mardi 31 juillet 2007

Sophisme, clown triste et action

Dans une pièce trop grande se mouvait un clown, un clown triste.
Maquillage de mots et déguisements de gestes était son lot.
Les murs se dressaient autour de lui aussi forts que des tours.
Close la porte, enfermé à l'intérieur parce qu'on avait peut être oublié qu'il y était dans cette pièce, à moins qu'on l'y enfermait volontiers, signifiant son insignifiance, jouant la carte de sa propre folie supposée à contenir absolument.
Cette évidence ne le frappa même pas, à défaut de quelques coups qui laissent des traces plus loin, plus profond qu'à fleur de chair.
L'enfermement était chez lui un mode de vie.

Une pièce blanche, capitonnée de part en part.
Un endroit vierge par la volonté de l'esprit, pour y jouer toutes les pièces, enclenchées les une dans les autres, afin de créer et de dissoudre tout à la fois une machine infernale à l'intérieur d'une machine infernale.

Les outils étaient à l'extérieur de l'intérieur de la pièce.
Inventés mais inaccessibles, inutilisables.
Ni début, ni fin, plutôt des comment se mentir et se rendre aveugle.

Là, des images tournées derrière les yeux clos de ce personnage inqualifiable puisque tel était son désir, celui de jouer la pièce lue entre les lignes.
Il relisait de mémoire les pages entières parcourues à la recherche d'une perte de réalité, à l'affût de quelque chose qu'on pourrait nommer signe, voie, histoire, à s'approprier, un quelque chose à faire vibrer les sens.
Dans la blancheur peinte sur les caisses et les tiroirs entiers de bordel monstre qui s'emmagasinait dans sa tête, à la surface immaculée des murs étranges, il cherchait.

Chaque silence est un poids, chaque mot une balle, les sourires de la poudre.

Sous son crâne fumant, la volonté d'ignorer et le besoin de savoir se livrait bataille. Fallait il se nourrir encore de tout ou tourner la dernière page?
Nature ou Cité?
Cité ou Nature?
Pourvu qu'il se fonde...

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