vendredi 23 novembre 2007

Pudeur

La majorité des êtres humains ont peur de se retrouver nus
On s'habille pour se couvrir, en fonction des variations de température
Besoin primaire depuis la chute des poils
On dit souvent que l'habit ne fait pas le moine
Mais à y réfléchir, lorsqu'on soulève les voiles dont tout le monde se part
Au fur et à mesure des couches, on distingue bien une personne
Ces couches sont faites non seulement de vêtements
Mais aussi des choix de la vie
Tout un chacun la tisse à longueur de temps

Brique par brique on éléve l'édifice de sa personne
Chacune d'elle stabilise, protége nos fondations
Et si les plans sont mals calculés
Si une erreur de mesure est commise
Une faute de goût
Un matériau de mauvaise qualité
Un ouvrier qui participe de la construction qui dérape
Alors c'est tout l'édifice qui est branlant

Un accident de chantier est si vite arrivé

Certains érigent des cabanes, d'autres des villas,
d'autres encore des chateaux, des murailles, des barrières
des ponts ou des auto-routes
Le but reste toujours le même
Survivre
Vivre
Se sentir à l'aise chez soi
Sentir la cohérence et le bien être
Entre notre corps et notre pensée qui y prend naissance

Peut être que le corps habille la pensée
L'environnement lui, habille le corps
Que ce soit les rayons du soleil qui colore notre peau
Comme les flots de stimulis auquels nous sommes soumis au quotidien
Et alors c'est la pensée qui habille le corps
Par un phénomène de perception couplée à l'analyse des sensations,
à leur réception, et ensuite à leur exteriorisation au travers d'un filtre
constitué de la mémoire, de l'auto-censure, et de l'expression

"L'égo est un pseudo-paravent dans lequel on se cache et où l'on croit exister"
Ce pseudo-paravent dont parlait Maurice Béjart dans Lettres à un jeune danseur
C'est le filtre
Tissé d'ADN, de temps qui passe, d'émotions et de mouvements
Une toile poreuse qui se fait oeuvre, éponge, chiffon, qu'importe,
Vêtement

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