vendredi 30 novembre 2007

Mechanical Doll Tale



C'est si facile de se rêver
Faire un pas en arrière dans le passé
J'ai été belle, j'ai été

Once upon a time...
Jouer sur scène à la marelle, avec des voiles-ailes, une casquette tête d'oiseau
C'était elle Grain d'aîle
Elle s'appelle Gaëlle
Anaïs dansait avec elle
Nous toutes nous dansions avec elles aussi
ça n'est pas un jeu sur les voyelles
C'est pour de vrai, ça a été réel
Elles étaient toutes jeunes et belles
A l'école c'était moins drôle
Petite fille a glissé
Elle s'est transformée en fée
Tout était rose, gris ou noir
Elle a un vali
Un instrument de facture artisanale étrange
Un tube de bambou pirogravé, des fils de métal sont tendus tout autour
Ils tiennent aux extrémités par de la peau de cabri
Elle a peint en gris la peau de cabri
Les bouts qu'il reste en rose
Le feu a mangé savament le reste du corps de l'instrument en noir
Elle a cousu une robe avec un couvre-lit en macramé blanc
Une robe pour danser teinte en rose peinte en gris tout au bout
Le feu dans ses veines a fait des arabesques noirs dans l'air
Puis elle s'est cachée dans une boîte à musique
Tic Tac Toe
Elle cherche encore la clef pour la faire jouer

jeudi 29 novembre 2007

La musique adoucie les murs qui ont des oreilles




Et un point américain façon Mechanical Doll, un!
Je dérouille, je dérouille...

Forgé, ça apprendra qu'il ne faut pas jouer avec une poupée n'importe comment
Les choses fragiles ont plus d'un tour dans leur sac à main
Qu'on se le dise! Grrrl inside
(fashionista tu vois la porte? Oui, là. C'est bien.)
Y'a t'il un nain des forges dans la salle?

En bijou, ça serait trés "chic" autour de mon cou
C'est aussi saillant qu'une bague, si ce n'est plus
Petit pendentif sans strass merci...
Tentative à la Fimo ces prochains jours
Bien que moins enthousiasmant que de l'argent

Tatoué avec le reste des éléments...
Je jubile d'avance
Un petit mois, juste un et la souffrance sera douce
Ma carte chorégraphique se compléte doucement mais surement

Mes petites menottes ont besoin de protection
Taper du poing pour avancer c'est une chose
Avoir les falanges en état pour jouer avec mes feutres une autre

A venir: une série Pin Up

Et 1...2...3...4...

1...2...3...4...

Snowflake *

Graine de neige

mardi 27 novembre 2007

La disparition

La baie était immensemment longue
Du sable et de l'eau à perte de vue
Du sable froid comme je n'en avais jamais touché
En acceleré j'imagine le retour de la chaleur
La réapparition du soleil derrière la falaise
Les brins verts tendres de végétaux que j'ignore
Comme dans ces films documentaires où on voit le monde disparaître
Et tout à l'air moins plaisant, moins beau

Je m'allonge dans mon imagination confortable
Alors je commence la descente dans les abysses
Une descente lente, extrémement lente
Je prends mon temps, je ne veux pas disparaître trop vite
Je me couche sur le sable d'une plage que je n'ai pas encore vu
Une plage au sable froid, froid comme je n'en ai jamais touché
Mon corps s'enfonce, millimétre par millimétre, en position allongée

Je m'érode à force de rester là à attendre la neige
Les contours de mon corps craque comme la surface d'un lac gelé
J'attends que les flocons tombent sur le sable, sur mon corps de sable
J'attends les cristaux de glace pour prendre ma chair, ma chair de corail
Je veux devenir aussi froide aussi transparente que l'eau
Je patiente, la lumière des étoiles finira par danser sur/dans mon nouveau corps
Il y aura une ou deux aurores boréales pour faire apparaître ma surface

Je ne bougerai pas, je refuse de bouger jusqu'à la transparence
Exactement comme lorsque j'étais enfant, allongée dans l'herbe
A me concentrer sur mes poumons de rosée, mes membres de brins verts
Je n'étais pas assez ambitieuse, je n'avais pas encore vue la neige
La transparence de la glace et le bruit de l'eau dans les montagnes gelées
C'est tellement plus grisant, avec un goût d'Ophélie ou d'Elea
C'est le temps qui s'arrête en mieux

