloppe de verre à l'échelle de l'espace
Qui happait régulièrement le corps léger qui n'avait de cesse d'avancer
A force de passer et repasser d'une moitié à l'autre
Laycha s'est débattue pour nager jusqu'à un des deux fonds possibles de l'histoire
Sans savoir si elle avait choisi le bon ou le mauvais
Sans savoir s'il y avait un bon et un mauvais côté de l'histoire
Mais avait elle seulement le choix?
S'écrasant contre la paroie, elle tirait ses dernières forces
pour s'allonger sur le dos
Les grains tombés par centaine de milliers pour la recouvrir entièrement
Elle respirait encore quand le sablier s'est de nouveau retourné

mardi 11 septembre 2007

La bouche brûlante



Le lapsus est une chose qui me laisse perplexe
Par un phénomène étrange, au moment d'une discussion des plus enflammées,
entre deux morceaux de phrase parfaitement fluide il y a ce mot qui surgit
Il est là, jaillissant bien de quelque part,
il bondit hors de ma bouche alors que je pensais tout autre chose,
il résonne soudainement une fois ma phrase fermée
je me demande ce qu'il est venu faire là dans ce hors contexte précis
par quelle audace il s'est glissé dans mon propos
presque sournoisement, comme un kamikaze qui vous entraîne dans son explosion
il m'a miné, puis s'est en aller comme il est venu
en laissant derrière lui un point d'interrogation
Il a récidivé
2, 3, 4, 5 fois dans la journée!

Cunningham

Merce Cunningham m'a sauté à la figure
J'en ai encore la bouche brûlante
Alors évidemment je tiens mon explication, j'en suis quasiment certaine
Il n'y a définitivement aucune raison d'arrêter un mouvement qui est lancé
Aucune

lundi 10 septembre 2007

Non-A To The Rhythm Of The War Drums

Le son montait dont ne savait où, écrasant tout sur son passage
Un déferlement de décibels à vous briser les os!
Tout son corps s'en trouvait écartelé
Un goût âcre se loggeait dans sa bouche
Il ne sentait rien d'autre qu'une odeur fantôme de poudre
Ses muscles se crispaient jusqu'à la limite de l'explosion
Il n'y avait pas de bouton "stop"
Pas de putain de touche pour arrêter cette énorme fracas qui tambourinait
Pas de siréne d'alarme pour le couvrir, ni porte de sortie
Juste un énorme panneau voie sans issue qui dansait sous ses yeux
Il s'était mis à hurler comme n'importe quel mammifére
Un truc animal, même pas de la rage, ni du désespoir ou quelque chose comme ça
Ca venait du ventre, ça poussait dans la gorge pour voir la lumière
Les cordes vocales toutes prêtes à sauter
Comme celles des guitares qui finissent par rendre leur dernier souffle
A force d'avoir donné le meilleur qu'elles puissent
Et puis plus rien
Un silence absolu
A peine le battement d'un coeur qui se dilate dans le vide
Quand il a ouvert les yeux, un crabe sémaphore creusait son ventre
Son corps avançant selon la marche d'un palétuvier
Le temps d'un sourcillement de sa part pour qu'il se retrouve debout
Le dos à ce qu'il prit pour un mur
Mais c'était le sol, et lorsque les étoiles lui ont brûlé les yeux
Ses entrailles ont vomi des morceaux de quelque chose qui n'auraient pas dû être là
C'était le vertige lié à la gravité
Il était complétement assomé

samedi 1 septembre 2007

Si j'ai choisi de me jeter à corps perdu dans la vie, c'est pour ne pas en revenir

Le complexe de la ballerine


essai avec Daniel Lecousin



Départ Première position
Le saut de l'ange
L'arabesque

C'est classique... mais le calligramme s'y lira aussi

"tu as un ballon au dessus de ta tête, sa ficelle est reliée à ta colonne vertébrale
étire ton corps, étire, étire, étire...
souffle!"
depuis 14 ans maintenant, merci Régine
Arielle... pour m'avoir appris comment être hautaine
Heureusement qu'il y a Pina Baush pour avoir élevé le Tanztheater

Maintenant, je peux sortir mon scalpel, mes crayons et le sujet pour un cours d'anatomie
Autoportrait

La Paisible

Salomé Esclave Duncan Graham Saint Denis Baush Nijinski Béjart
Hérodiade bis 1 2 3 ...
Le lien est tendu, c'est entendu
Maya tire les ficelles même si elle ne les tient pas
Elles sont inombrablement mémorables
Toutes

