lundi 25 février 2008

Fondre, m'évaporer, me liquifier, durcir, fondre, m'évaporer...

Je cherche encore cette sorte de transparence, quelque chose qui ressemblerait à l'invisibilité à force de saturation
Ca n'est ni tout à fait disparaître ni tout à fait être remarquable
Si c'est encore être je ne saurais le dire
Ca ressemble à la trace d'un poing dans un bête mur
Une empreinte de pas dans le sable en bord de mer
Au noir de la nuit qui soutient les étoiles
Ca sonne comme une caresse qui ne se produit jamais
Seulement en idée
De peur de la froisser cette idée, parce qu'autrement elle perdrait de sa saveur
C'est un mirage en plein désert humain
Un point d'interrogation en suspension entre deux cables électriques
C'est une charade sans aucune réponse
Une accolade entre ennemis
Une accolade qui sent le souffre, la poudre d'escampette, les explosifs...
C'est l'envie de vomir qui ne s'évanouie jamais
Le dos courbé impossible à redresser
La langue sans sucre, sans sel, sans graisse, sans amertume, sans acidité
La langue sans parole
La vie sans piment
C'est la lassitude avant le moindre éclat
Qu'il soit de verre, de lumière, ou de je ne sais quoi
L'eternelle insatisfaction
Le poids des mots
La maladresse des gestes
Le non sens
L'attaque de l'un contre l'autre
La lutte de la raison contre les tripes, les tripes avec le coeur
C'est la belle au bois dormant qui a oublié comment on faisait pour rêver, vu qu'elle a poignardé le prince charmant, puisque ce connard avait tenté de la prendre dans son sommeil
C'est la belle au bois dormant qui a foutu le cadavre au feu et s'est cachée sous l'armure trop lourde
C'est René Char dans le fond de ma tasse à café
Amer, douce amertume

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