J'inspire profondément allongée dans mon nuage chargé d'hiver
Un boudoir de rêve où s'éclate en gréle mon rire de demoiselle patiente
Je me cristallise dans la vapeur de mon propre souffle
Mon sang ralenti sa course dans mes veines
Lui si chaud, si rouge, sous la transparence bleuie de ma peau
J'écoute la pulsation de plus en plus légère dans ma poitrine
J'écoute la limite avant qu'il ne vienne me ranimer

Brûlantes les lévres sur ma bouche violette
Torrant de chaleur que son souffle dans mon corps
C'est déjà trop tard, il est en train de me détruire
Il ne sait pas la mort qu'il me donne
Il ne peut pas voir, ça commence de l'intérieur
Je fonds et s'il brûle davantage, je m'évapore...

samedi 24 novembre 2007

My favorite game...



extrait du film Chicago

vendredi 23 novembre 2007

Relevé

La peau est interface, non surface

Chaud/Froid
Douceur/Rudesse
Caresse/Blessure
Inspire/Expire

Collection de rougeurs, tâches, dépigmentation, poils, grains de beauté, cicatrices
Ribambelle de pores, sillons, plis, rides, odeurs, sécrétions, inflammations, greffes

A fleur de peau
Peau d'âne
Marsyas
Peler
Peaufiner
Dépeusser
etc.

Réseaux de nervures, nerfs et neurones d'un côté, environnement de l'autre
Une mince membrane pour tenir ensemble la chair et les os
Une illusion de paroi sensible entre je et le monde, entre je et les autres
Un film protecteur qui vibre au rythme des battements cardiaques
Coeur qui propage ralentissements et accélérations
Tic Bleu Tac Rouge

La lame qui perçe la pellicule qui se régènére tous les 28 jours pour l'ôter
Passer le regard au travers pour voir l'in-visible
Détailler
Oter
Replacer
Ajouter
Du crayon au scalpel en passant par le microscope

J'aimerai opérer le langage pour détailler la chair des mots
Cette chair dont on ne fait plus que de la viande
Ad vitam eternam


URGENCE
Assassinat d'une langue

TRAITEMENT
Retour à une langue morte

CONVALESCENCE
A définir

Pudeur

La majorité des êtres humains ont peur de se retrouver nus
On s'habille pour se couvrir, en fonction des variations de température
Besoin primaire depuis la chute des poils
On dit souvent que l'habit ne fait pas le moine
Mais à y réfléchir, lorsqu'on soulève les voiles dont tout le monde se part
Au fur et à mesure des couches, on distingue bien une personne
Ces couches sont faites non seulement de vêtements
Mais aussi des choix de la vie
Tout un chacun la tisse à longueur de temps

Brique par brique on éléve l'édifice de sa personne
Chacune d'elle stabilise, protége nos fondations
Et si les plans sont mals calculés
Si une erreur de mesure est commise
Une faute de goût
Un matériau de mauvaise qualité
Un ouvrier qui participe de la construction qui dérape
Alors c'est tout l'édifice qui est branlant

Un accident de chantier est si vite arrivé

Certains érigent des cabanes, d'autres des villas,
d'autres encore des chateaux, des murailles, des barrières
des ponts ou des auto-routes
Le but reste toujours le même
Survivre
Vivre
Se sentir à l'aise chez soi
Sentir la cohérence et le bien être
Entre notre corps et notre pensée qui y prend naissance

Peut être que le corps habille la pensée
L'environnement lui, habille le corps
Que ce soit les rayons du soleil qui colore notre peau
Comme les flots de stimulis auquels nous sommes soumis au quotidien
Et alors c'est la pensée qui habille le corps
Par un phénomène de perception couplée à l'analyse des sensations,
à leur réception, et ensuite à leur exteriorisation au travers d'un filtre
constitué de la mémoire, de l'auto-censure, et de l'expression

"L'égo est un pseudo-paravent dans lequel on se cache et où l'on croit exister"
Ce pseudo-paravent dont parlait Maurice Béjart dans Lettres à un jeune danseur
C'est le filtre
Tissé d'ADN, de temps qui passe, d'émotions et de mouvements
Une toile poreuse qui se fait oeuvre, éponge, chiffon, qu'importe,
Vêtement

lundi 19 novembre 2007

Ivre

Il y a des émotions particulières qui vous cueillent là
Ca ressemble au bonheur, lorsqu'il vagabonde
Ca à l'odeur de l'herbe fraîche mouillée de rosée
Le parfum du grand large, la chaleur des premiers rayons
C'est entre le lever du jour et la disparition de la nuit
Quelques étoiles scintillent encore
Vous écoutez votre souffle sortir de votre poitrine
Il se glisse entre vos lévres formant un nuage de vapeur dans l'air
A ce moment là, la nature a plus d'intérêt que n'importe quel être humain
Vous guettez les oiseaux qui s'ébrouent dans les branches
Le crapaud qui sautille hors d'une flaque
Le craquement d'une branche provoqué par la course d'un lièvre
Même les feuilles font la conversation
Et vous êtes ivres de tant de vie