Par coeur!
Ca fait boum boum boum boum boum boum boum boum
A vriller le tissu aérien qui se trame en équilibre

Par corps, les fibres se tordent
Par esprit, elles vibrent sur le bout des doigts

Mon pas dans le pas du pas du pas etc. de mes maîtres
Solo, depuis que le geste m'a traversé
Carlson
La puissance dans l'encre par la calligraphie
Pas de révérence
Merci

Nataraja ou la 1ere trace d'un mouvement enclenché

Mettons que le temps soit cyclique
En 8 temps sur un mode classique
Le décompte ne doit pas paraître entre les lévres
Le mouvement jaillit du plus profond d'un au delà du corps
Seules transparaissent les énergies qui tracent leur trajectoire propre
Lançant des cordes, du danseur à son corps, du danseur à l'espace,
Du danseur au danseur, du danseur au public
Le danseur ne peut pas danser pour lui
Il est traversé par le mouvement dont l'aboutissement est le geste
Plus loin encore le fil tendu au reste du monde
Entre lui et le reste du monde
Le fil sur lequel il se meut
Le fil qui le traverse en boucle infinie
Jusqu'à la finitude dans l'accomplissement du geste
Solo
Silence
Tango
De toutes les danses
Il en vient toujours d'autres, puis d'autres, puis d'autres
La liste est longue, s'étire et s'allonge
Dans le muscle, les tendons, les articulations
Même les cordes vocales
Surtout le coeur
La pulsation sans quoi le rythme s'éteind dans le noir
L'obscurité qui invite à la prolongation par le souffle
Solo
Gravité
Entre l'appel du sol indéfectible et le vertige des hauteurs
Demain je tape du pied
Aprés demain je frappe dans mes mains
L'applaudissement ne clôt pas, il poursuit
Une course poursuite, à contre temps si on veut un contre la montre
La danse n'est pas une performance
La performance n'est pas de la danse
Je suis d'accord pour dire qu'un danseur ne doit pas laisser paraître les heures
de prise de conscience des moindres fibres de son être
Un silence, il a cherché un silence
Mais il ne cesse de danser

jeudi 30 août 2007

Attention aux pots pour bébé

Aéroport de Tarbes
Hautes-Pyrénées
L’embarquement est proche
Les pèlerins se dirigent vers le contrôle de sécurité
Fraichement revenus de Lourdes où ils se sont recueillis,
Ils rapportent quelques gouttes de la précieuse eau bénite,
Trésor absolu de leur séjour religieux.
100 ml, vous ne pouvez pas transporter davantage en cabine,
Dit dorénavant la loi.
Les flacons hors norme passent de mains de pèlerins
A mains d’agents de sécurité.
Un seul pourtant trouvera un autre chemin :
Celui de l’estomac d’un des passagers.
S’il a bu d’un trait ou s’il a savouré le contenu qui ordinairement
parait imbuvable, l’article ne le dit pas.

Je me demande ce qu’en pense Benoît XVI.
Il serait curieux de se poser les questions suivantes :
Est-ce que ceux qui ont écrit cette fameuse loi et ceux qui
Garantissent son application vont bruler en Enfer ou alors
Est-ce le buveur qui descendra tout droit se faire carboniser ?
A moins qu’il ne soit maintenant laver de tous ses péchés
Pour le reste de ses jours…
Tout comme les poubelles qui ont servi à se débarasser
des fameux flacons.
De l’intérieur, c’est sans doute plus efficace, de l’intérieur.

Ca se trouve, Ben Laden va se marrer s'il apprend la nouvelle.

Restons humains...

Il y a des jours comme ça où je trouve que je frise l'eugénisme, et alors c'est moi qui me donne envie de vomir
Un caractère propre à l'être humain qu'il faudrait améliorer?
Je dirais soustraire toute idée de pouvoir et de domination
Ca sent la pourriture dans l'Univers
Du côté du système solaire
Mais c'est rien, c'est juste les pensées humaines qui entrent en décomposition
Et comme tout un chacun sait, laissez un fruit pourri dans la corbeille...

Allo La Terre?

