lundi 2 juillet 2007

"Besoin d'amour et d'éthique"




Lorsque mon enveloppe était encore bien humaine
Ma gorge s'emflammait sous l'emprise de la liqueur de sucre de canne
Tous les chemins ménent à Rhum était notre devise
Et nous passions par tous les sentiers possibles
Coupant à travers la végétation de plus en plus rares à mesure de l'ascension
Gravissant les pentes des Cirques hantés par le chant des Marrons
Nous sommes devenus des machines à vapeur au sommet
L'herbe interdite attisait la flamme et échauffait nos cervelles imbibées

A bout de souffle, j'ai dansé longuement au rythme de la berçeuse qui s'élevait jusqu'au cime
Jusqu'à me retrouver enfermée dans une boîte maudite
Lasse qu'on tourne la clef pour actionner son mécanisme, et par là même ma chorégraphie automatique,
la boîte à musique a fait sauter le ressort sous ma pointe gauche
Je me suis alors retrouvée le jouet de la vie
Une poupée automate, minuscule rouage du Systéme, qui se corrode, rongée par l'acide du monde moderne
Une poupée à mémoire intégrée qui visualise des informations péchées à Bali, où les danseuses étaient jetées au Nombril du Monde pour calmer la colère de la Terre
Une danseuse automate éjectée de sa boîte qui logiquement voit dans le corps à corps avec la Fournaise le plus évident des actes révolutionnaires
Une poupée autodestructrice qui veut - si tant est la possibilité de la volonté -
la fusion avec la lave plutôt que la fission nucléaire
les vents de 250 km/h plutôt que les éoliennes à Sarko
les vagues qui éclatent le béton plutôt que l'eau de la station d'épuration qui détruit le lagon
les circuits surchauffés en abîme plutôt que le Système entier
le saut dans le vide plutôt que le parachute doré
les rouages à réaction plutôt que les hommes-robots à l'action
l'oeil du cyclone plutôt que l'appel au voyeurisme des médias

"Vive le vent et vive la République"

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