Il y a des émotions particulières qui vous cueillent là
Elles ont le parfum des fleurs qui s'ouvrent
La tendresse du pas qui glisse sur la pente douce
Douce la pente...
C'est comme un premier baiser qu'on attendait depuis longtemps
La caresse des flocons de neige du début de l'hiver
La tiédeur des gouttes de pluie aprés une tempête tropicale

La saveur du monde glisse dans tout votre corps
Elle s'épanche en faisant palpiter vos veines d'un sang nouveau
Vos yeux s'ouvrent encore pour la première fois
Et alors vous savez la beauté du monde

dimanche 18 novembre 2007

Danse Macabre

La peau n'a déjà plus tout à fait la douceur de pêche
Le teint n'est plus tout à fait frais
Déjà au coin des yeux de tous petits sillons sont visibles
En y regardant, de prés, de tout prés
Les paupières inférieures sont constamment creusées par le manque de sommeil
Les commissures des lévres ne tombent pas encore
Les seins par contre commencent leur lutte avec la gravité

On n'est pas la même à 12 ou à 20 ans
Pas la même à 30 ou à 40 ans

Parfois il m'arrive de penser à cette jeune femme, brillante et superbe,
qui à la veille de ses 20 ans s'est donnée la mort.

Le crâne, les vertèbres craquantes, les ribambelles de petits os, et ceux plus grands
C'est ce qui met le plus de temps à disparaître dans le feu
Il reste souvent quelques morceaux malgré l'intensité de la flamme
Elle est pourtant brûlante...

mardi 13 novembre 2007

Instant Fragile

Façon Alice aux Pays des Merveilles
Il y a posé sur la table un mugg et une assiette creuse
De la faïence épaisse qui tient chaud
Tout en rondeur
Couleur Aubergine pour la gourmandise des yeux
Une noisette de beurre s'épanouie dans la semoule fumante
Quelques micro cristaux de sel font danser la lumière
A peine perceptible...
Le petit sac de thé diffuse parfum et vertu dans l'eau
Dehors le ciel s'allège, la pluie glisse sur ma fenêtre brisée
Je lis:

" 11. Persée (Perseus, Per)
Ce héros délivra Andromède à l'aide de
la tête de Méduse.

La constellation se situe à la limite de la
zone circumpolaire pour la latitude de Paris,
mais c'est surtout par les soirs d'automne
qu'elle est haut dans le ciel. "

Les feuilles jonchent les trottoirs, la course des passants ne s'arrêtent jamais vraiment, les enfants rient et pleurent, la jeunesse crie sa révolte
L'équilibre fragile du monde me fait chavirer
Vertige
Pour Noël, j'aimerai une étoile, juste une fois, pour le dîner

Le fantôme erre dans la machine
La machine a du coeur

Envies de meurtre

J'aime pas les hommes vulgaires qui arrêteraient sans doute de penser si on les emasculait
J'aime pas les sales types qui ont l'oeil transpirant de vice
J'aime pas ceux qui mettent la main aux fesses sans aucune géne
J'aime pas quand ils ont l'audace et la prétention de croire qu'ils peuvent tout se permettre, surtout de draguer lourdement
J'aime surtout pas me retrouver nez à nez, pire coller par l'affluence, contre un de ces spécimens dans le métro
J'aime pas devoir supporter de respirer le même air que ce genre de personnes
La Terre est si petite dans un univers si grand
Il a fallu que la nature se plante à ce point en "produisant" ce mammifère, j'ai nommé l'être humain
Pas le choix, il faut circuler dans ces couloirs souterrains où tout est n'importe quoi, surtout n'importe quoi, peut arriver
Poupée pas contente
Poupée rose de gène
Poupée rouge de colère
Poupée pense fort qu'elle est inanimée pour oublier
Poupée pense fort que ça va passer
Poupée colère...

Si ça continue
Talons, bas, robe chic et chignon au placard
A la place
Pantalon informe, chaussettes difformes et chaussures trouées
Arme blanche, bombe lacrymo et cours de boxe thaï
La poupée qui tue tu l'avais pas vu venir!