Accrochée au mur, une énorme carte du monde

Les gommettes rouges se sont les points chauds, puant le souffre de la guerre
Les gomettes grises, pour les bombes nucléaires
Les gomettes oranges, les points de départ de catastrophes naturelles
Les gomettes bleues, les endroits où j'ai foulé la terre

Un jour j'ai voulu la coller sur une énorme plaque de polystyrène
Reculer tranquillement
Entendre un roulement de tambour
Plan fixe sur le visage assombri
Travelling
Une fléchette qui avance au ralenti vers la cible improbable
Genre une scéne à la Matrix

Et...

Une fleur de sang bleue qui éclate vue de plus haut encore que le ciel

On se marche tous sur les pieds, on se passe aux rayons X mutuellement à chaque fois qu'on se croise: taille, silhouette, couleur de peau, des cheveux, points de détails, on soupése, on se compare, on cherche l'Adn compatible avec le notre
"On" se gargarise dés qu'on trouve pire ailleurs que chez soi
On se ferme dans notre coquille dés qu'on voit mieux, et on cherche alors la faille
On avale goulument ce que la télévision nous sert sur plateau plaqué or
Le genre de truc Bling bling impossible à louper qui t'arrache le regard peu importe où il s'était posé quelques secondes auparavant
Ca brille dans le fond de tes yeux, mais c'est uniquement le reflet de la lumière que l'écran crache pour toi
Ou alors c'est la lubricité qui coule jusqu'au coin de ta bouche quand tu matte les fesses d'une jeunette branchouille qui chantonne dans le métro en écoutant un morceau à la mode, cachée sous sa frange dégradée top fashion
Parfois c'est juste un reste de reverbère qui scintille là, dans lequel tu t'es cogné parce que tu as trop bu ce soir, encore une fois

Tout ça ,en vrac, et même plus encore, ça me donne la nausée
J'ai pensé "les gomettes?"
Si je m'amusais à marquer notre pauvre planéte des passages furtifs de ces êtres humains qui me semblent utilisés les mauvaises connexions dans leur cerveau, la Terre, elle changerait de couleur...

Terrasse couleur menthe à l'eau



Vacarme Touristas Cigarette Cris d'enfants Chaleur Grisaille Café Bulles
Surtout bulles...

38° 4' N / 9° W


Juste un crochet en été...
Mal cadrée, mais brute
Souvenir sous un soleil blanc flirtant avec l'Atlantique

48° 51’ 44’’ Nord / 2° 21’ 3’’ Est

Retour à la Cité vagabonde au corps de lumière
Derrière moi ma terre tremble encore d'un soubresaut marin
3,4 sur l'échelle de Richter
En zoreil je cite: mon île est partout, mon île est nulle part
Une vérité aussi forte que nos couleurs qui se mélangent au rythme des battements de la lave, tressant nos pas au rythme du Maloya
Les mots des autres, Jaboticaba, ont cette saveur là

Mes fenêtres s'ouvrent sur le soleil qui joue à cache-cache
La Saudade transpirant par tous mes pores
Je transporte dans mes rouages les embruns lourds, la vague hurlante où il fait bon glisser, les rires des miens, les parfums que le vent fait danser
Et les pas dans le sable
Une petite fille qui joue à la poupée...

D'acier et de verre, ma maîtresse se dresse devant moi
Elle me torture la ville fourmilière
Elle m'a manquée

mercredi 1 août 2007

Pétard

παλίμψηστος 0110

Sulfate de zinc + Electrolyse = Zinc
"[...]un stupide ramas de machines humaines, avec une verge de fer.[...]"
Proportionnellement à la surface d'acier
Plongée dans un bain d'acide
Regravée aprés respiration des pores neufs
Scellée sous une nouvelle couche de zinc
du verbe "dérouiller" au conditionnel

mardi 31 juillet 2007

Metamorphosis

Il n'y a que la poussière à fouler du pied. L'air infecté à respirer. Le poids de son propre corps couplé au poids de tout à porter sur soi. Il n'y a que les bruissements de feuilles crépitant dans les flammes. Le départ des bateaux qui ne reviennent jamais. Les tourbillons au dessus de nos têtes peut être plus vastes mais jamais plus fous que ceux dans nos têtes. Le temps portant l'Histoire dans la mémoire des hommes qui porte leur propre histoire. Il n'y a que formes floues qui brûlent les yeux à la lumière naturelle. L'artifice de la communication couvrant la peine de vivre. Peine puisque labeur, tantôt peine puisque desespoir. Saveur, douceur, inlassablement éphèméres. Des éclats de voix qui s'acharne à se faire entendre. La séve qui cesse de courir dans l'arbre. L'arbre qui ne boit plus le soleil. Le soleil qui brûle toujours plus. La brûleur qui s'étend sur la peau. La peau qui rougit, craque et par en cendres. La cendre où il ne fait bon que danser... et ainsi de suite.

Le temps d'avoir le luxe de le perdre.

Sophisme, clown triste et action

Dans une pièce trop grande se mouvait un clown, un clown triste.
Maquillage de mots et déguisements de gestes était son lot.
Les murs se dressaient autour de lui aussi forts que des tours.
Close la porte, enfermé à l'intérieur parce qu'on avait peut être oublié qu'il y était dans cette pièce, à moins qu'on l'y enfermait volontiers, signifiant son insignifiance, jouant la carte de sa propre folie supposée à contenir absolument.
Cette évidence ne le frappa même pas, à défaut de quelques coups qui laissent des traces plus loin, plus profond qu'à fleur de chair.
L'enfermement était chez lui un mode de vie.

Une pièce blanche, capitonnée de part en part.
Un endroit vierge par la volonté de l'esprit, pour y jouer toutes les pièces, enclenchées les une dans les autres, afin de créer et de dissoudre tout à la fois une machine infernale à l'intérieur d'une machine infernale.

Les outils étaient à l'extérieur de l'intérieur de la pièce.
Inventés mais inaccessibles, inutilisables.
Ni début, ni fin, plutôt des comment se mentir et se rendre aveugle.

Là, des images tournées derrière les yeux clos de ce personnage inqualifiable puisque tel était son désir, celui de jouer la pièce lue entre les lignes.
Il relisait de mémoire les pages entières parcourues à la recherche d'une perte de réalité, à l'affût de quelque chose qu'on pourrait nommer signe, voie, histoire, à s'approprier, un quelque chose à faire vibrer les sens.
Dans la blancheur peinte sur les caisses et les tiroirs entiers de bordel monstre qui s'emmagasinait dans sa tête, à la surface immaculée des murs étranges, il cherchait.

Chaque silence est un poids, chaque mot une balle, les sourires de la poudre.

Sous son crâne fumant, la volonté d'ignorer et le besoin de savoir se livrait bataille. Fallait il se nourrir encore de tout ou tourner la dernière page?
Nature ou Cité?
Cité ou Nature?
Pourvu qu'il se fonde...

lundi 30 juillet 2007

Deus Ex Machina : El Khatt

L'humain a cette fonction étrange de nommer-numéroter-identifier-classer-amasser-produire-récolter, dans l'ordre ou pas
Il deale ses émotions, joue avec ses sens, sélectionne ses souvenirs, accroche des images dans sa mémoire, jongle avec des mots
Parfois même il va jusqu'à se reproduire...


Le simple fait de se lever le matin
Faire trace
Saluer son voisin
Faire trace
Mordre dans un fruit
Faire trace
Courir son stylo sur le papier
Faire trace
Frapper dans un mur
Faire trace
Pulvériser un insecte d'une bombe
Faire trace
Hiroshima
Faire trace
Respirer
Faire trace

La vie humaine
Un tracé continu au bout d'un calame qui fleure/effleure l'arbre déjà mort
A moins qu'elle ne soit gesticulation vaine dans le néant

Le fruit du feu


Utrumque, cum adhuc viret, piper, longum oequè ac rotundum, condiri muriâ aut aceto solet, et condi in penum ad usum familiarem mensaeque delicias. Quo loco vel imprimis habetur cui quaedam alia simul addunt aromata; Achar noncupant.

G.Pisonis, Mantissa aromatica, page 183

samedi 28 juillet 2007

Un souvenir...

Il reste des filets d'eau pour glisser sur mes pieds
Quelques lambeaux de vent coulent dans mes cheveux
Ma peau boit encore les quelques rayons de soleil qui s'attardent entre les nuages gonflés de pluie
Les yeux fermés je goutte encore au vacarme des vagues qui emplie tout mon corps
Au bruissement des feuilles
Au roulis du sable
A la coulée de lave
Aux parfums d'embrum, d'encens, d'épices
A la saveur toute puissance de la nature

Plonger encore dans l'eau glacée des bassins
Se laisser couler au fond
Tout au fond

lundi 23 juillet 2007

Fernando Pessoa


«Ce que tu fais, fais-le suprêmement»...

samedi 21 juillet 2007

Luciole

Dans ma caboche quelques notes qui dégringolent Des petites noires qui farandolent Je nie encore Une mélodie entêtante Une attente Demain l'obscurité le vide Demain hybride Il y avait la ligne et le son Le bon le mauvais Le sucre et le miel Un brin d'averse Des courants d'air dans le coeur Les poumons plein de mauvais temps Tempête et bricoles Des lettres qui se rafistolent Un lit trop grand Des bras trop courts Le coeur trop lourd Des rimes mal habillées Un maquillage de vers sur le point de couler

Cet espoir fou, oui simplement un espoir fou...

Condiments et épices

elle te prend, elle te jette
la pluie lourde et tiède tombe à remplir la coupe poser en équlibre sur le sol
une eau neuve de milliards d'années
circulant océan corps séve
et je la tiens là dans une coupe de verre
rêvant de neige engourdissant mes membres
oui, je vis, le sens tu?
mon systéme nerveux est plein de ses chocs à l'environnement qui nous écartélent le cerveau, explosent les liens de connections entre nos neurones

à saturation j'ai respiré
à saturation j'ai brulé mes yeux
à saturation les peaux, les odeurs
à saturation les émotions

et j'en rêve encore la nuit
des illusions de vie passent dans mon esprit ensommeillé
des morceaux de réalité embrument mes nuits
couleurs forme fond personnages paysages théatre abstraction
points de lumière dans l'obscurité

achévement ces perles transparentes qui glissent de mes yeux
informations éparses sous mon crâne tempêtant
je ne réponds plus de moi

ce phénomène étrange et partiellement expliqué, cet instant funambulesque au bord du vide - rendez moi la monnaie s'il vous plaît - ces secondes fragiles glissent le long de mes joues
On dit des évenements difficiles qu'ils laissent un goût amer
Mensonge
Même le bonheur est salé
Salé de larmes

jeudi 19 juillet 2007

mercredi 18 juillet 2007

I'm your princess for a night

De ma tour je te lancerai une graine
Un bourgeon à peine, une liane
Elle prendrait naissance quelque part à tes pieds
Elle grimperait léchant tes chevilles en un enroulement
Spiralant le long de tes jambes
Agaçant ton bassin, tes reins, ton torse
Serrant plus fort la poitrine
S'attardant à ton cou
S'insinuant dans ta bouche
Elle descendrait le long de ta gorge
Descendant plus bas encore
Jusqu'à te vider de toi même en convulsions
En douceur, elle te souleverait du sol
Elle s'appliquerait à être le linge blanc de ton repos
En équilibre porté au dessus de pierres de mille ans
Oui elle le porterait ce corps inerte jusqu'à mes fenêtres
Alors tu ne saurais plus être un danger

mardi 17 juillet 2007

"La Vanité ce n'est qu'un mot" [...]



j'ouvre Tertullien au chapitre 33 de son Apologétique

un semblant de sourire derrière un écran pour celui qui saurait dire de qui est le dessin...
Un sursaut de vide
Les poches vides et le coeur blanc
Rêve d'un Dandy assis en coin de table
Entre deux passages au bout du monde
Subjugée par l'ici et l'ailleurs
J'aimerai vous revoir assis en terrasse, allongé ou debout peut être
Qu'en sais je, vous aviez sans doute dansé
Je vous ai rêvé jouant dans la lumière, poussant-un-à-un-les-voiles
Je vous imagine rêvant à cet endroit de jouer avec une danseuse macabre
Une Hérodiade, une Salomé, une femme fatale
L'approchant de loin, à l'appel d'un vieux corbeau
Vous partiez déjà vers le passé dans une volute de fumée bleue
Et les malles pleines d'os tissées de cheveux...

lundi 16 juillet 2007

Au bord du verre à bras le corps le comptoir au bord du verre ça tient chaud c'est pas méchant encore une goutte pour faire déborder le vase je veux boire la tasse et l'océan je le prendrais je le prendrais à bout de bras le coeur à la dérive entre deux eaux du souvenir de ta peau

Miss you bro'

Un chemin de poussière rouge où les cailloux blessent le pied
Le contenant écrasé d'une de ses boissons industrielles pleines de bulles consommées dans le monde entier
Une petite main qui ramasse le déchet
Un marteau pour donner des coups, plier à la volonté de l'esprit
A force de découpes et de torsions, un objet né

Une poupée de tole cabossée - sans chiffon - qui se tient en équilibre entre la ville grouillante et l'île souffrière
Rangez la dans une boîte
Expédiez la direction Antananarivo
Avant qu'elle n'explose entre 2 mondes

Elle prendrait place, une toute petite place, au sein de 4 murs familiers
Avec pour seul gardien celui qui l'a faite grandir
Le temps de réapprendre à respirer

jeudi 12 juillet 2007

Et Lolita...

" Je marche, même si je voudrais courir vers moi-même.
La nuit vibre. La ville tremble. Je suis sortie. Rien ne m'arrêtera plus.
[...]
Je glaudique, je boitille. Chaque souffle est une porte ouverte vers l'urgence. Il dure une éternité. Chaque souffle réveille les parties endolories de mon corps. Mais au moins ainsi, je suis sûre d'être consciente.
Ca prendra le temps qu'il faut. Mon temps n'est plus le même que celui des autres. La liberté et la fin: voilà ce qui me guide. "

Ananda Devi in Eve de ses décombres

Boom!



Dans un coin de rue, une silhouette un rien floue
Derrière elle un cliquetis résonne sur l'asphalte
Il articule dans l'embrun l'ombre d'un pas
Un crissement dans l'obscurité qui disparait
Une balle part, une voiture accélére
Quelque chose tombe dans un bruit fracassant
La silhouette
Elle tourne la tête dans un mouvement mécanique
Elle se penche et ramasse lentement
Lentement elle remonte le bras
Elle tient dans sa main gauche la chose qui est tombée
Elle la tient, un peu cassée
Plus tard se réparer
Disparaître dans un couloir
Monter les escaliers
Ouvrir la porte
Automatisée
Un dernier regard pour les tombes
Et lorsque son corps s'étend
Ses yeux

De l'autre côté du mirroir...



Montée du son et contorsions
J'ai les doigts qui galoppent
Dans ma tête ça fait toc toc
Une voix d'homme éraillée
M'indique une case piégée
J'ai des ciseaux
Toi un marteau
Peut être qu'en tapant
En tapant plus fort

Main - bouche - dos - hanches - bouche - épaules - bouche

Vas y, viens...
D'accords en désaccords
J'ai pas peur des fausses notes

lundi 9 juillet 2007

Pacemeker



Annonces

* M.D. cherche outils pour réparation

Vertige



Ni plus ni moins un jeu d'enfant / Du vent dans les naseaux / Des mouches qui collent aux dents / Ni plus ni moins un jeu d'enfant / A chaque tour vomir plus fort
Ni plus ni moins un jeu d'enfant / arrête de me regarder avec ces yeux là / Arrache les et prend ceux de ton voisin / SInon je te les créve / Sinon je te les créve

dimanche 8 juillet 2007

Dyspnoea

La lumière disparaît et clignote dans le fond de mes yeux
Projetée dans un monde de silence où tout a basculé
Un quart de seconde, et le néant
Appel d'air venu du fond de l'Océan
Souffle court, course vers la mer, air qui vient à manquer
J'ai peur de vouloir me noyer, j'ai peur d'y arriver
Contorsions du corps qui ne sait plus s'il s'effondre, s'il se meut encore ou s'il ne s'appartient plus
Sursaut du coeur et de tous les membres, entièrement tendue vers le hurlement marin
Poitrine qui se gonfle tant bien que mal
Les mains qui cherchent un appui, une issue, dans le brouillard de l'esprit
Tout se dérobe, les voix autour, les mots qui sortent un à un, par saccade


Ce soir je meurs, ce soir je perds la raison
Je cours hors de moi même, en perte d'haleine
Les visages se déforment, visages connus, tous me font peur
Aucune main n'est saisissable
J'entends qu'on m'appelle dans le flou
"Lullaby"
Ce soir je veux me noyer, mais mon corps ne me porte pas jusqu'à l'eau

Comatorium...
Je reviens, je repars
A peine en équilibre


Je respire de nouveau
Je respire
Putain je respire!
Jusqu'à la prochaine fois

La course au trésor du Pendu

Panique à bord

7/7/7

Nuit de chance, nuit d'anniversaire
la pendaison du pirate La Buse est célébrée en bord de plage à l'étendue noire

"Oh je sombre..."